Dax
 
Sacha Guitry (1855/1957) arrive à Dax vers le 15 mai 1940. Depuis trois ans, il avait l’habitude de passer l’été à la villa « Calaoutça » à Biarritz dans le quartier de la Négresse, où il recevait de nombreuses connaissances de sa vie parisienne. Dès la percée du front français, des amis de Guitry le pressent de se réfugier sur la Côte d’Azur, mais le maitre affirme qu’il doit comme prévu faire sa cure à Dax et mettre en sûreté son épouse. 
 
Le docteur Tissègre, son médecin personnel, est moins affirmatif : « Sacha n’a jamais songé à prendre un seul bain de boues. Son expérience de 1914 lui fait croire que la guerre sera longue. Ce qui l’amène à Dax, c’est le chauffage des hôtels par l’eau chaude naturelle. Il ne veut plus connaître le froid, et il désire être loin des bombardements. »
 
A Dax, à force d’intrigues, Guitry réussit à obtenir une suite à l’Hôtel Splendid.
 
Il y rencontre le célèbre marchand de tableaux Bernheim dont il est un des meilleurs clients. Bernheim a réussi à monopoliser les chambres fortes de la banque de France de Dax pour y abriter ses trésors de peinture impressionniste.
 
Au « Splendid », toujours très grand seigneur et se conduisant en permanence comme s’il était en représentation, Guitry invite à sa table : on y rencontre l’historien Hanotaux, Alice Cocéa, Elvire Popesco, Pierre Benoit…
 
Car évidemment, Guitry ne se déplaçait pas et dans sa suite, il recevait comme chez lui, rue Elisée Reclus.
 
Cependant, dans un hôtel proche, « l’Hôtel de la Paix », résidait un personnage illustre pour lequel Guitry dut enfreindre sa règle de conduite : le philosophe Henri Bergson (1859/1941) auquel on raconte que Guitry aurait confié : «On ne s’ennuie bien qu’à Dax».
 
Les arènes de Dax, ont été dessinées par Albert Pomade, architecte né à Mont-de-Marsan en 1880, nommé architecte municipal en 1908. Elles sont édifiées sur la rive de l’Adour, au dos des remparts historiques, non loin du centre-ville et de l’ancienne place de la Course. Le choix d’une peinture blanche crue et d’une architecture extérieure au style andalou semble être inspiré de la Plaza de Toros de Séville. L’inauguration de cet édifice de 5 500 places a lieu le 10 mai 1913 à 16h par Octave Lartigau, maire de Dax.
 
Elles font partie des sept arènes françaises de première catégorie avec celles de Bayonne, Mont-de-Marsan, Vic-Fezensac, Nîmes, Béziers et Arles.
 
On y verra : 
 
Le 14/08 : Toros de Juan Pedro Domecq pour Enrique Ponce, Daniel Luque, David Galván.
 
Le 15/08 : Toros de Santiago Domecq Bohórquez pour Miguel Ángel Perera, Ginés Marín, Clemente.
 
Le 16/08 : Toros de Victoriano del Río Cortés pour Sebastián Castella, Roca Rey, Tristán Barroso (alt).
 
Le 17/08 : Toros de La Quinta pour Diego Urdiales, Daniel Luque, Fernando Adrián.
 
Le 18/08 : Toros de Murube para Andy Cartagena, Léa Vicens, Duarte Fernandes.
 
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Béziers
 
La légende raconte que Saint-Aphrodise, premier évêque de Béziers, serait arrivé d’Egypte avec son chameau pour évangéliser la Gaule. Il aurait été condamné à mort par le gouverneur romain en raison de sa trop grande activité. Décapité rue Saint-Jacques, il ramassa sa tête et retourna dans la grotte dans laquelle il vivait, aujourd’hui église Saint-Aphrodise. Sur son chemin, des habitants jetèrent des escargots à son passage, mais le saint se contentait de les effleurer, sans les écraser. On raconte également que des tailleurs de pierre traitèrent de fou Aphrodise et furent immédiatement transformés en pierre. On pouvait voir leurs visages pétrifiés sur la façade de l’ancienne Abbaye du Saint-Esprit, rue des Têtes.  Après la mort d’Aphrodise, une famille de potiers de Béziers recueillit son chameau et lui fournit le gîte et le couvert. Lorsque Aphrodise fut reconnu comme saint, la municipalité de Béziers décida de prendre à sa charge l’entretien du chameau. Un fief destiné à l’entretien du chameau fut créé. A la mort du chameau, le fief fut affecté à la charité publique et servait à financer la fabrication de petits pains donnés aux pauvres après avoir été bénis par l’évêque de Béziers.  
 
Si le Camel de Béziers est bien inscrit dans les coutumes locales et semble avoir des origines ancestrales, il fut détruit et interdit à de nombreuses reprises.
 
