Quand j’étais petit, ma grand-mère paternelle se plaignait souvent de ne jamais gagner à la Loterie Nationale. Le problème, c’est… qu’elle ne jouait jamais !!!
Fandiño, lui, est du genre joueur. Et il a perdu. Gros. Mais après une première réaction à chaud pour rédiger une reseña dans la foulée, il est temps de voir les choses avec un peu plus de recul. Car d’une manière ou d’une autre, cette encerrona fera encore beaucoup parler, les sentiments que l’on en éprouve pouvant d’ailleurs être très contradictoires. Ou mitigés.
Dans la colonne crédit, on peut inscrire d’abord le fait de tenter un combat en solitaire à Las Ventas quand on sait combien elle peut donner… mais aussi reprendre. En outre, face à six toros d’élevages réputés difficiles, de ceux qui ne sont jamais alignés sur l’affiche, sauf exception, avec les vedettes.
Remplir Las Ventas pour l’ouverture peut encore être considéré comme un élément positif et en ce qui concerne la lidia, l’application des cuadrillas avec pour certains l’honneur de saluer, comme au toro d’Escolar Gil pour le picador Israel de Pedro et les banderilleros Javier Ambel, Jarocho et Víctor Martínez.
A propos de cette cuadrilla, encore un bon point pour avoir écarté un espontaneo de l’Escolar Gil avant qu’il ne puisse l’atteindre car on n’avait pas besoin d’un drame de plus ! A ce moment-là, pratiquement personne ne savait qu’il s’agissait d’un novillero, Andrés Jiménez « Gallo Chico », mais même avec un peu d’expérience, et compte tenu de l’excitation, la blessure n’est jamais très loin.
En ce qui concerne le maestro d’Orduña, on ne pourra lui enlever son sérieux et son désir de bien faire les choses, notamment pour faire briller plusieurs toros au cheval. Mais on connait la suite…
Dans la colonne débit, je tiens à signaler d’abord quelque chose qui m’a déplu et que je ne comprendrai jamais, surtout en un tel lieu. La distribution à l’entrée de mouchoirs blancs à l’effigie du maestro basque. Allez trouver meilleur conditionnement du public !
Je me souviens, en remontant un peu le temps, de la bonne mauvaise idée de clubs taurins nîmois qui avaient décidé d’en faire de même lors d’une feria, au détail près qu’à la place de l’effigie d’un torero, étaient imprimés quelques points du règlement concernant la pétition des trophées. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, est arrivé ce qui devait arriver, et ce qui se voulait pédagogique est devenu tragique, à savoir l’usage systématique de ce mouchoir, y compris pour des faenas tout à fait banales… Bonjour l’embarras du palco !!! D’ailleurs, sauf erreur de ma part, ce genre d’initiative est passé aux oubliettes…
Les deux sobresalientes : Jérémy Banti et David Saleri
Ce qui m’a encore déplu, ce sont les cris durant la minute de silence à la mémoire des victimes de la tragédie des Alpes. Quels qu’en soient les motifs, y compris contre les antis, ce n’était pas franchement bienvenu.
Reste l’essentiel, Fandiño. Je l’ai écrit dimanche et je le redis, mais ça n’engage que moi, si Iván n’a pas été dans un grand jour, ses toros non plus ! Aucun n’a été complet au point de lui faire entrevoir un triomphe « a lo grande », et si déception il y a eu, et déception il y a eu, elle vient aussi du bétail…
« Garduño », de Victorino Martín, qui s’est hélas invalidé
Pour résumer, dans un lot dans le type et bien présenté, le Partido de Resina a trop vite étalé sa faiblesse, l’Adolfo a fait illusion au début, permettant à Fandiño de se faire applaudir au capote, il avait une bonne corne droite mais ne dura pas, étant lui aussi juste de forces, le Cebada Gago manso et deslucido, l’Escolar Gil très prometteur dès sa sortie, mais plus compliqué ensuite, âpre et réservé, le Basque recevant au passage un plat de corne sur la bouche, le Victorino, prometteur lui aussi, mais changé après les piques pour s’être invalidé, remplacé par un Adolfo sérieux mais limité de charge au dernier tercio, et un Palha fuyard qui se réfugia d’emblée aux planches lors d’une faena abrégée. Avec un tel « matériel », on était loin de l’apothéose espérée !
Cela dit, il n’est pas question pour autant de ne pas voir la vérité en face et même si dans l’ensemble le Fandiño n’a guère eu d’options, il est certain qu’avec un moral au plus haut, déjà sérieusement ébranlé avec les trois premiers, il y avait peut-être plus à tenter avec l’Escolar Gil. Mais quand ça part en sucette, tout s’y met, et le Victorino, qui d’après moi paraissait le meilleur de l’envoi, est venu contrarier ses derniers espoirs.
