THOMAS
RIEN QUE POUR ÇA…
Thomas Joubert a décidé de dire adieu au ruedo. Sans doute le geste le plus de grandeza dans le toreo, c’est de se retirer sans faire de bruit, au moment opportun, en accord avec sa conscience. Je ne sais plus qui a dit un jour « il vaut mieux mourir avec ses idées que vivre avec celles des autres ». Thomas Joubert avait sans doute plus d’idées dans son toreo que certains de ses compagnons. Dans une vie où l’on tend à uniformiser les manières de faire et dans ce cas précis de toréer, lui, dans cette forme de toreo triste (el toreo amargo cher à Belmonte) avait quelque chose à dire.
Ce n’est pas un hasard si Antoñete, Corbacho et Alain Montcouquiol s’étaient penchés sur son cas. Thomas a sans doute ses raisons et inutile de supputer, il part avec ce toreo particulier, ce toreo Caro, ce toreo d’instinct qui ravissait les palais les plus fins. Saint Gilles qui l’a vu renaître, le verra partir. Un goût amer pour les aficionados qui verront disparaître un torero à la personnalité unique.

Hervé Bazin disait : «il vaut faire le sacrifice de ses préférences, mais pas celui de ses convictions. »
Merci torero et bonne continuation…
Jean-Charles Roux