Après quelques succès notables dans son pays, le Mexicain a entamé sa temporada européenne sur les chapeaux de roue. Chez nous, on l’a déjà vu à Arles lors de la corrida de Pereda où le protégé de Luc Jalabert et Alain Lartigue s’était distingué, et depuis, il prépare ses rendez-vous de Nîmes, Vic et Istres en parcourant le campo, histoire d’y peaufiner sa préparation.
Rencontré récemment à la ganadería de Pedrés, l’ex-figura des années 50/60, en compagnie notamment de ses deux frères Luis David et Alejandro qui comptent bien suivre sa trace, Joselito m’a livré ses impressions sur cette première partie de saison et plus généralement, sur l’évolution de sa carrière…
« Je suis évidemment très heureux lorsque je lis que je suis devenu le numéro un dans mon pays ! C’est ce qui me rend fier et qui réellement me motive. Je crois que je dois cela à tout ce qu’il y a eu en amont, les années précédentes à un très haut niveau, mais indiscutablement, cette dernière temporada d’hiver a été très importante et a connu un grand retentissement, avec les trois triomphes dans la Monumental de Mexico et les huit oreilles en trois tardes.
Ça a représenté un nouveau tremplin, avec aussi Guadalajara, Juriquilla, ou encore Aguascalientes, où j’ai été déclaré triomphateur de la feria. Tous ces succès m’ont permis d’entreprendre une grande saison en Europe où pas mal de challenges m’attendent.
Ces années de lutte m’ont beaucoup servi, ça a été une bataille au jour le jour et on ne peut y arriver qu’avec le temps… Le public m’a beaucoup soutenu, autant dans mon pays qu’en Europe, les gens sont souvent avec moi et ça m’aide beaucoup dans ma motivation et l’envie de me donner à fond…
Ici, c’est différent, mais je crois que le plus important, c’est de péguer de bons muletazos, se régaler et faire en sorte que les gens se régalent aussi. Toréer de verdad, avec pureté, est la seule façon de pouvoir transmettre, quelle que soit l’arène et quel que soit le pays ! Ou que ce soit, les grandes portes sont la conséquence d’une grande tarde où tout te sort bien.
Le temps m’a apporté plus de maturité, plus de relâchement, je suis toujours à la recherche de la lenteur, de la profondeur et de la pureté, et je pense être en train d’y parvenir…
J’aime beaucoup banderiller, mais après la fracture subie à Madrid, je ne le ferai plus pour le moment. Ce n’est que passager et je reprendrai cette suerte quand je me sentirai dans de bonnes dispositions pour le faire.
Je suis très impatient de retourner en France car c’est un pays qui m’a beaucoup donné. Je suis très confiant pour ma corrida de Nîmes avec les toros d’Alcurrucén, c’est un élevage qui m’a déjà permis de triompher…
Ensuite, j’irai à Vic pour toréer les Pagès-Mailhan, un élevage que j’ai connu de novillero, c’est une ganadería d’encaste Santa Coloma qui me plait beaucoup…
J’ai plus de contrats que les années précédentes et j’en suis très heureux parce que toréer, c’est ce que je préfère, et quand tu enchaines les courses, tu te sens mieux.
En Espagne, je vis à Madrid et à Tolède, et jusqu’à la fin de la temporada, je resterai en Europe.
Pour 2014, mon but est de me positionner le plus haut possible, au niveau des figuras…
Luis David
Alejandro
Quant à mes frères qui m’accompagnent aujourd’hui, l’aîné, Luis David, en est au stade des sans picadors et le plus jeune, Alejandro, débute avec les becerras. Je veux qu’ils profitent de leur jeunesse et s’ils doivent être toreros, le temps le dira. Alors, ils viendront à leur tour s’ajouter à la dynastie Adame… »
Suerte Joselito ! Que Nîmes aujourd’hui soit dans la continuité de ta trajectoire ascendante… avant peut-être un jour un cartel 100% Adame ! Qui sait ?