PATRICE
Lunel :
« D’azur au croissant d’argent surmonté d’une étoile d’or. » en est le blasonnement. En 115 av. J.-C., la plaine marécageuse de Lunel devient territoire romain sous le consulat de Quintus Fabius Maximus. Au Moyen Âge, Lunel dépend de l’évêché de Maguelone Âge et est un important centre philosophique juif : elle est surnommée « la petite Jérusalem médiévale ». Son école de médecine, qui est aussi très réputée, serait à l’origine de la Faculté de médecine de Montpellier et de son jardin botanique utile à la pharmacopée médiévale. On situe le quartier juif à la périphérie de l’actuel hôtel de Bernis, près des anciens remparts. En 1622, Lunel, qui est protestante, est assiégée par l’armée royale. En 1632, à la suite de la paix d’Alès, les fortifications sont démantelées. Sous la Révolution française, Lunel est un centre d’échanges et de communication très important, le deuxième en importance après Montpellier. Son relais de poste, tenu par une veuve, Élisabeth Garnier, ouvert en permanence, nuit et jour, toute l’année, compte vingt-deux chevaux. Quant aux voyageurs transportés par les messageries, ils se restaurent à l’«Auberge du pont de Lunel », tenue par l’oncle paternel de Louis Médard, où ont fait étape, en période prérévolutionnaire, John Locke ou Jean-Jacques Rousseau.
La ville est aussi le lieu de violents affrontements entre compagnons. En 1816, les tailleurs de pierre « enfants de Salomon » s’affrontant contre les tailleurs de « maître Jacques »
Pendant l’Occupation, en dépit des restrictions subies par la population, des Juifs et des gitans sont cachés à Lunel dont Manitas de Plata. Les Juifs de Montpellier et de Lunel qui furent arrêtés et déportés à Auschwitz étaient, à leur arrivée, contraints à une marche de la mort, dépouillés, puis gazés et incinérés.
La légende des Pescalune : L’anguille aimant chasser dans l’obscurité des nuits sans lune, les pêcheurs ne la pêchent que lors des nuits les plus sombres. Comme l’astre nocturne se faisait de plus en plus discret, on en déduisit que les gens des marais l’avaient tout simplement pêchée. Ainsi naquit la légende des pêcheurs de lune, ce qui en occitan donne les « Pescalunes ».
C’est le pays de Folquet de Lunel, troubadour né vers 1244 à Lunel. Amoureux de Josserande qui vit au château des Gaucelm, les seigneurs de Lunel, il s’exile en Lombardie pour ne pas offenser ou compromettre sa muse, celui du cinéaste Louis Feuillade (1873/1925), de Jean Hugo (1894/1984), peintre et mémorialiste mort au mas de Fourques, celui de Patrick Castro (1948/2013), raseteur.
Construites en 1861 et restructurées en 2018 en prenant le nom du raseteur Francis San Juan (1929/1967), les arènes peuvent accueillir plus de 3 000 personnes assises et près de 4 700 lors de concerts en configuration debout.
On y verra :
Le 21/07 : Toros de Aimé Gallon et fils et de Victoriano del Río Cortés pour Léa Vicens, Sébastien Castella, Alejandro Talavante, Daniel Luque.
Saint Vincent de Tyrosse :
La ville n’est pas blasonnée. D’origine ibère ou ligure, Tyrosse fut dès avant Jésus-Christ, comme en témoignent les nombreux « tumuli » (mottes funéraires), le lieu d’une importante activité pastorale. Les légions romaines y installèrent un camp de repos, tandis qu’au Moyen-Age y défilent les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Son nom, « Tirosse » à l’époque, apparaît pour la première fois dans un document de l’an 843 qui annonce le mariage du Vicomte Fortaner de Maremne avec Miramonde de Louvignier. Plus tard, le nom de « Sancto Vicentio » se trouve inscrit dans les Rôles Gascons en 1242. Dès le Moyen Age, de petites seigneuries se sont constituées, avec à leur tête une maison noble plus ou moins importante.
Ces domaines, appelés « caveries » dans la région, se sont pour certains beaucoup étendus par l’achat successif de terres. La plus importante caverie de Maremne, au lieu-dit Northon, se situait sur la paroisse de Saint-Vincent-de-Tyrosse. Ainsi, fleuron de la Vicomté de Maremne qui appartint à l’illustre famille d’Albret, Saint-Vincent-de-Tyrosse joua un rôle essentiel dans la lutte qui opposa pendant plusieurs siècles Anglais et Français.
Du fait de sa situation de point de rencontre entre la route des “Grandes Landes” venant de Paris et Bordeaux, et celle de la route des “Petites Landes” venant de Toulouse, Tartas et Dax, elle eut une importance économique suffisamment grande pour que Louis XII y fasse ouvrir les premières postes royales en 1511. Par la suite, les armées royales et impériales qui se portaient au-devant des Espagnols purent apprécier sa tradition d’accueil et d’hospitalité.
