Avec une météo toujours aussi estivale, la novillada non piquée qui clôturait cette édition des Rendez-Vous en Terre d’Aficion s’est soldée par un beau succès populaire. Devant environ un quart d’arène, les erales de Los Galos, fins de maille, bien armés et mobiles la plupart, ne sont pas pour rien dans le résultat final. L’ultime a été crédité de la vuelta posthume et Marie Sara a salué à la fin de l’exercice…
Au terme du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire de Jean Lafont, Philippe Cuillé, Manolo Cortés et le petit Adrián Hinojosa, pour qui les professionnels s’étaient mobilisés en octobre dernier lors d’un festival à Valencia.
Álvaro Seseña (silence et vuelta) a bien reçu son premier au capote par véroniques, El Pere répliquant sous les bravos avant une tentative avortée de l’Espagnol. Brindée à l’assemblée, la faena résulta irrégulière et essentiellement droitière, Álvaro étalant de bonnes manières sans pouvoir totalement transmettre face à un adversaire qui lui tendait les oreilles, mais le mauvais maniement des aciers n’arrangea rien. A noter qu’au milieu de son trasteo, trois antis sont venus perturber la séance en criant « assassins » du haut des gradins. Ils ont été rapidement isolés et reconduits par les membres de la sécurité… Au quatrième, le Madrilène ne put réussir le desquite. Débutée genoux en terre, sa faena débuta bien avant une bousculade. Álvaro se reprit bien sur plusieurs séquences parfois rythmées sur le bon tempo, mais sa gestuelle eut parfis quelque peu de mal à passer la rampe. Entière atravesada.
El Pere (oreille et vuelta) accueillit son premier par véroniques allurées et rebolera. Une bonne mise en jambes avant une réplique ajustée du Rafi avant un brindis à l’assistance et une faena au cours de laquelle il afficha sa détermination sur des séquences bien enlevées, rendant une copie méritoire, bien qu’un poil inégale. Entière au second envoi. Avec le quinto, le public vibra sur une suerte « por colleras » qu’il exécuta avec le Père, puis l’eral compliqua la vie de sa cuadrilla au second tercio au cours duquel Frédéric Leal se fit accrocher sans mal. Faena décidée qui le verra exécuter plusieurs séries qui à mon avis auraient mérité une musique moins tardive, le Pere soignant le geste, mais perdant après un final par manoletinas une part de son crédit avec la ferraille. De manière générale, une sortie encourageante pour le pensionnaire du CFT.
El Rafi a remporté le trophée Nimeño II en toute logique. Avec son premier, reçu par larga avant désarmé, il posa lui-même les bâtonnets avec plus ou moins de réussite, puis il brinda à Sophie, l’épouse du président du CFT, une faena bien commencée sur les doblones, mais où le bicho montra la limite de ses forces. Par la suite, Rafi l’embarqua bien sur des redondos puis naturelles bien dans le tempo, proposant sur la fin des luquecinas pour faire monter l’ambiance d’un cran. Entière foudroyante. Bons capotazos de réception de l’ultime puis quite appliqué de Seseña avant de prendre à nouveau en charge le second tercio qui souleva les applaudissements, notamment sur un second morceau de violon, les notes du premier se perdant sur le sable. Brindis au public puis entame agenouillée suivie de derechazos au tracé alluré qui donnèrent la cadence d’un trasteo qui transmit sur les étagères, d’autant plus que l’eral recelait une excellente caste qui allait lui valoir le mouchoir bleu. Au sujet des mouchoirs, le Rafi en vit tomber deux autres du palco après un final alluré, une conclusion rapide par entière sans puntilla finissant d’emporter l’adhésion populaire.
A l’issue de la novillada, El Rafi reçut en piste le XXIVe Trophée Nimeño II, tandis qu’Arnaud Frade, délégué de l’UCTPR, remettait une muleta à El Pere et Seseña.
Pour ma part, j’accorde le trophée à la meilleure monosabia à Romy, de la cavalerie Heyral !!!
