Devant une demi-arène environ et face à des toros de Robert Margé bien présentés mais inégaux de comportement, Manuel Escribano a été le plus en vue, coupant une puis deux oreilles.

Après avoir déjà coupé une oreille à son premier qu’il a bien banderillé puis estoqué après une faena relevée par plusieurs bons mouvements droitiers, le maestro de Gerena  reçut son second par larga à genoux avant un bon tercio de piques puis une nouvelle démo avec les palos suivie d’un brindis à Thomas Joubert. Faena bien conduite sur les deux rives en étalant entrega et poder avant un final encimista et une épée concluante.

Daniel Luque (oreille et saluts) a obtenu un trophée à son premier au terme d’une actuation sérieuse, bien réalisée sur le plan technique et artistique malgré une épée discutable. Il tomba ensuite sur un quinto compliqué qui ne lui rendit pas la partie facile au cours d’un trasteo âpre, le bicho finissant rajado sans lui laisser la moindre option.

Thomas Joubert (silence et oreille) prit en premier lieu un manso avec lequel il se distingua sur un quite avant une faena rendue difficile par un toro replié aux planches, l’Arlésien éprouvant quelques difficultés pour conclure. Avec l’ultime, qui avait aussi ses complications, Thomas s’engagea dans un trasteo très volontaire duquel on put extraire plusieurs séries droitières méritoires, mais aussi quelques naturelles parfaites d’exécution avant une conclusion discutable mettant un terme à son bon concept du toreo.

(Photo : Mundotoro)

BEAUCAIRE

Temps chaud avec traditionnelle chorale des cigales, demi-arène environ. Six novillos de François André pour marquer les 70 ans de la ganadería, bien présentés, dans le type, formant un lot de trois et trois en ce qui concerne le comportement, donnant un jeu varié, les plus remarqués étant les 3, 4 et 5. Le ganadero a fait une vuelta en compagnie de Juanito à l’issue du combat du cinquième.

fa30k

Mario Palacios (saluts et vuelta) a ouvert les débats avec un adversaire juste de forces et difficile à fixer qui prit deux piques, la seconde pour la forme. Brindis à l’assemblée d’une faena bien débutée par cambios, mais la mansedumbre de son opposant ternit quelque peu un exercice sans grande transmission, terminé aux tablas, et pour cause. Entière trasera. Mario ne put réussir le desquite avec un quatrième plus propice au bon toreo, se distinguant dès l’entame sur des capotazos soignés avant deux piques en le faisant venir de loin pour deux belles arrancadas ovationnées, le second assaut se terminant toutefois par un puyazo sur le côté, ce qui n’empêcha pas la musique de jouer. Bon second tercio puis faena brindée au ganadero Jean-Marie Raymond, marquée à la fois par la noblesse et la faiblesse de son adversaire. Palacios exécuta plusieurs séries, notamment à tribord, méritant la mention, mais l’ensemble eut du mal à transmettre. Sans vouloirs jouer les censeurs à outrance, il me semble toutefois que faire un desplante sur un désarmé n’est pas très opportun et ne doit pas être conseillé par les traités de l’orthodoxie taurine ! Entière et pétition. Applaudissements à l’arrastre.

mp30k

Juanito (saluts et vuelta) a pris d’abord un novillo faible qui prendra un premier puyazo protesté et un second en mode homéopathique, en raison justement de ses forces limitées. Brindis au public d’une faena qui ne décolla jamais, le Portugais se faisant désarmer dès les premiers doblones, puis ne parvenant jamais à construire quelque chose de cohérent face à un animal visiblement très intéressé par les planches. Trois quarts. Juanito eut ensuite la chance de tomber sur le meilleur de l’envoi, un adversaire qui répétait dans sa muleta après deux assauts puis un second tercio médiocre. Début alluré en ployant la jambe, puis suite décidée déclenchant la musique et faisant remonter l’alegría avant un final par circulaires inversées puis une conclusion par quasi entière qui aurait mérité un meilleur sort si elle n’avait été par la suite entachée de trois coups de verdugo…

juan30k

Tibo Garcia (oreille et applaudissements de despedida) accueillit son premier par capoteo technique pour tenter de le fixer, avec menaces avant deux piques bien administrées, la seconde en allant provoquer l’animal. Brindis au ciel puis entame applaudie par doblones suaves, la suite s’avérant plus indécise face à un novillo violent. Bien que désarmé… Tibo ne désarma pas ! Il parvint au prix d’un bel effort à sortir quelques gestes méritoires et élégants dans un contexte pour le moins indécis. Quasi entière au second envoi. Le sixième ne resta pas astifino très longtemps car il se cassa la pointe gauche pour avoir tapé violemment dès sa sortie contre un bruladero. A cause du choc, ce bicho eut par la suite son train arrière déréglé, avec les problèmes de motricité qui vont avec… Le  public demanda le changement, mais après une pique protestée et trasera, le novillo resta en piste pour une faena brindée à Frédéric Lautier et son fils Bastien au terme de laquelle, malgré le souci permanent de Tibo de le mener avec suavité, l’invalidité de son opposant fit capoter l’affaire. Dommage pour Tibo, mais à l’impossible nul n’est tenu et faute de la moindre option, il ne put doubler la mise et obtenir le trophée qui lui aurait ouvert la grande porte. Entière tombée.

tg30k

A l’issue de la course, le prix à la meilleure pique a été remis en piste par des membres du CT La Muleta d’Arles à Rafael Agudo Gómez qui a piqué le troisième novillo, soit le premier de Tibo Garcia.

pic30k

AZPEITIA

Devant trois quarts d’arène et face à des toros d’Ana Romero donnant un jeu varié, la terna a « empaté », chaque diestro coupant une oreille.

