Deux tiers d’entrée. Temps gris. Toros de Zacarías Moreno. 5ème changé pour le même fer.
 
RAFAELILLO, oreille et oreille. 
 
DANIEL LUQUE, silence et oreille après avis. 
 
EL RAFI, palmas après avis et oreille. 
 
A 17 heures, la marée changea, les nuages disparurent et même si ce n’était pas la canicule, ce n’était plus la pluie. Un peu de sable et la piste était en état. C’est sûr, la succession d’orages qui s’était abattus avait freiné les ardeurs, mais l’ambiance était à l’espérance sur les bords de l’embouchure du Courant et nous partîmes le cœur léger aux arènes : on avait évité le pire, la corrida aurait bien lieu.
 
De présentation idoine à la catégorie des arènes de Mimizan, sans excès mais corrects, les toros de Zacarías Moreno eurent un comportement varié manquant parfois de race, mais nobles aussi comme le premier et le sixième ; le quatrième étant le plus complet parce que transmettant plus que ses frères. Le cinquième qui avait fait impression se cassa la corne à sa sortie et fut changé fort à propos ; son successeur déçut.
 
raf29k
 
On est content pour Rafaelillo, héros du jour souvent à la peine et rarement opposé à un lot aussi amène. Il est vrai que le Murciano toucha la bonne paire. Il s’attacha à montrer qu’il n’est pas uniquement l’homme des coupe-gorges, mais qu’il peut réussir dans des circonstances plus agréables. Deux toros qu’il conduisit avec aisance à la muleta dans des faenas plaisantes, en s’engageant. Peu de fantaisie, pas de démagogie, mais des moments élégants comme lors du début de sa seconde faena genoux plié dans de beaux et longs derechazos. Une entière tombée et une entière portée au centre de la piste lui valurent un gros succès et le droit au triomphe.
 
 dl29k
 
Daniel Luque n’eut pas la chance de son ami (qui lui brinda un toro) ; il tomba sur un lot de peu de race qui dura peu et ne se livra que parcimonieusement. Le torero de Gerena ne pouvait sortir les mains vides et il fit un réel effort à son second passage, il obtint donc quelques séries courtes menées de la main droite conclues par une mise à mort rapide. Cela lui valut une récompense et l’estime public qui avait pris la mesure de ses efforts. Daniel pour sa part semblait assez insatisfait de son passage.
 
rafi29k
 
Rafi aura laissé sur le sable de la « Perle de la Côte d’Argent » de bonnes impressions. Il mania la cape avec temple et élégance face à ses deux adversaires. Cela semble son point fort. A la muleta dans les deux cas, il fit preuve de rigueur optant pour un toreo classique, agréable à regarder, mais un tantinet froid, les manières du jeune homme ayant du mal à passer sur les gradins. Plus enjoué à son second passage, il débuta à genoux puis construisit son travail avec ces bonnes manières qui lui sont propres. On sent chez le Nîmois une volonté de faire le « beau » toreo, il manque cependant à ces intentions louables, un poil d’âme, de fantaisie, ce clin d’œil nécessaire à la connivence. Il tua mal le premier et en deux temps le second, ce qui ne l’empêcha pas d’empocher un pavillon mérité.
 
La soirée se termina par une sortie en triomphe de Rafaelillo tout sourire d’être à la fête et nous étions heureux pour lui.
 
Viva Murcie !
 
Corridasi : Pierre Vidal – Photos Bruno Lasnier