Bonne organisation en général de ces trois journées de Rendez-Vous en Terre d’Aficion grâce à l’action de tous les bénévoles des clubs taurins qui ont participé, aux côtés de l’empresa et la municipalité…
GARLIN
Matin : Fiesta Campera de l’Opportunité.
Deux novillos, bien présentés de Pedraza de Yeltes, meilleur le premier, pour :
Jorge Isiegas : salut au tiers.
Carlos Ochoa : salut au tiers.
Quatre piques. Cavalerie Bonijol. Trois quarts d’arènes.
Comme il est de tradition à Garlin, le troisième novillero de l’après-midi a été désigné par le public après une Fiesta Campera où Jorge Isiegas et Carlos Ochoa ont affronté chacun un novillo de Pedraza de Yeltes. Le premier torero est un vaillant, mais il manque d’officio et a un répertoire « corto ». Courageux, il s’est engagé face à un bicho sérieux de présentation qu’il a tué d’une épée mal placée, mais rapide d’effet.
Ochoa a du métier et un vrai bagage technique. Il est malheureusement tombé sur un bicho qui transmettait peu et qu’il a mal tué. C’est donc Jorge Isiegas qui s’est qualifié pour compléter la terna de l’après-midi.
Tarde : Novillada de Printemps 2017.
6 novillos de Pedrazas de Yeltes, de présentation très hétérogène, nobles mais manquant de caste et juste de force. Seul le quatrième était un Aldeanueva, tant par son comportement que par son physique.
Jorge Isiegas : silence, une oreille.
Adrien Salenc : silence, un avis et une oreille avec division d’opinions.
Marcos : une oreille totalement injustifiée contestée par la grande majorité du public, silence.
Vuelta contestable au quatrième qui a eu un comportement intéressant, mais qui correspondait à ce qu’on attend d’un toro bravo.
Douze piques, une chute. Cavalerie Bonijol. Blessure du picador Nicolas Bertoli, coincé sous le cheval au quatrième, qui a dû céder sa place au picador de réserve.
Salut des banderilleros El Santo et Miguelito au quatrième. Excellente brega de Marco Leal à ce même toro.
Prix au meilleur novillo desierto.
Prix à la meilleure pique : Óscar Bernal (cuadrilla d’Adrien Salenc).
Température de mois de juin (pourvu que cela dure pour le prochain week-end). Quasi lleno.
Composé d’un Aldeanueva (4), un probablement plus Baltasar Ibán (5°) et de quatre autres d’autres origines, les novillos de Pedraza de Yeltes ont déçu les organisateurs et le nombreux public qui garnissait les arènes de la Porte du Béarn.
Seul le quatre a donné de l’émotion au cheval et à la muleta. Le cinquième, après deux piques fortes, a accusé le coup et a moins duré à la muleta.
Les trois premiers, au comportement « Garcigrande », ont fait leur devoir, sans plus au cheval, puis nobles, limites sosos, ils offraient des possibilités que n’ont pas su exploiter les novilleros. Et de toute façon, le public était venu voir un autre type de toros.
Le sixième très mal présenté, manso et faible, a été sifflé à l’arrastre. Au-delà du comportement, son physique le destinait plus à un festival qu’à une novillada torista.
Jorge Isiegas est un vaillant. Il a réalisé une faena courageuse et volontaire au quatrième, mais il lui a manqué du métier pour exploiter un novillo noble et encasté. Le premier, soso, nécessitait plus de temple et de lenteur, style qui n’est pas celui de Jorge Isiegas.
Adrien Salenc, comme à Samadet, a bien débuté sa première faena, mais il l’a conclue de façon brouillonne avec la muleta et maladroite avec l’épée. Face au cinquième, il est resté très en deçà du novillo et très loin de son niveau de la fin de temporada 2016. Il coupe quand même une oreille après deux pinchazos et une entière efficace.
