BAIE
Pour Julian Maestro, matador puis à partir de 2004 banderillero, en particulier de L. F. Esplá, Mendes, José Tomás, la peur a une odeur. Celle du tabac, plus précisément des cigares. Dont, dans les patios de caballos, il envie la fumée. Il aimerait s’évaporer dans l’air comme elle. Comme Luis Miguel Dominguín, se rendant aux arènes, enviait la liberté des chiens errants.
Pour Maestro la peur a aussi un son. Celui que fait leur protection métallique sur leur jambe droite quand les picadors quittent l’hôtel avant la cuadrilla pour se rendre aux arènes et essayer les chevaux et les piques. La peur dit-il dans « Adios a esos miedos » publié sur le site Toros de lidia, elle se couche avec toi, te fait les jambes en coton – il dit en dentelle –, elle fige sur ton visage un sourire qui n’en est pas un, sait faire la différence entre un torero plus âgé et plus précautionneux et un plus jeune et plus hardi, elle te met dans la tête, avant la corrida, que tous ces gens qui t’entourent vont te laisser tout seul face à un toro dans quelques secondes…
Bonne lecture, Bruno Doan…