BAIE
« Paco Camino, décédé mardi 30, c’était plutôt la main gauche que la droite, la naturelle plutôt que le derechazo, la chicuelina plutôt de face que de profil, le toro plutôt de Santa Coloma, la langue plutôt pas dans la poche plutôt que celle en bois. Lui, il entrait dans la tête du toro pour la bonne raison que “quand on est devant un toro, si on ne pense pas, on est perdu.” »

Lui, il ne pensait pas au toro, il pensait le toro y compris quand il n’était pas devant. Il avait commencé à bûcher le toro et le toreo très jeune avec son père, Rafael, banderlero et aussi, sur le terrain de football de Camas en pompant les pratiques des novilleros, dont Curro Romero, qui s’y entraînaient, avant de les appliquer. Mais il refusait obstinément « par orgueil » à leur faire le toro. Très jeune, il participait à des tientas où des matadors et des novilleros échouaient à bien toréer des vaches très grandes et très compliquées. Il avait une dizaine d’années, il leur mettait le bain…