Si les Pedraza étaient très attendus en terres arlésiennes, on a pu vérifier une nouvelle fois combien il est difficile de remplir une gande arène dès lors qu’il n’a a pas les figuras. Simple constatation qui n’a rien à voir avec la qualité de l’affiche, preuve en est cette corrida de clôture qui s’est terminée dans la satisfaction générale d’un public garnissant l’enceinte aux deux tiers, pour au moins le fait qu’il y a eu des toros et plusieurs tercios de piques qui ont remué le public.
Six toros de Pedraza de Yeltes bien dans leur type, volumineux, robustes, variés de robes, braves, mobiles et donnant un jeu le plus souvent intéressant, en retrait le 3. Poids allant de 540 à 585 kilos. Le mayoral a salué à l’issue de la course.
Regard confiant des éleveurs avec à droite sur la photo José Ignacio Sánchez, leur représentant, puis Curro, leur mayoral. Photo prémonitoire prise la veille dans le callejón arlésien…
Morenito de Aranda (vuelta et oreille) distilla de bonnes véroniques de réception à son premier et après deux rencontres et un bon second tercio, il brinda à l’assemblée une faena enlevée, donnant la distance et exécutant sur les deux rives un trasteo constitué d’enchainements de bon goût, l’ensemble étant hélas terni par un bajonazo qui le priva de trophées. Avec le quatrième, le public allait vivre de grands moments en trois piques données de plus en plus loin et bien administrées par Francisco José Quinta qui sortit sous l’ovation. Morenito brinda ensuite au ganadero Jean-Luc Couturier et son épouse un trasteo rondement mené sur les deux rives, avec une préférence marquée pour la zurda. Faena de bonnes vibrations conclue par entière tombée.
Iván Fandiño (vuelta et oreille) avait la tête des bons jours. Certes, ce n’est pas le plus souriant de sa promotion, mais à mille détails, on a pu vérifier sa grosse envie, récompensée ce jour par une sortie a hombros. Le Basque montra ses ganas dès les premiers capotazos de réception avant deux assauts poussés. Début de faena par le haut puis enchainements bien cadencés face à un adversaire noble, qui prit toutes les passes avec classe et transmission. Final par manoletinas avant un cañonazo tombé d’un poil. Pétition de la vuelta pour le Pedraza non suivie d’effet. Le quinto poussa en deux fois, fit très peur à un banderillero en lui coupant la route, puis fit une vuelta de campana dont il se ressentit quelque peu par la suite. La faena résulta inégale, mais comprenant plusieurs séquences méritoires, le tout étant conclu par un espadazo puis descabello libérant un nouveau pavillon synonyme de grande porte…
Román (saluts et silence) n’a pas tiré les numéros du gros lot. Son premier, à la robe qui rappelait quelque peu ses origines maternelles, a provoqué la bronca pour le piquero, maladroit en deux fois. Brindis à Juan Bautista et début par rodillazos au centre d’un trasteo essentiellement droitier qui comme son toro, ne tint pas la distance. Entière au second coup. Face à l’ultime, bien reçu par véroniques, Román brinda aux travées, après deux rencontres, un labeur de piètre consistance à cause d’une opposition qui ne contribua jamais à relever la note. Et malgré son évidente décision, Román fut le seul aujourd’hui à n’avoir pas au moins rencontré un bon toro dans un sorteo inégal. Otra vez…
En matinée, devant environ deux tiers d’arène et face à six toros de Fermín Bohórquez, Leonardo Hernández s’est taillé la part du lion en coupant trois oreilles, deux puis une.
Joao Moura : oreille et saluts.
Léa Vicens : sauts et applaudissements.
Voir le résumé de la corrida de rejón en cliquant ICI et celui de la corrida de Pedraza en cliquant Là
Avec Feria TV, voir le résumé de la corrida triomphale de Thomas Joubert en cliquant ICI
MUGRON
Matin, novillada non piquée des Pâques Taurines : 3 erales d’Alma Serena, extraordinaire le premier, excellent le second et bon le troisième pour Clément Hargoux, une oreille, Dorian Canton, deux oreilles et Yon Lamothe, deux oreilles,
Vuelta au premier novillo. Salut des ganaderos Pierre et Philippe Bats à l’issue de la course.
Prix de la Peña Taurine Mugronnaise à Dorian et Yon.
Prix des organisateurs du Sud-Ouest aux trois novilleros qui débutaient en non piquée. Plus de mille personnes sur les gradins.
Non piquée qui restera dans la mémoire des plus de mille spectateurs présents sur les gradins par la qualité du bétail d’Alma Serena, la maturité technique des novilleros et l’émotion transmise avec leurs personnalités différentes par les trois élèves d’Adour Aficion qui débutaient en non piquée.
Le premier novillo a été exceptionnel. De grande classe, il a répété sans cesse avec caste et sans jamais fléchir. Il faudrait prévoir dans le règlement des non piquées la possibilité de décaler la mise à mort d’un tel novillo jusqu’à ce qu’il puisse être tienté face au cheval. Le colorado présenté à Mugron était un semental potentiel, surtout pour un élevage en construction. Dommage. Clément Hargoux a réalisé une faena appliquée, profitant des qualités exceptionnelles de l’eral. Il coupe une oreille et le novillo fait une vuelta ovationnée.
Le second Alma Serena est excellent. Dorian Canton, un peu crispé au début, se libère. Il réalise alors une faena très construite, efficace et d’une grande sincérité Il coupe deux oreilles après une estocade portée avec engagement.
Le troisième bicho permet à Yon Lamothe de confirmer les qualités entrevues en 2016 lors de la classe pratique du 11 novembre à Saint Sever. De sa faena, on retiendra un exceptionnel derechazo de rodillas et des séries alternant phases réfléchies à l’avance et improvisations spontanées pour s’adapter au comportement du novillo. Il coupe lui aussi deux oreilles après une estocade efficace.
Il y a ce soir trois jeunes toreros, des parents, deux ganaderos et un professeur (Richard Milian) fiers et heureux.
Quant aux spectateurs présents, leur sourire à la sortie des arènes est la meilleure réponse aux cinq imbéciles d’antis qui se rendaient ridicules derrière les barrières où, loin des arènes, ils étaient parqués en début d’après-midi.
(Photos : Nicolas Couffignal)
Après-midi. Six bichos d’El Añadio (les 1, 5 et 6 d’origine Coquilla, les trois autres d’origine Buendía) décastés et sans race, n’offrant aucune possibilité pour :
Ángel Sánchez : Salut au tiers, une oreille.
Jesús Enrique Colombo : silence, silence.
Baptiste Cissé (débuts en piquée): une oreille, salut au tiers.
Douze piques, cavalerie Heyral. 9/10ème d’arènes. Grand soleil de printemps.
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire d’Henri Emmanuelli, grand aficionado attaché aux traditions landaises.
Pas grand-chose à dire de la novillada de Mugron, si ce n’est que les novillos d’El Añadio bastos, décastés et sans race, ont permis aux trois novilleros pourtant motivés de faire en tout et pour tout trois séries (pour six utreros) plus quelques passes isolées. Juste de quoi voir la classe d’Ángel Sánchez, qui remplaçait David Garcia Navarette, blessé à Madrid, l’envie de bien faire de Baptiste Cissé, qui débutait en piquée et les limites de Jesús Enrique Colombo.
(TR-Corridasi- Photos Matthieu Saubion)