Deux tiers d’arène, chaleur. Cinq toros de Raso de Portillo plus le troisième d’El Quiñon (même maison). Ensemble bien présenté, le cinquième aux allures de toro, donnant un jeu divers.
Le sixième, plus maniable, a été honoré de la vuelta posthume.
Alejandro Fermín (silence aux deux) a ouvert la séance en se signalant au capote avant deux piques, protestée la première où il surprit le lancier avant une seconde où il tarda à démarrer. Brindis à Tomas Cerqueira et entame appliquée, le novillero alignant des derechazos en soignant la figure avant que ça ne se complique davantage sur l’autre bord. Final encimista, le tout sans grande transmission, avant trois quarts au second envoi. Alejandro reçut son second par larga de rodillas suivie de capotazos valeureux et un placement au cheval par chicuelinas marchées pour deux assauts sans histoire. Brindis à l’assistance, cambio au centre qui lui valut un spectaculaire vol plané, la suite sans se regarder par séries droitières ajustées, la gauche étant une nouvelle fois moins assurée. Toro et torero a menos, demie tendida.
D’un côté, ça force l’admiration. D’un autre, on a envie d’évoquer une certaine inconscience. Ou une inconscience certaine ! Toujours est-il que contre l’avis médical et celui de son entourage, Maxime Solera (oreille et silence) est retourné ce dimanche au combat pour honorer son deuxième engagement dans un bidon surchauffé. Et en fin de compte, malgré une visible boiterie, il s’en est plutôt pas trop mal tiré. On va donc saluer son courage, son aficion, son entrega et son désir de vaincre, en lui souhaitant une remise totale sur pieds pour ses futures échéances et surtout qu’il puisse à présent récupérer sans que son second passage boujanais ne lui fasse regretter sa décision. Son premier a été piqué à trois reprises avec applaudissements pour le cavalier avant que Maxime ne brinde à Tomas Cerqueira une faena bien débutée par redondos au centre avant un désarmé puis un passage sur l’autre rive moins abouti. Retour à tribord avec semble-t-il un peu moins d’aisance, conséquence probablement de son état physique, mais bel effort tout de même récompensé pour son pundonor au terme d’un combat conclu par entière après pinchazo. Le quinto aurait pu jouer dans la catégorie des grands par rapport à un trapío et une armure salués comme il se devait à sa sortie. Trois piques poussées avec ovation au lancier puis brindis à l’assemblée avant que les choses ne se compliquent rapidement de par la complexité d’un bicho exigeant et trop rapidement déclinant alors que le novillero de Fos semblait visiblement à bout de forces, ce qui se confirma au moment de conclure, les tentatives a recibir s’avérant vouées à l’échec. Maxime n’était pas passé très loin du troisième avis, mais se retira avec les encouragements du public. A l’issue de la course, il lui a été remis en piste le Trophée Aficion à la meilleure faena…
Cristóbal Reyes (saluts et oreille) prit d’abord un El Quiñon qui sortit en trombe avant trois rencontres marquées par l’adresse du piquero. Le novillero prit en charge le second tercio exécuté avec plus ou moins de réussite puis échanges décidés face à un toro qui ne l’aida guère, son effort et ses louables intentions restant sans grand écho par manque de liant, et pour cause. Entière. Il reçut ensuite l’ultime par un bon enchainement de véroniques et chicuelinas avant quatre rencontres, la dernière par belle arrancada depuis le centre, le bicho ayant un comportement divers sous le fer. Brindis à Michel Bouisseren et début bien cadencé puis relâché sur une autre série de derechazos qui déclenchèrent la musique. Le Raso humiliait et répétait à souhaits, ce qui a permis au protégé de Christian Lamoulie d’exposer à base d’entrega un toreo allègre qui porta sur les étagères avant de conclure d’une estocade al encuentro tombée au deuxième envoi.
En matinée, devant environ un quart d’arène et par grand soleil, novillada non piquée à l’initiative du CFT avec quatre erales de Margé inégaux de tamaño et de forces, la palme allant au 1 et 4, ce dernier étant crédité de la vuelta posthume.
Après une ovation à la colonie catalane, Manuel de Reyes (CTN – oreille) reçut son opposant a portagayola puis brinda à Michel Bouisseren une faena marquée par sa volonté et ses bonnes manières essentiellement sur l’aile droite. Mort en deux épées.
Clément Hargoux (CFT – silence) tomba sur un client aux forces limitées avec lequel il assura un second tercio toutefois inégal. Brindis au conclave face à un eral qui n’a jamais cessé de mugir, le Girondin étalant son envie par séries entreprenantes, bien que parfois un peu trop accélérées. Metisaca puis entière.
Hugo (CFT – silence) eut affaire au plus compliqué, dans la mesure où cet eral avait une tendance prononcée pour l’attrait des planches. Il brinda à Bertrand Cuillé, frère de Philippe, une faena forcément décousue au cours de laquelle il aurait peut-être dû l’obliger davantage. Bajonazo au troisième envoi.
Nino (CFT – deux oreilles) est reparti par la grande porte après une prestation très honorable de laquelle sont incontestablement ressorties son entrega et son alegría… qu’on pourrait traduire par sa joie de toréer. Très présent tout au long de la lidia, applaudi au second tercio pour deux bonnes paires, il brinda à l’assistance une faena ajustée sur les deux côtés, donnant la distance et soignant les attitudes avec déjà pas mal d’assurance, son potentiel de transmission étant manifeste. Entière.
Une sortie réussie de bon augure pour la suite de sa temporada…