DAX
Cinquième de Feria. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Victoriano del Río.
SÉBASTIEN CASTELLA : palmas après avis et silence après deux avis.
MORENITO DE ARANDA : oreille et oreille.
ANDRÉS ROCA REY : ovation après avis et palmas après avis
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, c’est ce qui fait le charme de la corrida diront certains, c’est en tout cas un de ses aléas. Donc après avoir tutoyé les sommets la veille, on est retombé hier dans la médiocrité du medio toro et la loi du moindre effort. On fera exception pour Morenito de Aranda qui a trouvé là un succès qui paie les avanies des temporadas précédentes. C’est ainsi : les adulateurs du jour étant les critiques de la veille…
On ne discutera pas la présentation des Victoriano commodes de tête mais armés pointus dans l’ensemble, ils sont allés au cheval sans conviction, sans jamais rompre par la suite, dociles certes, mais manquant de force et de transmission. Le cinquième se révéla au cheval et s’avéra toréable par la suite.
Castella, sans peine ni gloire, essaya vainement de construire quelque chose de cohérent à ses deux passages. Ses faenas durèrent excessivement et ne passèrent jamais la rampe. Certes, il fit un effort, mais il n’avait pas face à lui l’adversaire nécessaire : exigeant et avec la transmission nécessaire. Il tua en deux temps les deux fois, mais son second mit trop longtemps avant de s’écrouler.
Bonne journée pour Morenito de Aranda, invité de la dernière heure et qui a montré qu’il méritait l’aubaine. Il fut très efficient et élégant à la cape, menant ses deux adversaires au centre avec autorité. Face à son second, le plus encasté du lot, il proposa les seules séries intéressantes : il sut templer la fougue de cet « Impuesto » qui a relevé la tarde et on vit que le toro avait de la race. Ce fut le seul moment d’enthousiasme de la soirée. Il tua le premier d’un estoconazo à encadrer, le second d’une entière basse après un pinchazo.
On attendait Roca Rey, le phénomène péruvien ne fut que l’ombre de lui-même, absent sans faire d‘effort réel. Il tua en deux fois chacun de ses adversaires.
Demain sera un autre jour…
Pierre Vidal
MATIN
Novillada sans picadors : Julio Norte triomphe…
Très belle entrée, au moins un quart d’arène, temps couvert, température agréable, deux heures dix de spectacle. Six erales novillos d’Alma Serena. Deuxième, troisième, quatrième et cinquième applaudis à l’arrastre. Armés sans excès et toréables avec un peu de courage.
Julio Mendez, Badajoz (bleu ciel et or) : au premier, un entière, une oreille.
Rafael de la Cueva, Madrid (rouge et or) : au deuxième, six pinchazos, un quart de lame, deux descabellos, avis, silence.
Jorge Hurtado, Badajoz (rose pâle et or) : au troisième, deux pinchazos, trois-quarts de lame, silence, toro applaudi à l’arrastre.
Pedro Rufo, Tolède, (bleu céleste et or) : au quatrième, un pinchazo, une entière, silence, toro applaudi à l’arrastre.
Julio Norte, Salamanque, (vert très pâle et or) : au dernier, une entière, deux oreilles, toro applaudi à l’arrastre.
Pour la finale des novilladas sans picadors qui se déroulera le 17 août, à partir de 11 heures, la commission taurine de Dax a retenu Julio Norte et Julio Mendes. Mais hier, la lutte fut dure entre les cinq prétendants face à des novillo d’Alma Serena, Philippe Bats. Un lot bien présenté, toujours mobile et avec trois novillos applaudis à l’arrastre.
C’est Julio Mendes, de Badajoz, qui ouvrit le bal avec un toro trop travaillé au quite par Rafael de La Cueva. Julio Mendes parvint à le rétablir et signer une faena très acceptable. Rafael de La Cueva (Madrid) intéressa son adversaire à la cape, par chicuelinas. A la muleta, il signa de beaux ayudados por alto et réalisa un toreo très classique. Malheureusement, il tua mal. Jorge Hurtado (Badajoz) après quelques belles véroniques s’affronta à un animal très mobile qu’il parvint à dominer après avoir longuement cherché et trouvé le sitio. Très à l’aise à droite, il fut parfois débordé sur l’autre main. De beaux gestes illustrèrent ces instants.
Pedro Rufo, le frère de qui vous savez (Tomás), récent vainqueur du bolsín de Bougue, se montra à son avantage à la cape. Puis il commença une faena par de classiques passes de châtiments. Une faena très complète sur les deux mains et servie par un excellent temple. La matinée se terminait avec Julio Norte, qui voulut aussitôt impressionner le public par quelques véroniques à genoux. Il commença sa faena, toujours en pénitent, avec des passes changées dans le dos. Puis il devait dérouler une grande série de derechazos et changeant plusieurs fois de main, termina par des manoletinas à genoux.
Dans ce style de novillada, on peut regretter que le public réagisse uniquement à la mise à mort. Un coup d’épée parfait et fulgurant c’est l’oreille assurée… par contre les Dacquois n’ont pas été très chaleureux vis-à-vis d’autres acteurs, notamment Jorge Hurtado et Pedro Rufo qu’ils auraient pu inviter à saluer.
Jean-Michel Dussol