BILBAO
Bien sûr, il n’y a pas de feria parfaite, mais quel que soit leur caractère, on peut échelonner celles qui ont été les plus réussies. Dans ce domaine, pour ce qui concerne cette temporada, force est de reconnaitre que Bilbao… n’est plus tout à fait Bilbao !
En effet, si l’on considère ce qui a longtemps fait l’âme d’Aste Nagusia, et même si le déclin était déjà amorcé en pente douce, le constat est simple, 2024 aura marqué en termes de fréquentation, à deux exceptions près, un dangereux virage proche du précipice.

C’est d’autant plus paradoxal qu’ailleurs, on a pu constater depuis l’après-Covid une fréquentation des arènes le plus souvent encourageante. Reste à cerner la cause de cet effondrement. Programmation ? Certainement. Celle qui a été longtemps considérée comme la Feria du Toro, avec un grand T, a pris visiblement un coup dans l’aile. Signe des temps ? L’avenir le dira, mais on a déjà une certitude, celle que l’empresa ferait bien de reconsidérer sérieusement l’affaire et de trouver des solutions radicales afin d’éviter le naufrage …
Il faut dire que si l’on avait voulu trouver un signe fort dès le début de cette feria, eh bien, c’était peine perdue !!! En effet, les éléments se sont déchainés ce dimanche 18 août et l’empresa a dû renoncer à donner course. Exit la corrida de rejón avec Sergio Galán, Leonardo Hernández et Guillermo Hermoso de Mendoza, toros de Fermín Bohórquez…
LUNDI 19
Entrée maigrichonne. Novillos de José Cruz.
Jarocho : oreille et silence.
Aarón Palacio : saluts et oreille.
Javier Zulueta : saluts et silence.
La meilleure impression a été laissé par Aarón Palacio, novillero de Saragosse, déjà vu à son avantage chez nous, notamment dans le Sud-Ouest…
MARDI 20
Temps pluvieux, un quart. Toros de Fuente Ymbro, meilleur le lot de Borja Jiménez.
Daniel Luque : saluts, silence et silence.
Borja Jiménez : oreille, oreille et oreille.
Sortant à son avantage de ce mano a mano, Borja Jiménez a confirmé à Vista Alegre le grand moment traversé au cours de cette saison…
MERCREDI 21
Beau temps, un tiers. Toros de Núñez del Cuvillo justes de forces et de présence.
Sébastien Castella : saluts (blessé) puis saluts.
Miguel Ángel Perera : saluts aux deux.
Emilio de Justo : oreille et saluts.
Blessé au fessier droit en descabellant son premier, cornada de 15cm, Sébastien Castella a eu le pundonor de revenir lidier son second avant de subir une intervention.
JEUDI 22
Beau temps, arènes quasiment pleines (enfin !). Toros de Victoriano del Río inégaux de présentation et de comportement.
Qu’on l’apprécie ou pas, force est de reconnaitre que la venue de Roca Rey a bousculé enfin la taquilla, entouré de deux autres figuras. Pas dans le corte de Bilbao, peut-être, mais en tout cas de ce qu’est devenu le goût du grand public…
Manzanares : oreille et saluts.
Alejandro Talavante : silence aux deux.

Andrés Roca Rey : silence et oreille.
Quelques gestes de Manzana à son premier, « Tala » sans options et le Péruvien en plan de numero uno, quoi qu’on en pense…
VENDREDI 23
Beau temps, autre grande entrée (Roca…). Toros de Daniel Ruiz formant un lot de présentation loin des canons de l’arène, le quinto se sauvant de la quema.
Enrique Ponce : saluts puis vuelta de despedida.
Andrés Roca Rey : silence et saluts.
Pablo Aguado : silence et palmas.
Un lot infumable a terni cette corrida d’adieux pour le maestro de Chiva accueilli par un Auresku d’honneur. Haut la main, Roca Rey a survolé les débats avec le bon quinto, pouvant à nouveau vérifier l’empathie de l’aficion bilbaína…
SAMEDI 24
Temps pluvieux, un quart. Corrida mixte. Deux toros de San Pelayo (rej), deux de la Ventana del Puerto, un de Valdefresno et un de Puerto de San Lorenzo.
Pablo Hermoso de Mendoza : silence puis deux oreilles.
Diego Urdiales : saluts et pitos.
Juan Ortega : oreille et saluts.

Auresku pour le départ de Mendoza puis deux éclairs dans la grisaille, le trasteo gagnant de Mendoza avec le quinto, mais aussi la gestuelle empreinte de sensibilité d’Ortega…
DIMANCHE 25
Clôture. Grisaille, un quart. Toros de Dolores Aguirre, le lot le plus proche de l’esprit de Bilbao, encastés la plupart, meilleurs les 3 et 5 bis.
Fernando Robleño : saluts et silence.
Damián Castaño : silence et oreille.
José Garrido : silence aux deux.
Une ultime course enfin dans le ton de l’endroit, avec un maestro qui s’est grandi avec le sobrero venu remplacer le quinto. Ce dimanche, Damián Castaño a marqué des p oints. De l’aguante, de l’entrega, du soutien venu des étagères pour un trasteo méritoire, et bien plus…
Avec un grand merci à Ferdinand De Marchi pour les illustrations…
(Photo du haut : Auresku pour Enrique Ponce)