Mais auparavant, brindis au picador Gabin Rehabi qui lors de la novillada nocturne du samedi, a été victime d’un violent batacazo avec le quatrième novillo, le second de Tibo Garcia, son palo se brisant sous la violence du choc, le projetant vers l’avant pour finalement perdre l’équilibre et se retrouver coincé sous son cheval qui avait inéluctablement suivi le mouvement…

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Moment de grand susto, d’autant plus qu’une fois sous sa monture, Gabin reçut au passage un coup de corne qui sans pénétrer, n’a rien arrangé à l’affaire. Les nouvelles sont à présent rassurantes, même si quelques contusions vont peut-être demander un certain temps de récupération, mais une chose est sûre, dans son malheur, Gabin l’a échappé belle !

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Pour le reste, devant une bonne entrée, les trois novilleros n’ont guère eu d’options de triomphe face à un lot de Dos Hermanas compliqué, voire décevant. Dans ces conditions, disons que son résultat artistique ne pouvait être trop relevé, la terna ayant tout de même affiché, chacun dans son style, envie et détermination.

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Tibo Garcia (silence et saluts) se signala au capote, et après deux piques, la seconde pour la forme, il brinda à Guy Bergès, après le tercio de Gabin relaté plus haut, il démarra bien une faena face à un opposant auquel il put tirer quelques muletazos méritoires, mais qui déclina trop vite. Entière au second envoi.

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Adrien Salenc (silence et saluts depuis la barrière) débuta avec un novillo imposant qui freina au capote, puis qui prit deux bonnes piques. Brindis au public d’une faena appliquée et prudente, vu les intentions peu claires de son adversaire, l’affaire étant conclue à la peine avec les aciers, Adrien se déboitant l’épaule sur un coup de verdugo. Il passa à l’infirmerie, mais revint en piste sans sa chaquetilla pour lidier son second contre l’avis du corps médical. Débuté par larga à genoux, sa seconde prestation sera plus courageuse que réellement aboutie, Adrien aguantant avec beaucoup de vaillance la menace permanente avant d’éprouver à nouveau des problèmes à son épaule dans la conclusion.

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Baptiste Cissé (silence et palmitas) venait satisfaire un second contrat en piquée seulement, après son baptême du feu pascal à Mugron. Il n’eut pas vraiment la partie facile avec un premier reçu par larga de, rodillas pout montrer son envie et après deux piques de Laurent Langlois, la seconde pour faire le nombre, il brinda au ciel un tratseo compliqué par un bicho qui se réserva rapidement. Le dernier lui confisqua son capote, mais il se reprit bien avant deux rencontres puis brindis à l’assemblée et faena débutée à genoux qui le verra rapidement averti. Baptiste étala son courage lors d’un combat âpre conclu sans option de triomphe au troisième envoi.

Avec Feria TV, voir la vidéo du résumé de cette novillada en cliquant  ICI

Le dimanche après-midi, pour la clôture, avec un ciel changeant allant de chargé à découvert et dans une arène pleine, les toros d’Adolfo Martín sont sortis bien dans le type, avec de la tête, manifestant un comportement divers, le plus souvent compliqué dans l’âpreté des combats.

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Alberto Aguilar (vuelta et silence) s’est bien tiré d’une « paliza » qui aurait pu avoir de plus fâcheuses conséquences au cours d’une première faena donnée à couteau tiré après deux rencontres. Il tira toutefois quelques muletazos méritoires, sans pouvoir totalement s’imposer face à un client des plus retors. Trois quarts puis descabello. Bons capotazos au quatrième applaudi de salida pour ses hechuras, second tercio qui chauffa l’assistance, notamment sur une arrancada partie du centre qu’Alberto voulut renouveler sans que le toro ne s’y prête et derechazos valeureux au centre en début de trasteo qui verra ensuite le bicho se réserver au point de ressembler davantage à une pierre tombale qu’à un toro de lidia ! Trasteo de valiente avant échec avec la ferraille.

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Emilio de Justo (silence et oreille) démarra avec un toro bien piqué à deux reprises face auquel il dut faire un bel effort pour ne pas se faire manger tout cru. C’était déjà beaucoup et Emilio afficha pas mal de panache, faute d’avoir une quelconque option de triomphe. Avec le quinto, le combat allait prendre une autre tournure. Après deux bons puyazos, le protégé de Luisito brinda à l’assistance une faena marquée par une entrega, une vaillance et un aguante sans failles. On était plus en mode toreo à l’ancienne qu’en fine démonstration artistique, mais la corrida c’est aussi ça, et Emilio a bien su s’adapter aux conditions de son opposant, ce qui est le propre des bons toreros. Et comme il tua bien d’une entière puis descabello, une oreille est venue logiquement récompenser sa prestation.

