PATRICE
« …¡ Ay, de aquellos naturales
de amapola y oro y fiebre!
Manoletinas de espuma
que se esconden y aparecen.
¡ Cómo las astas tan cerca
si toreando se duerme!
¡ Ay, de tu estoque en los altos
como cinta que se prende !
Camino de anillos nuevos…
¡ Manolete ! ¡ Manolete ! »
Mario Cabré.
En 1950, le régime franquiste luttait pour échapper à l’isolement international, l’Espagne n’avait pas encore été admise aux Nations Unies, les accords avec les États-Unis étaient pendientes et les cartes de rationnement toujours en vigueur.
C’est dans cet environnement que le New-Yorkais Albert Lewin envisage de porter au cinéma une version de la légende du «Hollandais volant» et choisit une petite ville de la côte méditerranéenne qui semblait en marge du temps, Tossa de Mar, dans la province de Gérone.
La protagoniste est Ava Gardner qui met le pied sur le sol espagnol pour la première fois. Elle a 27 ans et n’est pas encore une star. Sa sœur Bappie, qui la chaperonne depuis le début de sa carrière, l’accompagne.
Au casting, à ses côtés, James Mason, Nigel Patrick et le torero et poète espagnol Mario Cabré.
Ava Lavinia Gardner (Caroline du Nord, 1922/Londres, 1990) «le plus bel animal du monde», était l’amante du milliardaire Howard Hughes, après avoir été mariée à l’acteur Mickey Rooney et au musicien Artie Shaw. Aucun des deux mariages n’avait duré et lors de son séjour à Tossa de Mar, elle était à la colle avec Frank Sinatra, attendant que le crooner divorce pour l’épouser.
Mario Cabré, lui, se définissait lui-même ainsi : « Soy torero y catalán, que equivale a ser dos veces torero » ; « Fui poeta por inspiración divina, actor por atavismo y torero por destino, que es el que nos hace ir por caminos insospechados, queramos o no » et « Le fait que je sois torero était une pirouette du destin. Un jour, j’ai vu des garçons jouer au taureau sur la Plaza de Medinaceli, je me suis arrêté pour les regarder et l’un d’eux m’a dit que si je voulais jouer, je devais jouer au taureau. À partir de ce moment-là, j’ai su que je deviendrai torero. »
C’était un très bel homme, comme on dit : « ¡ Era tan guapo ! Las mujeres se giraban por la calle para mirarlo. A su lado, te volvías invisible » selon son ami le poète Enrique Badosa.
Durant le tournage en 1950, Ava lie une relation avec lui, mais Cabré tombe profondément amoureux d’elle : «Je suis tombé amoureux d’elle comme un étalon » raconte le torero qui, après une nuit torride et à Ava qui le voyant s’habiller et sortir, lui demanda : «Pero ¿ a dónde vas ? », il répondit : «A contar que me he acostado con Ava Gardner ».
Ava ne parlait pas espagnol et Mario anglais ; aussi ce fut « Un encuentro, por cierto, que debió de basarse en la pura querencia animal, en la fascinación erótica que ambos se inspiraban, La suya fue, pues, una relación áfona, aunque seguramente pródiga en gemidos, interjecciones y onomatopeyas. »
L’actrice, elle, ne voyait la chose que comme une romance avec un amant latin que dans ses mémoires, elle estoquera en quelques phrases cruelles : « un bel homme macho », « un emmerdeur espagnol », un « faux matador en mal d’amour ».
La romance fit la une de la presse du cœur et parvint aux oreilles de Frank Sinatra. Frankie, jaloux et ne voulant pas laisser le torero lui piquer sa gonzesse, débarqua à l’improviste à Tossa de Mar avec un bracelet de diamants d’une valeur de dix mille dollars et. ramena «le plus bel animal du monde», à Los Angeles, maudissant ‘ce foutu pays de toreros’.
Quelques mois plus tard, Ava décida de s’installer à Madrid où elle entretint une brève relation avec le matador vénézuélien Curro Girón (1938/1988) auquel, avant de le quitter, elle demanda de lui restituer le bracelet de dix mille dollars de Frankie qu’elle lui avait offert…
Plus tard encore viendra Luis Miguel pour Ava et Yvonne de Carlo et Irène Papas pour Mario….
Mais Mario Cabré n’oubliera jamais Ava.
Dans les dernières années de sa vie, hémiplégique et confiné dans un fauteuil roulant, « cuando se le preguntaba por Ava Gardner, los ojos le hacían chiribitas ».