L’effigie du chameau fut brûlée durant les guerres de religion puis rapidement reconstruite. En 1793, avec la Révolution Française, elle fut également détruite en place publique avec tous les titres féodaux et son fief fut supprimé. En 1848, le camel fraîchement construit fut de nouveau démoli et tout aussi rapidement reconstruit par la population locale, très attachée à son animal totémique. 
 
La tête du Camel qui défile aujourd’hui dans les rues de Béziers semble dater du XVII° siècle et la structure de son corps est, elle, beaucoup plus récente mais inspirée des anciennes représentations de l’effigie du Camel. Traditionnellement doté d’une seule bosse, l’armature du Camel se vit en rajouter une deuxième lors de sa réfection dans les années 1970. Face au mécontentement des Biterrois, la seconde bosse fut retirée afin de rendre à l’animal son apparence légendaire.
 
Les Arènes de Béziers, dites « Arènes du Plateau de Valras » ont été construites en 1897. L’important chantier (il employait 250 ouvriers) n’était pas encore terminé lorsque fut donné la toute première corrida, le 11 juillet 1897. C’est en 1905 que l’édifice fut achevé. Il offrait 13 500 places.
 
Castelbon de Beauxhostes, vigneron et mécène biterrois, en fit un haut lieu de l’art lyrique de 1892 à 1911. Saint Saëns et Fauré y créèrent des opéras.
 
On y verra : 
 
Le 15/08 : Toros de Jandilla pour Sébastien Castella, Roca Rey, Christian Parejo.
 
Le 16/08 : Toros de Santiago Domecq Bohórquez pour Alejandro Talavante, Daniel Luque, Borja Jiménez.
 
Le 17/08 : Toros de Fermín Bohórquez pour Pablo Hermoso de Mendoza, Lea Vicens.
 
Le 18/08 (matinal) : Novillos de Callet (Málaga) et Camino de Santiago pour Lalo de María, Nino Julian, Javier Zulueta.
 
Le18/08 (vespertina) : Toros de Robert Margé pour Juan Leal, Clemente, Carlos Olsina.
 
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Saint-Gilles
 
Ville historique aux Portes de la Camargue, la Feria de la Pêche et de l’Abricot tient son appellation de l’importance de ses productions fruitières. Cette année, aux arènes Emile Bilhau, la feria se déroulera en deux temps, avec notamment :
 
Samedi 24 août : corrida avec des toros de Blohorn pour El Rafi, Christian Parejo et Solal.
 
Le lendemain, dimanche 25, NSP : finale du Bolsín de Nîmes Métropole, erales de La Paluna, Taurelle et François André.
 
Le vendredi 30 août, corrida de Rocío de la Cámara avec Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano.
 
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Bayonne
 
 » Bayonne ! Un pas sous les Arceaux,
 
Que faut-il davantage
 
Pour y mettre son héritage
 
Ou son cœur en morceaux ?
 
Où sont-ils, tout remplis d’alarmes,
 
Vos yeux dans la noirceur,
 
Et votre insupportable sœur,
 
Hélas ; et puis vos larmes ? 
 
Tel s’enivrait, à son phébus,
 
D’un chocolat d’Espagne,
 
Chez Guillot, le feutre en campagne,
 
Monsieur Bordaguibus. »
 
Paul-Jean Toulet (1867/1920).
 
Les arènes de la ville furent construites en 1893. De style néo mauresque, la plaza de toros de Bayonne est la plus grande du Sud-ouest.
 
Si Bayonne fait remonter sa tradition taurine au texte référence de 1289, les arènes actuelles datent de 1893. Après avoir, au fil des siècles, érigé différentes arènes en divers sites (Place d’armes, Saint-Esprit, Saint Léon, Allées Marines,..), les aficionados bayonnais rêvaient de dresser enfin une plaza définitive « en dur ». Le plateau de Maledaille, surplombant les barthes de l’Adour offrait un terrain idéal, à un petit kilomètre du centre et au milieu de paisibles champs de maïs et lieux de maraîchage.
 
Dès lors, sa silhouette si particulière a intégré le patrimoine des lieux de culture chers aux bayonnais. Sa décoration extérieure, embellie d’arcs outrepassés (comme un peu partout en Espagne à l’époque, en héritage de l’art mozarabe et mudéjar) en fait son charme et son unicité dans l’Hexagone.
 
Agrandies à l’issue de l’incendie de 1919, les arènes de Lachepaillet offrent 10.000 places assises et numérotées.
 
On y verra : 
 
Le 30/08 : Toros de Garcigrande pour Alejandro Talavante, Daniel Luque, Alejandro Mora.
 
Le 31/08 : (matinal) Novillos de Olivier Fernay pour Lalo de María, Alejandro Chicharro, Pedro Luis.
 
Le31/08 : (vespertina) Toros de Castillejo de Huebra pour Juan de Castilla, Ángel Téllez, Carlos Olsina, Manuel Diosleguarde, Christian Parejo, Víctor Hernández.
 
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Patrice Quiot