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Alberto Lamelas (saluts et vuelta) a été encore cette année l’auteur d’une prestation à la fois accidentée et courageuse. Son premier a été piqué à trois reprises puis a infligé une rouste au Madrilène avec cornada au scrotum qui le fit visiblement souffrir en voulant tout de même achever son premier trasteo conclu avec vaillance, mais à la peine avec les aciers. Revenu au dernier sous les applaudissements, Alberto ira jusqu’à la limite de l’épuisement nerveux et physique face à un zébu accueilli par larga cambiada de rodillas bien enchainée par véroniques. Trois rencontres, la dernière rectifiée, puis muletazos donnés avec un certain mérite face à un opposant qui se défendit rapidement sur place. Final par naturelles aidées puis un tiers de lame au troisième envoi et descabello, Alberto se faisant congratuler par le public pour avoir su dépasser sa douleur…

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Avec Feria TV, voir la vidéo du résumé de la corrida de clôture d’Adolfo Martín en cliquant ICI

« Le matador espagnol Alberto Lamelas a été blessé ce dimanche 23 juillet 2017 aux arènes de Mont-de-Marsan par le 3e toro de la corrida d’Adolfo Martín. Il a subi un coup de corne de 11 cm dans la région périanale. Nous tenions par ce communiqué à préciser qu’Alberto a été parfaitement soigné par l’équipe médicale et a été préparé pendant et après la course en vue de son transfert vers Madrid. La sortie de l’infirmerie des arènes du torero a été actée par le chirurgien, le docteur Poirier. Dans le cadre d’examens complémentaires qui étaient prévus, Alberto Lamelas a été hospitalisé ce lundi à Fuenlabrada (Madrid), où sa plaie a été nettoyée sans complication particulière. Il pourra donc tenir son engagement à Azpeitia lundi prochain, 31 juillet, devant les toros de Cuadri. »  

(Communiqué de Roberto et Jean-François Piles, Apoderados)

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(NDLR : Alberto Lamelas avait brindé son premier toro à ce chirurgien qui l’avait opéré l’an dernier…)

CHÂTEAURENARD

Retour sur la corrida de Châteaurenard, donnée par beau temps devant trois quarts d’arène, avec notamment l’indulto d’un toro de La Quinta par Thomas Dufau, photos de Jean-Claude Carbonne…

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Roman Perez : oreille et oreille.

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Thomas Joubert : oreille et oreille.

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Thomas Dufau : deux oreilles symboliques et deux oreilles.

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Avec Toril TV, voir le résumé de cette corrida de La Quinta, avec notamment l’indulto d’ « Estornino » et la vuelta de « Pájaro » en cliquant ICI

TYROSSE  

Un sacré client

Plaza de Toros de Saint Vincent de Tyrosse. Dimanche. Corrida des fêtes. 3/4 d’arène.

Toros de Hnos. Martínez Pedrés. Un sobrero du même fer combattu en second.

Juan Bautista : silence et ovation et salut.

Joselito Adame : ovation et un avis et silence.

Luis David Adame : oreille et vuelta al ruedo après deux avis.

Salut des banderilleros Curro Robles et Fernándo Sánchez au second.

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Le subalterne Ismaël González, de la cuadrilla de Juan Bautista, a été pris alors qu’il essayait de puntiller le second toro. Atteint de contusions multiples, il a été évacué vers une clinique bayonnaise où il devait subir une série de contrôles médicaux, mais n’y a pas de trace de coup de cornes.

Sérieuse, très sérieuse corrida de Pedrés, impressionnante par son trapío et son comportement dans l’ovale tyrossais. Une course qui a rématé durement, faisant voler les planches des burladeros et qui a sérieusement secoué les castoreños, le sixième toro surtout. Tout cela n’avait pas l’allure d’une course de plage ou montée pour touristes, comme on l’avait entendu ou lu ci et là ; tout au contraire: on était dans le dur. Les Pedrés furent broncos, violents dans leurs attaques, avec une pointe de vice alternant des séquences où ils faisaient littéralement l’avion avec des moments de genio, de vice inattendu. Il fallait donc se tenir sur ses gardes en permanence. Course émouvante pour l’aficionado qui sait évaluer ce genre de comportement et valoriser le courage des piétons, mais le grand public (l’essentiel du public en fait) a-t-il mesuré l’effort demandé aux toreros ?

