Samedi 31/08. Novillada matinale, petite entrée, deux heures trente de spectacle, soleil et température agréable. Six novillos de Fernay, origine Jandilla, un lot sans excès de poids, armé plutôt discrètement, tous deux piques, certaines pour le règlement. Tous toréables à la muleta sans difficultés majeures. Les un deux trois et cinq faibles.
 
Lalo de María (bleu roi et or) : au premier, une entière, sept descabellos, avis, silence ; au quatrième, une entière, une oreille.
 
Alejandro Chicharro (bleu violine et or) : au deuxième, une entière, une oreille, au cinquième, une entière, une oreille.
 
Pedro Luis (blanc et or) : au troisième, trois pinchazos, une entière, salut ; au dernier, une entière, deux oreilles.
 
Incidences. Marco Leal, banderillero de la cuadrilla de Lalo de María, salue au quatrième toro. Chicharro et Pedro Luis sont sortis en triomphe. Pedro Luis remporte le prix du meilleur quite décerné par la Peña Côte Basque.
 
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Seul «Lalo de María» n‘aura pas partagé la sortie en triomphe des arènes de Bayonne à l’issue de la novillada. Un manque de chance, mais aussi d’un peu d’audace de sa part. Il avait ouvert la course avec un novillo plutôt petit, faible et mal armé. Mais il compensait par une tauromachie très douce en véroniques et demi passes. Par la suite, rien ne fut facile car l’adversaire, après la passe fuyait aux planches. « Lalo de María » fut plus agressif à sa seconde apparition. A la cape, véronique genoux pliés et grande voile. Il poursuivra par des passes de châtiment pour arriver à des séries, sur les deux mains, de quatre ou cinq muletazos et un pecho spectaculaire. Des ronds complets pour en terminer, le novillero s’est alors montré parfaitement maître de son art. Le final fut à la hauteur de cette excellente faena.
 
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Alejandro Chicharro n’est pas un laborieux de la cape. On remarquera toutefois avec son premier adversaire, quelques véroniques bien dessinées. La faena qui suivit est séduisante car le garçon implique tout son corps, dans ces passes sur les deux mains où la muleta très basse avance avec lenteur. En outre, Alejandro pèse sur le toro. A son retour, il dévoilera un style grandiose dans ses trincheras… mais il est souvent obligé de se replacer après chaque figure. En fait, il mettra longtemps à trouver la bonne distance… mais dès lors, ce sont deux séries parfaites, en rythme et temple qu’il réalise avant de tuer avec efficacité.
 
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Le Péruvien Pedro Luis complétait le cartel, démangé par des envies de triomphe. Les deux fois, il alla attendre ses adversaires à porta Gayola. Un premier essai sans trop de réussite, mais ensuite il put enchaîner sa figure par un tercio de véroniques parsemé de quelques chicuelinas. Si dans son premier combat il avait mêlé le classique et le baroque, toujours au centre de la piste, par contre il allait être plus posé dans la suite. Chaque fois des séries assez courtes, mais rematées par un excellent pecho. Pedro Luis afficha une réelle sérénité sur la main gauche avant de terminer par un magistral coup de rapière… Les deux oreilles étaient à la pointe de l’épée et il ne les laissa pas s’envoler.
 
(Corridasi – Jean-Michel Dussol – Photos de Bruno Lasnier)