Le 17 mai 1949, Luis Miguel Dominguín fut l’acteur d’un événement inscrit dans l’histoire de la Monumental madrilène et de la tauromachie moderne. Ce jour-là, le torero s’autoproclama numéro un, fait vécu avec enthousiasme par ses partisans ? mais avec de nombreuses manifestations de désapprobation de la part de ses détracteurs. Cet après-midi de San Isidro, Dominguín qui partageait l’affiche avec Luis Parra “Parrita” et Manolo González devant une corrida de la Viuda de Galache fut accueilli très froidement par les tendidos bondés de Las Ventas. Vuelta al ruedo à son premier, mais « con el cuarto de la tarde instrumentó una faena que contagió al entusiasmado público asistente, a pesar de no ser rematada con la espada. No obstante le fue concedida la oreja de su enemigo ». Alors, allant au centre de l’arène, Luis Miguel fit signe avec l’index de la main droite qu’il était, lui, le numéro un de la tauromachie, ce qui suscita non seulement des discussions passionnées dans les gradins, mais aussi une controverse qui allait durer de très nombreuses années.
 
Le 6 octobre 1957, un carpintero de la plaza, Pablo Pérez Gómez, mourut quelques instants après être entré à l’infirmerie après avoir été encorné par le toro “Cedacero”, de Flores Albarrán, qui sauta dans le callejón et le blessa mortellement. Sorti en troisième et alors qu’il était lidié à la cape par Fermín Murillo, “Cedacero” sortit suelto d’un des lances de capote, s’approcha des tablas entre les tendidos 6 et 7 et sauta dans le callejón où il blessa mortellement le charpentier qui n’avait pas pu se protéger dans les burladeros intérieurs occupés par la force publique. Souffrant de quatre cornadas et de multiples contusions, l’équipe médicale ne put rien faire et il mourut quelques minutes plus tard dans le bloc opératoire de l’infirmerie de la plaza.
 
Au cours de ses 93 ans d’histoire et avec celui du carpintero, cinq décès dus à des cornes de toros ont été enregistrés dans les arènes de Las Ventas : Le premier, en 1939, fut celui du novillero Félix Almagro, suivi deux ans plus tard par celui du matador Pascual Márquez, des banderilleros “El Coli” (1964) et « El Campeño » (1988). 
 
Le 19 avril 1959, en complément du règlement taurin antérieur à cette date et établissant les critères à respecter par les picadores de turno, fut dessinée pour la première fois sur le ruedo venteno la deuxième raie concentrique.
 
« La primera de ellas, en el caso de Las Ventas, se encuentra situada a 7 metros de las tablas y tiene como finalidad que los picadores no la sobrepasen a la hora de citar a los toros para su encuentro con los caballos para recibir el correspondiente castigo con las puyas.
 
La segunda, y más moderna, tiene como objetivo que los lidiadores tengan presente esa marca para que desde ahí el toro se arranque para toparse con los caballos de picar y pueda comprobarse el nivel de bravura del toro, aspecto éste muy valorado por la entendida y exigente afición de la plaza de toros de Las Ventas. »
 
Le 16 juin 1960, Antonio Bienvenida, peut-être le plus aimé de la dynastie par les aficionados madrilènes, fut l’acteur d’un événement insolite dans l’histoire de la place Las Ventas, lorsqu’il fut annoncé pour combattre deux corridas en « seul contre six » en une demi-journée : une l’après-midi et une autre la nuit. Après avoir tué le cinquième toro du premier encierro de différentes ganaderías du Campo Charro qui ne donna pas le jeu attendu et devant un public qui occupait les trois quarts de la capacité de la plaza, Bienvenida brinda le dernier au public madrilène : « Aunque no os hayáis divertido vosotros ni yo, vengo a daros las gracias por haber venido, porque con lo que está cayendo hay que tener mucha afición para estar ahí ». Puis, sans vraiment prendre de repos, Bienvenida se prépara pour estoquer le deuxième encierro de dehesas andaluzas.
 
Mais, « Sin embargo, no pudo finalizar completa la gesta pues, tras la muerte del tercer astado, tuvo que ser atendido en la enfermería por agarrotamiento de los músculos de las piernas. A pesar de que el doctor Giménez Guinea y su equipo médico intentaron el restablecimiento físico del diestro, éste no pudo volver al ruedo y los tres toros tuvieron que ser estoqueados por el sobresaliente Antonio Mahillo, modesto novillero extremeño que fue obligado a dar la vuelta al ruedo. »
 
A suivre…
 
Patrice Quiot