Juan Bautista n’aura pas réussi le fameux « Hat trick », le »coup de chapeau »: après ses succès montois – on peut dire triomphe pour vendredi -, il est sorti bredouille de Tyrosse où il défilait pour la première fois. Le logiciel a pourtant fonctionné et c’est en grand professionnel qu’il a mis sur de bons rails le premier, un vrai mammouth. Il brilla surtout face au second, avec sa douceur et sa classe habituelle, sans fioriture cette fois car l’opposition ne s’y prêtait pas. Il resta sur ses gardes certes, mais embarqua le toro dans des séries estimables, données avec lenteur et par le bas. Il voulut conclure à recibir, mais il pincha et perdit un trophée promis. Le toro méritait-il cette suerte spectaculaire mais hasardeuse ?

De bons passages de Joselito Adame, avec notamment ses doblones de débuts de faenas, genoux en terre ou encore son jeu au capote très mexicain avec de belles chicuelinas basses. Le sérieux de ses opposants ne lui ont pas permis de montrer ce toreo fleuri, ces détails variés qui sont l’apanage du génie aztèque. Il fallait rester concentré et ne pas céder face à cette pression permanente des Pedrés. Il y parvint, mais ses échecs à la mort – lui aussi échoua dans plusieurs tentatives de recibir – lui barrèrent la route du succès.

Le succès échut en fait à la jeunesse, ferme et concentrée elle aussi… à Luis David qui ne se perdit pas dans des détails superflus ce jour. Il proposa des travaux solides et construits pierre à pierre où apparurent un courage incontestable comme une vraie volonté de vaincre et un certain oficio. Après l’estoconazo qui conclut sa seconde faena, il aurait dû sortir en triomphe avec une seconde oreille dans le gilet, mais le toro tarda à mourir et le descabello tardif escamota le rêve entrevu, laissant un arrière goût d’amertume. Il avait pourtant prouvé qu’il était plus que le frère de…

(PV – Corridasi)

VALENCIA

Trophées de la Feria de Julio 2017 :

Meilleure faena de matador : Paco Ureña.

Meilleure faena de novillero : Desierto.

Meilleur rejoneador de la temporada: Desierto.

Meilleure ganadería: Luis Algarra.

Meilleur toro : « Remiendo » Nº9, de Cuadri, lidié par Román.

Meilleur subalterne : Domingo Siro, de la cuadrilla de López Simón.

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Avec Toril TV, voir les résumés de la Feria de Julio en cliquant ICI

(Photo : Joël Buravand)

ADOUREÑO

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Suerte, Yanis !

FRANÇOIS ANDRÉ

1947 – 2017 : BELLES HISTOIRES DE FAMILLES

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Trois ans après ses débuts d’éleveur, François André s’associe à Louis Jalabert, dit « Loulou », pour exploiter une manade de croisés (Augustin Lescot). Cette expérience s’achèvera en 1957.

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Le 14 juillet 1965, le ganadero fera lidier sous son nom ses premiers novillos avec chevaux à Lunel.

Les origines (1) sont Pierre Pouly (Lucien Tardieu), Achille Pouly (Daumas) et Infante da Camara (Ricard).

Sur les terres des Pradelles, du Mas de l’Isle (propriétaire l’éleveur Rouvilain), un novillo d’Arturo Cobaleda (Barcial) va fixer l’uniforme de la Maison, en 1977, soit jabonero ou cárdeno, coletero, calcetero, lucero et justifier l’apodo « PATAS BLANCAS ».

Dans les années 1970, Jean Pierre Ricard, Raphaélois bon teint, deviendra le gardian de la maison.

Rolland Durand, qui habite aux Pradelles, donne la main en tant que voisin et amateur éclairé.

C’est en 1981 que François André lui cèdera un lot de vaches et un étalon, pour continuer l’aventure du ganado bravo, après son grand-père «  Durandet », et son père Jo.

Cette même année verra Alain et Gérard Granier (anciens éleveurs de moutons comme François André) commencer un élevage de braves sur la base des pensionnaires de l’Isle.

