Première corrida de feria, temps couvert, rares gouttes de pluie, deux heures trente-cinq de spectacle, plus de billets depuis deux jours. Paseo lancé avec trois minutes de retard. Six toros de Juan Pedro Domecq, bien présentés, bien armés et souvent brave au cheval. Lot de 501 à 525 kilos chez l’éleveur. Tous deux piques, toréables mais souvent compliqués à la muleta.
 
Enrique Ponce (rouge et or) : au premier, une demi-lame, avis, quatre descabellos, silence ; au quatrième, une entière, avis, trois descabellos, silence.
 
Daniel Luque (bleu marine et or) : au deuxième, une entière, deux oreilles, au cinquième, un pinchazo, une entière, un descabello, avis, silence.
 
David Galván (marron très foncé et azabache) : au troisième ; un pinchazo, une entière, une oreille ; au dernier, une entière, avis, une oreille.
 
Juan Contreras de la cuadrilla de Luque a salué pour sa pose des banderilles au deuxième toro.
 
Présidence : Franck Lanati, assesseurs, Mlle Dupin et M. Beuste.
 
Dax était venu célébrer un de ses torero chéri, Enrique Ponce était là soutenu par la passion de rendre hommage à cette aficion et avait même convoqué le violoncelliste international Gary Hoffman pour l’accompagner dans sa faena. Malheureusement, le toro idéal n’est pas sorti du lot de Juan Pedro Domecq, l’ensemble, pour Ponce, fut sans véritable transmission. Pourtant, tout avait bien commencé avec un public applaudissant son idole, l’obligeant à venir en piste. Il appelait aussitôt ses deux compagnons de cartel pour une immense ovation et recevait divers cadeaux de la commission taurine dacquoise.
 
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Malheureusement, le torero de Chiva-Valence n’a pas trouvé l’adversaire qui lui convenait. Pourtant, les détails furent merveilleux… de longues séries, à droite, très lentes, un changement de mains subtil une passe à gauche et un somptueux pecho. Mais impossible de lier ces détails pour en faire un moment inoubliable. C’est déçu que le torero se retira après un semi échec à la mort. Pour autant, le grand Enrique n’allait pas rencontrer le succès avec « Bien andante », un toro par moments aussi compliqué que son premier et qui ne pardonnait rien. Il lui avait arraché quelques véroniques et brindant ce toro d’adieux au public, il dessinait d’incroyables séries marquées par cette lenteur à droite qui donne une ampleur particulière. De temps à autres, quelques trincheras d’enfer. Il y avait des éclats, des éclairs de grand Ponce. Il sera irréprochable dans ses naturelles et dans ses évocations d’une tauromachie à l’ancienne.
 
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En fait, c’est Daniel Luque qui fit éclater les compteurs en s’installant au centre de la piste en ayant trouvé le bon sitio. Il se lança dans un festival sur les deux mains qui déclencha un tonnerre d’applaudissements et musique et il terminera en défiant le toro, face aux cornes avec une petite muleta, sans l’épée. Un moment débordant d’émotion pour les trophées maximum. Il n’y avait rien à lui reprocher. Il était face à un toro compliqué qu’il sut parfaitement lidier. Il ne trouva pas la même réussite par la suite. Il domina quelques séries, mais sans plus.
 
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David Galván, après un excellent tercio de cape, écrira une faena complète. Mais à trop prendre confiance, il le paye par une spectaculaire voltereta. En revenant, il aura le pundonor de reprendre sa figure. Il aura ensuite, surtout à la cape, quelques instants artistiques, après avoir brindé à Ponce… et gagnera un triomphe.
 
Il y avait un peu d’amertume et de déception en quittant le arènes, on aurait tous souhaité qu’Enrique Ponce trouve une sortie à la hauteur des immenses triomphes qu’il a connu sur ce sable…
 
(Jean-Michel Dussol – corridasi. Photos : Bertrand Catitey)
 
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