En outre, sans revenir sur sa fameuse estocade sans le quiebro de muleta réussi en ce même lieu l’an dernier, on était habitué avec Fandiño à des entrées a matar plus risquées et le plus souvent réussies. Ce dimanche, on a été loin du compte question ferraille…
Avec probablement une pression difficile à surmonter dès lors que les choses ne se passent pas comme prévu, avec un mental qui en a pris un sérieux coup au fur et à mesure que la course avançait et avec une sortie sur la pointe des pieds, il est clair qu’il lui sera très difficile de retrouver rapidement un moral au beau fixe. Séville peut être le point de rachat et la temporada est loin d’être terminée. Aussi, personnellement, malgré l’énorme déception, il m’étonnerait beaucoup que Fandiño ne réagisse pas rapidement. C’est d’ailleurs ce qu’il a de mieux à faire. J’ai encore en tête, pour ne citer que celle-là, sa fameuse faena de Bayonne en août dernier devant un Montalvo qui a d’ailleurs fini par lui infliger une cornada, un combat exemplaire récompensé par deux oreilles au terme d’un trasteo sans fioritures, mais ô combien ajusté. C’est comme ça que je veux le revoir… Comme Iván Fandiño l’a dit aujourd’hui, il est l’heure de relever la tête ! Il a encore toute une temporada pour ça. Mais pourquoi pas à Arles le dimanche 5 avril, où il retouvera les… Montalvo !
Et je n’ai que faire de savoir qui voudra ou ne voudra pas jouer avec lui. Au passage, des pétards, j’en ai vu des centaines venant de figuras face à des toros de moindre acabit, alors de grâce, merci de ne pas trop tirer à boulets rouges sur le pianiste… La caravane va continuer de passer au cours de cette temporada et selon les goûts de chaque aficionado, que chacun prenne du plaisir avec qui il veut. Les miens sont éclectiques, mais Fandiño à l’affiche, je suis toujours preneur !
Et surtout, désolé, mais pour l’enterrement de première classe, il ne faudra pas compter sur moi pour suivre le corbillard !!!
Pour ceux qui n’y étaient pas, voir le résumé de la course en cliquant ICI
VALVERDE
A trois jours de son engagement à la feria d’Arles, Carlos Escolar » Frascuelo » est venu tienter les Concha y Sierra et Cura de Valverde chez Jean-Luc Couturier, le ganadero récemment installé à Fontvieille.
Accompagné par Roman Perez, son compagnon de cartel ce vendredi, et Thomas Joubert qui sera lui engagé à Saint-Martin de Crau, ils leur furent proposées six vaches des deux fers.
Tour à tour, les trois toreros s’exprimèrent avec le talent que nous leur connaissons devant une assistance réduite. Roberto Pilés accompagnait son torero. Le jeune Dylan Raimbaud est sorti en second sur chaque vache.
Rendez vous est pris ce vendredi à 17h30 en Arles pour la corrida d’ouverture de la feria. Apéritif et repas de l’aficion conclurent cette journée très ventée !
(Communiqué – Texte et photos BP)
OBSERVATOIRE
MUGRON
Rappel…
ARDÈCHE
PERALTA
DIABLE VAUVERT
GUIDE
Pour la douzième année consécutive, le guide tauromachique TEMPORADA vous donne rendez-vous dans la ville d’Arles pour sa sortie officielle.
L’édition 2015 sera présentée dès jeudi soir à la bodega Les Andalouses (église des Frères Prêcheurs) à partir de 19h30.
Dès jeudi, les premiers exemplaires du guide TEMPORADA seront disponibles dans de nombreuses librairies nîmoises et dans toutes les librairies arlésiennes.
A partir de vendredi, les aficionados pourront aussi se procurer cette douzième édition sur le parvis des arènes d’Arles et la semaine suivante, toutes les librairies, un peu partout en France, seront à leur tour approvisionnées.
Cette année, ce guide 100% renouvelé augmente à nouveau sa pagination (320 pages)… tout en gardant son tarif imbattable de 10 euros.
En plus des fiches sur les ganaderías et les toreros qui sont intégralement renouvelées, cette douzième édition présente un large dossier sur les arènes d’Espagne, du Portugal, du Mexique et d’Amérique du Sud. Point d’orgue de cette édition, un dossier pédagogique sur les encastes contemporains ouvre l’édition 2015.
Autre information de taille, après avoir été provisoirement en rupture du stock, le livre « LA CORRIDA EXPLIQUÉE À MES AMIS », dont la première édition était parue en septembre dernier, vient d’être réédité et donc de nouveau disponible en librairie. Prix de vente inchangé, 12 euros.
(Communiqué)
AUBERGE ESPAGNOLE
ACTES SUD
Signatures à Arles…
MOLINOS
Fiesta Campera du CTPR Los Molinos de Fontvieille
Pour aider le torero arlésien Mehdi SAVALLI dans la préparation de sa temporada 2015, le CTPR LOS MOLINOS organise le samedi 11 avril 2015 à partir de 10h une fiesta campera à la ganadería des héritiers de François ANDRÉ, route départementale 27 entre Maussane les Alpilles et Saint Martin de Crau.
Au programme:
10h : accueil des participants.
10h30 : visite du campo.
11h30 : tienta d’une vache par le Maestro.
12h : apéritif offert,
12h30 : buffet campagnard, grillades, fromage, dessert, vins.
15h : Lidia d’un toro bravo par le Maestro Mehdi SAVALLI.
Participation aux frais: membre 20 €, non membre 25 €, gratuit au moins de 12 ans accompagné.
Possibilité d’assister seulement à la lidia du toro de l’après-midi : 10 €.
Pour la journée complète: uniquement sur réservation.
Contact / réservation 04 90 54 66 37 / 06 23 06 02 70
(Communiqué)