C’est le pays des rugbymen Lilian et Guy Camberabero, Jean-Joseph Rupert, Jean-Pierre Lux, André Dubertrand, Guy Accoceberry, c’est aussi celui de Jacques Joulin «El Pato» (1959/2024).
Sur la RD 810, en direction de Bayonne, se trouvent les arènes Marcel Dangou, inaugurées le 29 juillet 1934. On notera la présence de sculptures réalisées en 1995 par l’artiste Jean Ducasse. Ces ferronneries représentent des esquisses de passes tauromachiques évoquant la corrida. D’abord rectangulaires et démontables, les arènes sont construites en dur en 1927. Le plan des arènes a été réalisé par l’architecte Albert Pomade, de Dax. Sa piste est cependant de forme ovale (44 x 33 m).
On y verra :
Le 27/07 : – Toros de Aimé Gallon et fils pour Clemente, Jesús Enrique Colombo, Yon Lamothe.
Orthez :
« De gueules, au pont du lieu, de quatre arches inégales surmonté en son milieu d’une tour crénelée et couverte, le tout d’argent maçonné de sable, la tour accostée de deux clefs d’or adossées. » en est le blasonnement.
Ce blason est relativement récent car le pont d’Orthez comportait à l’origine une seconde tour à droite (le sud). Les clés représentent saint Pierre, patron de l’église d’Orthez. Des surélévations du parapet, près de la tour, qui ont été arasées après la bataille d’Orthez (1814), sont parfois visibles sur certaines représentations du blason.
La signification du nom n’est pas encore élucidée avec certitude. Toutefois, le caractère inhabituel de la prononciation pour la phonétique gasconne indique que le nom pourrait dériver d’un nom de personne d’origine aquitanienne (proto-basque), on pourrait y voir une prononciation locale du nom latin Fortis, « fort, forte », comme c’est le cas pour le nom ibérique Ortiz. En tout cas, un dérivé du gascon òrt, «jardin», du latin, hortus, est à exclure. Son nom béarnais est Ortès.
Les plus anciens vestiges d’Orthez ne remontent pas au-delà du XIe siècle. Ce sont deux églises romanes qui se trouvent, l’une dans le bourg Vieux (nommé aussi autrefois Bourg du Pont), et l’autre encastrée dans l’église Saint-Pierre.
La ville résulte de la réunion, aux environs de 1260, de ces deux bourgs avec la création d’un conseil municipal. Cette association est symbolisée sur le blason de la ville par la présence d’un pont à tour et des clés de Saint-Pierre.
En 1385, on comptait à Orthez 436 feux fiscaux. Du XIIIe au XVe siècle, Orthez fut la résidence des vicomtes de Béarn. Gaston Fébus y déclare l’indépendance béarnaise en 1347. Bien qu’en 1460 cette résidence ait été transférée à Pau, plus centrale, Orthez reste durant tout l’ancien régime la ville la plus grande et la plus dynamique du Béarn. Elle reste le lieu du marché où sont acheminés tous les produits de la région destinés à être exportés vers le port de Bayonne. En 1566, Jeanne d’Albret y a transféré l’académie protestante du Béarn transformée en université en 1583 par Henri IV. La ville subit peu de destructions en dehors de deux batailles en 1569 lors des guerres de religion. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’économie prospère grâce à la relance du commerce atlantique. Les commerçants font fortune et de nombreuses maisons auparavant en bois et torchis sont reconstruites en pierre. Les toits sont refaits avec des tuiles en terre cuite. Ce sont ces bâtiments que l’on voit encore aujourd’hui dans la partie ancienne de la ville.
C’est le pays de Gaston III Febus (30 avril 1331 – 1391), comte de Foix-Béarn, celui de Jean-Louis Curtis (22 mai 1917 / 11 novembre 1995, romancier et essayiste français, lauréat du prix Goncourt en 1947 pour son roman « Les Forêts de la nuit » et élu à l’Académie française en 1986 et celui d’Alain Ducasse (13 septembre 1956), célèbre chef cuisinier, trois fois trois étoiles au guide Michelin.
Les Arènes du Pesqué à Orthez ont été inaugurées en 1927. L’idée de leur construction remontait à décembre 1923 lorsque le conseil municipal présidé par le maire Mailleubiau approuva le « projet d’achat de la prairie et du parc du Pesqué bordant l’avenue du Pont-Neuf pour y transférer les arènes et y créer d’autres établissements sportifs… »
On y verra :
Le 28/07 (matin) : Novillos de Barcial pour Cid de María, Miguel Andrades.
Le 28/07 (vespertina) : Toros de Palha, Antonio José da Veiga Teixeira, Antonio Patricio Silva, Mario y Hdros de Jorge de Carvalho (Pinto Barreiros-Oliveira Irmäos) Canas Vigouroux et Jaime Herculano pour Sergio Flores, Gómez del Pilar, Luis Gerpe.
Patrice Quiot