En 1972, une des premières tientas publiques, celle de Fontvieille, organisée conjointement par deux clubs arlésiens Lou Ferri et La Muleta, verra défiler les vaches grises de Maussane. L’aventure continue depuis 45 ans.

En 1986, Frédéric Lautier (fils de Jeanine et Bernard) va étendre son expérience du bétail camarguais à celle du ganado bravo, en devenant le Bayle.

La ganadería (par  rejón interposé) renouera avec la tradition taurine à Avignon, et bien sûr avec les anti-corridas en l’an 96.

Le 2 avril 1989, c’est le deuxième indulto d’un toro français (2), le premier étant un Rolland Durand.

Le premier juin 1991, le Pelot quitte le ruedo terrestre, sa sœur, Madame Anne-Marie Bosc, devient la patronne sous le nom : Mimi André.

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Elle s’éteindra en 2009 d’une manière discrète, une des qualités qui la caractérisaient.

En 1997, Artaban, n°33, sera fier d’être lidié en spectacle formel, comme le premier toro de l’élevage, par Denis Loré, sous le nouveau titre : «  Les Héritiers de François André ».

De Vichy à Arles, de Nîmes aux Saintes Maries, de Méjanes à Lunel, de Fréjus à Saint Vincent de Tyrosse, du Sud-Est au Sud-Ouest, y compris en Pologne (3), les petits gris foulèrent le sable.

En compagnie de Simon Casas, Nimeño I et II, de Curro Caro à Richard Milian, d’Andaluz à Thomas Joubert, de Gilles Raoux à Jean-Baptiste Jalabert, mais aussi de Jacques Bonnier à ílvaro Domecq, de Manuel Vidrié à Julie Calvière (liste non exhaustive).

Pendant sept décennies, le baromètre du Mas a affiché la météo taurine : triomphe à tempête, calme plat à déception, légère brise à espoir, coup de vent à succès.

Aujourd’hui, Sandrine, Angélique, Bastien et Frédéric Lautier « le Capitaine Fred », sont aux commandes du navire « Mas de l’Isle ».

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Sans oublier l’équipage des amateurs (toutes générations confondues) : Maurice Roux, Rodolphe et ses enfants, Jean-Claude Niel, Mani, Jeannot, Benoît et Doumé… et Bernard Lautier.

Ces belles histoires de familles nous sont narrées dans le cadre d’une exposition à Beaucaire, au Carré Taurin des Fêtes, du Jeudi 28 au 30 juillet 2017.

Cette rétrospective a été financée par les associations taurines gardoises camarguaise et de tauromachie espagnole, sous la houlette du président Laurent Giner, de l’association taurine beaucairoise.

La pièce maîtresse étant un azulejo de l’arbre généalogique de la manade, et sa spécificité génétique sponsorisée par l’association des Eleveurs Français de Toros de Combat.

Le point d’orgue sera la novillada des fêtes de Beaucaire, le 30 juillet 2017 à 18h : les « Petits gris » pour Mario Palacios, Juan Silva et Tibo Garcia.

A bientôt nombreux sur les gradins : l’Esprit de Famille.

Feliz Cumpleaños a los « Patas Blancas »…

Dimanche 23 juillet 2017

Jacques Lanfranchi »El Kallista »

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(1) in association des éleveurs de toros race espagnole, Mas du Pont de Rousty 13200 Arles

(2) à Méjanes le 2 avril 1989, Jabonero par Ángel Leria (cartel Tino Lopes, José Manrubia)

(3) tournée polonaise 27 novillos du 27 juillet au 6 août 1991 : Paquito Leal, Alain Leal, Eric Belmunte, Jean Louis Ayme, Serge Lajoux (caballero) à SWECIE, POZNAN, KIELCE, KATOWICE.

Crédits photos : collection privée 1, 2, 3.

Bibliographie :

– les éleveurs français de toros de combat, Françis Fabre 2011

– in collection Toros

– Une histoire de l’élevage de Toro de combat en France, Pierre Dupuy 2003

INCENDIE

Spectacle désolant à la ganadería Partido de Resina après l’incendie qui a ravagé ce campo, comme mentionné hier. En fait, il y a eu deux départs d’incendie sur deux cercados longeant la route, ce qui laisse supposer avec une quasi certitude qu’il s’agit d’un acte criminel.

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Même si le bétail a été sauvé et les hommes sains et saufs, cet acte est absolument inqualifiable… Une enquête est en cours.

(Photo : Mundotoro)

(Demain, retour sur la journée taurine d’Orthez…)