Datos
«Le Hollandais volant» est le plus célèbre des vaisseaux fantômes. Ce mythe a souvent été utilisé par les écrivains dans des récits d’aventure. Il est également connu sous le nom allemand « Der fliegende Holländer », ce dernier étant par ailleurs le titre original d’un opéra de Richard Wagner.
Il est très difficile de remonter aux faits qui sont à l’origine d’une légende. Dans le cas du Hollandais volant, il pourrait s’agir des exploits d’un capitaine hollandais au cours du XVIIe siècle nommé Bernard Fokke. Employé par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, il était connu pour effectuer avec une rapidité surprenante pour l’époque, les trajets entre l’Europe et l’Asie : seulement trois mois et quatre jours en 1678, pour rejoindre l’île de Java en partant des Provinces-Unies. La rumeur attribua ces performances inhabituelles à l’assistance du diable. En outre Fokke était, paraît-il, extrêmement laid, ce qui ajoutait à la crédibilité d’un pacte diabolique
Lors d’une expédition, il disparut avec son bâtiment sans laisser de traces et, quand la légende du fameux «Hollandais volant» se développa, on lui en attribua le commandement.
Mario Cabré Esteve : Nació en Barcelona el 6 de enero de 1916 en una familia de artistas teatrales, en la calle Aribau número 71 ; su madre fue bailarina. De origen humilde, se inició en el mundo del teatro como aficionado y luego como profesional. Atraído por la poesía, empezó a escribir a los ocho años. Encontró la afición taurina en los juegos de niño en la plaza de Medinaceli (Barcelona) tras lo cual decidió enfocar su afición y su carrera hacia el mundo taurino.
Comenzó a torear en 1934, bajo el apodo de Cabrerito, debutando en la Plaza de toros Monumental de Barcelona el 23 de septiembre de 1935. Hizo su presentación en Madrid el 10 de agosto de 1941.
El 1 de octubre de 1943 tomó la alternativa de manos de Domingo Ortega como padrino y Luis Gómez Calleja “El Estudiante” como testigo en la Real Maestranza de Sevilla. El toro de la ceremonia se llamaba Negociante de la ganadería de Curro Chica. « El cotarro taurino. Olor, color y sabor de torero grande. Catalán de Andalucía la Baja, con sardanas y soleares y fandanguillos en buena escudella” écrivit K-Hito à cette occasion.
Confirmó la alternativa en Las Ventas el 8 de octubre de 1943, de manos de Domingo Ortega y Antonio Bienvenida en la corrida de toros del Sindicato Nacional del Espectáculo, lidió el toro Cantito de la ganadería De Vicente Muriel : et sous la plume de Giraldillo on pouvait lire dans «ABC» : «… el parón no es parón seco en este torero. Sabe darle a la emoción un tono de arte que referiremos a la figura bien compuesta. Se le aplaudió mucho y la confirmación de su alternativa en tarde de toros muy duros complació”.
Toreó durante cinco años más de seiscientos toros y sufrió cuatro cornadas graves y una veintena de heridas por asta de toro, una de ellas mientras rodaba la película El centauro (1945) rodada con Isabel de Pomés. Su trayectoria como matador de toros fue irregular, elegante, valiente, y dominador de la buena escuela; un torero que dominó el temple. Tuvo un manejo del capote particular, empleándolo con las manos muy bajas con la que marcó una época en el manejo del capote. Conocidas son las verónicas, una suerte que el torero que realizaba de forma única y personal.
Se retiró del mundo del toro en el año 1950, volvió a los ruedos en 1957 donde permaneció hasta su retiro definitivo el 9 de octubre de 1960. Su corrida de toros de despedida fue en la plaza de toros de Palma de Mallorca, donde compartió cartel con Antonio Bienvenida, Joaquín Bernardó y José María Clavel.
Fue un torero elegante, un hombre rebelde, bohemio, culto y artista que orgulloso de ser torero proclamó: «Sóc torero i català, que equival al ser dues vegades torero».
Il tua six cents toros et fut dix-huit fois blessé.
Il est mort le 1er juillet 1990, à Barcelone.
«Puntillé par un arrêt cardiaque. La mort : «Elle est arrivée sans horaire/ Celle que jamais on n’attend/ Qui l’a laissé passer ?/ Le silence absolu, l’absolue quiétude. Un poème sien. Ses amis l’ont enterré avec sa cape de torero sur son cercueil.»
(Jacques Durand).
Patrice Quiot