PATRICE
“La loi ignore presque le droit.”
Victor Hugo / L’Homme qui rit
DES INFIRMERIES
ARTICLE 11 : Les organisateurs de tous spectacles taurins devront garantir, en toute occasion, aux personnes intervenant à l’occasion des dits spectacles, l’assistance sanitaire nécessitée par des accidents ou des blessures pouvant survenir au cours de leur célébration.
ARTICLE 12 : En ce qui concerne les infirmeries, les moyens minima, tant du point de vue matériel que du personnel médical, doivent être partout les mêmes, quelle que soit la catégorie des arènes ou du spectacle considéré.
ARTICLE 13 : L’infirmerie de toute « plaza » sera constituée par une pièce propre, aérée, munie d’un point d’eau et d’un très bon éclairage, ayant si possible un accès direct sur le « callejón » et une sortie facile sur l’extérieur. Dans le cas où il n’y aurait pas d’infirmerie fixe, un bloc opératoire mobile devra être obligatoirement prévu.
ARTICLE 14 : L’infirmerie devra être équipée de tout le matériel nécessaire permettant de pratiquer sur place la chirurgie d’urgence spécifique à la corrida : – deux boites de chirurgie générale avec le nécessaire pour effectuer un clampage vasculaire, – du matériel d’anesthésie et d’intubation ainsi que l’oxygène, l’aspiration, et la possibilité de réaliser des perfusions.
ARTICLE 15 : L’équipe médico-chirurgicale sera placée sous la responsabilité d’un spécialiste – chirurgien, transfuseur, etc… désigné comme médecin responsable – par le propriétaire ou le gérant de la « plaza », Mairie, Régie Municipale, propriétaire privé, concessionnaire, etc… Ce médecin responsable choisira les autres membres de l’équipe de façon à ce qu’il y ait au minimum : un chirurgien, un anesthésiste réanimateur et deux infirmiers diplômés d’Etat. Le médecin responsable pourra s’adjoindre autant de spécialistes qu’il pourra le désirer, en particulier un second chirurgien et un deuxième anesthésiste. Chaque membre de l’équipe demeure responsable de son poste.
ARTICLE 16 : Avant le paseo, deux ambulances se tiendront en permanence à proximité immédiate de la porte extérieure de l’infirmerie, avec sortie aisée, et seront prêtes à effectuer le transport immédiat du blessé vers le centre de soin désigné (clinique ou hôpital) par le médecin responsable. Si le blessé désire être soigné dans un établissement autre que celui désigné par le médecin responsable, il devra supporter seul les frais de transport correspondants et donner décharge au médecin responsable.
ARTICLE 17 : Le Maire ou son délégué, assisté du Président de la course, doit s’assurer auprès du médecin responsable de la conformité des installations de l’infirmerie et des moyens d’évacuation avec les prescriptions du présent règlement. Il vérifiera également, un mois à l’avance, que l’équipe médicale est couverte par une assurance de Responsabilité Civile, faute de quoi le spectacle ne pourra se tenir. Le fait pour le médecin responsable d’accepter sa mission sous-entend implicitement qu’il entérine les moyens mis à sa disposition et les juge suffisants. Chaque année, un mois avant le premier spectacle, le médecin responsable de l’infirmerie produira au Maire un certificat établi par ses soins, attestant que l’infirmerie est dotée de moyens matériels et humains indispensables pour remplir sa mission. Si tel n’était pas le cas, il lui appartiendra soit de retarder le début du spectacle dans l’attente de la remise en ordre et la conformité, soit de l’annuler. Les toreros participant à la course auront le droit de vérifier avant le début du spectacle que toutes les prescriptions prévues par le présent règlement, en ce qui concerne les infirmeries, sont respectées. Ils pourront, s’ils le désirent, demander à l’autorité compétente la délivrance d’un certificat attestant de cette conformité.
ARTICLE 18 : Les articles 11 à 17 du présent règlement seront obligatoirement affichés à la porte et à l’intérieur des infirmeries.
DES PERSONNELS DIVERS
ARTICLE 19 : des Alguazils
Deux alguazils désignés après avis du Maire ou de son délégué, effectueront le paseo à cheval et assureront le service intérieur du callejón dans les arènes de première catégorie. Il pourra n’y en avoir qu’un seul dans les arènes de deuxième catégorie. Les alguazils devront faire preuve de connaissances satisfaisantes du présent règlement et de la langue espagnole. Les alguazils transmettront aux toreros et aux employés, pour exécution, les ordres de la Présidence sans outrepasser leurs fonctions et se départir du ton de circonspection et de respect qui sied à leur charge.
ARTICLE 20 : des « mozos de caballos » et des « areneros »
Les mozos de caballos en nombre suffisant, seront destinés à aider les picadors à se mettre en selle, régler les étriers et conduire les chevaux pour entrer en piste ou en sortir. Il leur est interdit de faire se retourner brusquement le toro et d’appeler, de quelque manière que ce soit, l’attention de celui-ci sauf lorsqu’il s’agit de faire un « quite » à une personne en danger – torero ou autre- et de conduire les chevaux par la bouche pour les mettre en suerte. Après la mise en suerte, les mozos se retireront à la barrière et s’abstiendront de toute activité. Chaque picador aura à son service deux mozos qui le suivront, mais qui ne pourront rester dans le ruedo que durant la suerte de pique dans laquelle ils interviennent. Les areneros porteront une tenue uniforme et décente.
ARTICLE 21 : des placeurs
Aux endroits adéquats, il y aura un personnel de placeurs pour le service des spectateurs. Lorsque l’un de ceux-ci se comportera d’une façon incorrecte, ces employés réclameront l’aide des agents de l’autorité afin de faire respecter l’ordre.
ARTICLE 22 : des vendeurs ambulants
Les vendeurs ambulants ne pourront circuler qu’avant le spectacle et pendant l’arrastre de chaque toro, et seulement par des endroits où le public n’en sera pas gêné. L’introduction et la vente de boissons en bouteille -verre ou plastique- ou en boîte -métal ou plastique- est interdite sur les gradins.
ARTICLE 23 : De l’horloge
Une horloge en bon état de marche et visible de la Présidence, sera installée dans toutes les arènes.
Datos
Le règlement de l’Union des villes taurines françaises détaillé en 5 chapitres et 87 articles est l’ensemble des prescriptions édicté par l’Union des Villes Taurines Françaises (UVTF) qui s’applique à ses villes-membres.
Ce règlement est largement inspiré du Règlement des spectacles taurins espagnol. L’Union des Villes Taurines Françaises invite ses villes-membres à le rendre obligatoire par arrêté municipal. Toutes ne l’ont pas fait, mais dans ces communes, ainsi que dans les communes taurines qui ne sont pas membres de l’UVTF, ce règlement est appliqué coutumièrement. De nombreux ouvrages font référence à cette disposition légale.
Lors de son assemblée à Orthez, l’UVTF, association loi de 1901 créée à Arles en 1966, a édicté un règlement applicable dans toutes les arènes françaises, y compris dans les villes qui ne sont pas adhérentes à l’association.
Les articles repris ci-dessus n’ont pas été modifiés dans la version 2024 du nouveau règlement de l’Union des villes taurines françaises.
Patrice Quiot