Marcos nous avait fait vibrer au festival de Samadet face à un novillo très encasté. Face à des bichos, fades, limite ou carrément sosos, sa tauromachie, techniquement au point devient vite lassante si le toro ne transmet pas d’émotion. Il coupe une oreille que personne n’a demandée au troisième et insiste trop face à un sixième dont le ramage et le plumage aurait dû l’inciter à abréger très rapidement.
(TR-Corridasi – Photos : Mathieu Saubion)
ARLES
Dimanche matin, Hervé Schiavetti, entouré de personnalités du monde politique local et régional, ainsi que de notamment Jean-Baptiste et Lola Jalabert, Mandy Graillon, la Reine d’Arles, et sa demoiselle d’honneur, a inauguré l’Espace Toros dans lequel, outre la visite des toros, le public pourra assister gratuitement à des activités diverses, notamment à des courses dans la placita, camarguaises comme à la mode espagnole.
Avant de couper le ruban, le maire a rappelé l’importance de nos traditions et son impact aussi bien culturel qu’économique, souhaitant assister, avec une bonne météo annoncée, une grande feria 2017.
Ensuite, après diverses interventions, Jean-Baptiste a pris aussi la parole, mais il n’était pas venu seul, car comme j’ai pu l’écrire hier sur FaceBook, si certains ramènent des jambons de Salamanque, lui, il a ramené… des toreros !!!
En l’occurrence, trois jeunes pousses, Diego, Ramón et Marco Pérez, qui aux côtés de leur professeur José Ramón, sont venus participer à la fête et ont ensuite été acclamés lors d’une démonstration de leur jeune talent dans la placita où ils ont toréé des veaux de Gallon. Une bien belle et sympathique surprise, avec à la clé, une sortie a hombros sous les acclamations des aficionados séduits par la fraîcheur et le talent naissant de cette jeune terna…
Les impressions de Juan Bautista…
» C’est une matinée agréable, un bon moment de convivialité et en quelque sorte le point de départ de la Feria ! On est très heureux de recevoir toute l’aficion, tout se met en place et il va y avoir la belle surprise de l’école taurine de Salamanque avec les trois petits aspirants emmenés par José Ramón. Je vais souvent à Salamanque, où j’habite une partie de l’année, et j’ai d’excellents rapports avec les dirigeants, notamment José Ignacio Sánchez et José Ramón. Le petit Marco Pérez a déjà fait sensation sur les réseaux sociaux, tout le monde commence à le connaitre et on a alors eu l’idée de faire sa présentation en France à l’âge de neuf ans, avec ses copains…
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Quant à la Feria, on veut toujours plus. On ne vit pas forcément une période simple, mais ça se présente plutôt bien, d’autant plus qu’une météo très favorable est annoncée… Dans l’ensemble, les corridas marchent bien, surtout celle du samedi où l’on ne devrait pas être loin du plein. Le rejón le lundi matin touche un autre public et marche bien aussi, quant à la corrida torista du lundi, les Pedraza sont superbes. En outre, le cartel de la novillada a beaucoup plu et j’espère que l’aficion va se mobiliser pour voir les novilleros et éleveurs français car le cartel est intéressant… »
Présentation des lots de toros dans la prochaine publication…
MADRID
Devant une arène abondamment garnie, ce qui s’avère un beau succès d’affluence pour la première corrida de l’ère Casas à Las Ventas, et face à des toros de Victorino Martín bien présentés, compliqués et donnant un jeu limité (le sixième étant renvoyé aux corrales pour faiblesse, et remplacé par un sobrero de San Martín), aucun des trois toreros n’a pu réellement s’imposer, chacun s’évertuant toutefois à profiter des rares options laissées.
Iván Fandiño : silence et sifflets.
Alberto Aguilar : silence et saluts.
Gómez del Pilar : saluts et silence.
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire du jeune Adrián Hinojosa.
Voir la vidéo de cette corrida en cliquant ICI
(Photos : Joël Buravand)