Trois quarts d’arène, grand soleil avec cigales en mode sopranos !!! Cinq novillos de Piedras Rojas et un (1) de Dos Hermanas formant un lot de la maison Laugier des plus intéressants pour la plupart, le second étant crédité d’une vuelta posthume.
A l’issue du paseo, une minute de silence a rendu hommage à Alain Granier, Luc Jalabert, ainsi qu’aux diverses personnalités taurines qui nous ont quittés cette année.
El Adoureño (oreille et oreille) s’est distingué sur les capotazos de réception et après deux rencontres sans grand style, il a brindé à Pascal Mailhan un trasteo qui connut ses moments les plus relevés à tribord avant un final encimista décoré par deux cambios serrés puis des adornos de bon goût suivis d’une entière. Avec le quatrième, Yannis se fit encore remarquer au capote et après deux piques, la seconde pour la forme, il profita des belles qualités de son opposant pour construire une faena variée qui lui valut un autre trophée après entière au second envoi.
El Rafi (oreille et applaudissements) se montra appliqué au capote et après un puyazo puis un quite dont il sortit désarmé, il banderilla lui-même pour un résultat toutefois inégal, mais applaudi. Brindé à l’assistance, il débuta son trasteo à genoux près des planches et poursuivit par de superbes séquences relâchées et verticales. Rafi a soigné le geste, affichant une belle maitrise artistique, et malgré une violente rafale lors d’un passage à gauche, il se reprit bien, notamment sur des redondos main basse, rematant son labeur par trincherillas puis concluant par entière après pinchazo. Le quinto s’avéra plus compliqué, provoquant contre les planches un batacazo après avoir tardé à foncer. Gabin retourna en piste pour finir le boulot et après un second tercio médiocre, Rafi lutta d’arrache-pied avec un certain cran, sans toutefois pouvoir laisser le même impact artistique que lors de sa première prestation, le tout étant conclu par entière tombée au troisième envoi.
Vincent Perez (silence aux deux) a bien débuté à son premier après deux assauts, protesté le second. Brindis à l’auditoire et début assez improbable, le vent n’arrangeant rien. Il se reprit bien ensuite par derechazos face à un bicho réservé qui finit par le désarmer. Demie tombée puis descabello. L’ultime se fit applaudir à sa sortie pour ses armures et ses hechuras. Après deux bonnes piques de Nicolas Bertoli, Marc Antoine Romero et Miguelito ont salué à l’issue du second tercio avant que Vincent ne s’engage dans un labeur inégal et peu dominateur duquel ressortirent toutefois quelques redondos valeureux, le tout étant conclu par recibir pinché puis entière.
A l’issue de la course, le maire de Tarascon, Lucien Limousin, a remis en piste le quatrième « Trophée Jouvenço » à El Adoureño qui dans la foulée a quitté les arènes a hombros…
En matinée, la novillada piquée organisée par l’Ecole Taurine du Pays d’Arles et accompagnée musicalement par la chorale des Joyeuses Cigales Tarasconnaises a rassemblé une petite chambrée totalement à l’abri de la surgélation !
Erales de Patrick Laugier, inégaux de forces mais bons la plupart.
José Antonio Valencia : silence et oreille.
Adam Samira : silence et deux oreilles.
Sobresaliente : Fabien Castellani.
EAUZE
Deux tiers d’arène. Toros de Gallon pour le réjon et La Dehesilla, sérieux et bien présentés.
Andy Cartagena : ovation et silence.
Juan Bautista : ovation et palmas.
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Luis David Adame : silence et oreille.
C’est une journée qui malgré son originalité sur le papier nous laissera sur notre faim. Il a manqué l’étincelle et sans doute le doit-on au bétail qui n’a pas été à la hauteur des espérances. Certes, le premier Gallon a été noble et s’est prêté au jeu exigeant du cavalier, mais le second a manqué de force. Pour ce qui concerne la partie pédestre, c’est le sixième qui fut le plus spectaculaire à la pique surtout, il alla à menos par la suite. Le troisième se blessa au début de la faena et il fallut abréger la lidia.
Le trémendisme d’Andy Cartagena, ses effets spectaculaires, mais souvent gratuits – c’est son style – n’eurent que peu d’échos sur les tendidos. Sans doute le mélange des genres n’est-il pas du goût du public gersois. Andy, qui pourtant ne s’économisa pas, partit sans même une vuelta, ce qui est rare pour lui. Il est vrai que la faiblesse du second Gallon n’aida pas à la réussite.
Juan Bautista, très concentré comme à son habitude, rencontra un premier adversaire sans transmission, ni le piquant nécessaire au succès. Fanea maîtrisée, mais fade par conséquent. Il tua en deux temps. Le second, plus retors, ne lui permit pas non plus de briller, bien qu’il fit un effort en début de faena. Une épée basse pour conclure, ce qui sera un jour sans dans sa longue temporada dans le Sud-Ouest puisque nous le reverrons à Mont-de-Marsan comme à Dax.
Luis David Adame reprenait après sa grave blessure d’Istres. On ne put le voir face au premier puisque le toro blessé à la patte (la piste?) se coucha au centre. Au dernier qui n’était pas commode, il fit une nouvelle démonstration de son entrega et de sa capacité à résoudre les difficultés qui peuvent se présenter. Le toro allant à menos, la faena s’en ressentit. Une série de manoletinas ajustées et surtout une grande entière vinrent clôturer ce travail. Il coupa pour ce retour la seule oreille de la journée, ce qui va lui donner le moral.
Mariage réussi de la musique et de la corrida avec la venue du baryton Omar Hassan, très belle voix qui interpréta notamment Carmen et Granada avec classe, bien soutenu par les Armagnac d’Eauze. C’était ni trop, ni trop peu. Il obtint un grand succès. Bravo aux organisateurs d’avoir osé.
(Pierre Vidal – Corridasi – Photos : Christian Lamoulie)
PAMPLONA
La corrida dominicale d’Escolar Gil a été marquée par la grave blessure de Javier Castaño et la bonne prestation d’Emilio de Justo qui n’est pas passé très loin de la grande porte…
Face au quatrième toro, Castaño a reçu une cornada de 20 cm dans la fosse iliaque droite, ainsi qu’une autre de 5 cm dans le muscle sans toutefois que le muscle transverse ne soit affecté, ni qu’il y ait eu pénétration dans la cavité abdominale. Pronostic grave…
Javier Castaño : silence puis blessé.
Emilio de Justo : oreille et silence.
Gonzalo Caballero : silence et applaudissements.
En matinée, l’encierro des Escolar s’est déroulée sans grands dommages. Durée : 2’53. Pas de blessé par corne, quelques bobos dans les habituelles bousculades, voire piétinements…
PLAISANCE
Les deux lots de trois novillos saisis jeudi dernier dans leurs élevages respectifs de Sainte-Cécile et Turquay qui seront lidiés à Plaisance le 14 juillet…
SAINTE-CÉCILE
TURQUAY