Silence puis oreille pour Curro Díaz, oreille puis saluts pour David Mora et oreille puis saluts pour Borja Jiménez.

HAGETMAU

Samedi 29, phase qualificative, cinq erales de la ganadería Alma Serena nobles et donnant du jeu…

Clément Hargous : un avis et salut.

Dorian Canton : une oreille.

Yon Lamothe : deux oreilles.

Finale

Dorian Canton : salut.

Yon Lamothe : deux oreilles.

Vuelta au cinquième eral et salut des ganaderos.

El Santo et Morandilla ont salué après avoir banderillé le cinquième.

Président : Serge Dupouy (Samadet).

Soleil et chaleur – Un tiers d’arène.

Le prix des organisateurs du Sud-Ouest, remis par Pascal Darquié, de Saint-Perdon, est partagé entre Dorian (un quart) et Yon (trois quarts).

Très intéressante et entretenue non piquée grâce à un bon lot d’erales de la ganadería Alma Serena et l’application des trois jeunes élèves de l’Ecole Taurine Adour Aficion.

Clément Hargous a mis du temps à trouver la distance et la manière de conduire la charge d’un premier novillo intéressant. Il est resté en dessous des possibilités du bicho.

Dorian Canton a coupé une oreille face au second, noble mais faible qu’il a su mettre en valeur. Le quatrième compliqué et querencioso ne permettait pas grand chose.

yl30k

Yon Lamothe a confirmé les qualités entrevues lors de ses précédentes prestations. A la fois dominateur, élégant et torero largo, il a réalisé une bonne faena avec quelques défauts de débutant au troisième. Face à l’excellent dernier, honoré d’une vuelta posthume, il a réalisé une faena « supérieure », alternant à gusto passes fondamentales et adornos. Il coupe à nouveau deux oreilles après un pinchazo à recibir et une entière à la rencontre

(Texte RT – Corridasi – Photo : Mathieu Saubion).

VILLENEUVE

Ouverture de la location pour la corrida du mardi 8 août le lundi  31 juillet au cercle taurin (à côté de l’Office du Tourisme) ou au 05 58 63 44 59…

vil05k1

ETA

Une NSP animée à Saint-Etienne-du-Grès

L’Ecole Taurine d’Arles et l’ACCM organisaient ce samedi 29 juillet leur quatrième novillada sans picadors « Toreros del futuro » de la saison à Saint-Etienne-du-Grès. C’était aussi l’occasion de rendre hommage à Philippe Cuillé, malheureusement disparu en début d’année, avec la remise du 1er trophée Philippe Cuillé au novillero triomphateur.

Bien présentés, les quatre novillos ont fait valoir, malgré faiblesse ou genio pour certains, leurs caste confrontant chacun des quatre jeunes à des difficultés particulières tout en leur permettant de faire valoir leurs qualités.

El Azabache a dû faire face à la faiblesse de son opposant, mais il a pu faire apprécier la douceur de son toreo et un sens du temple que beaucoup de plus expérimentés pourraient lui envier. Malheureusement, son échec aux aciers laissa en applaudissements une prestation méritoire.

José Luis Vega, qui poursuit son apprentissage à Madrid, gardera un bon souvenir de sa présentation en France. Il a coupé les deux oreilles du novillo de Cuillé dont la faiblesse initiale se mua en cours de faena en longues charges nobles dont le novillero colombien sut bien profiter, donnant à découvrir une tauromachie fluide. Tuant au premier envoi d’un estoc d’effet rapide et porté avec sincérité, il fut proclamé vainqueur du Trophée Philippe Cuillé, recevant le joli trophée, œuvre de Philippe Matic.

eta30k

Le novillo sorti en troisième se révéla le plus fort du lot, imposant un combat plus intense à Vincent Perez. Recevant son opposant par une larga à genoux et engageant sa faena par un pase cambiado et un élégant enchaînement par le bas, l’Arlésien montrait une envie qui marqua tout son travail, malgré les charges parfois désordonnées du novillo. Une mort lente à venir sur une épée un peu tendue nécessitant le descabello limita à une oreille son intéressante prestation.

Il avait coupé deux oreilles lors de sa présentation à Raphèle et l’on attendait de voir s’il confirmerait à Saint-Etienne-du-Grès. José Antonio Valencia, le Vénézuélien de l’Ecole d’Arles, a montré une fois de plus sa tauromachie pleine d’entrain et de plaisir avec pose de banderilles en plus. Confronté au plus difficile novillo, charges courtes, coup de tête intempestif et forces mesurées, il ne se laissa pas démonter pour finir par une épée efficace mais d’effet lent, que le Palco prétexta pour ne pas accorder une deuxième oreille malgré la demande du public.

(Communiqué – Photo : Jean-Luc Jouet)

CALASPARRA

Avec quatre novilleros français entrant dans les cartels de la XXVIIIe Feria del Arroz (Andy Younes, Tibo Garcia, Adrien Salenc et El Adoureño), Calasparra est un bon baromètre des efforts accomplis par les jeunes toreros nationaux.

calasp30k

Qui aurait pu penser ça il y a encore quelques années ? Suerte a todos…