Beau temps, 2/5 d’arène environ.
Six toros de Pedraza de Yeltes charpentés, pesant de 560 à 595 kg, bien dans le type, inégaux de forces, nobles et donnant du jeu la plupart, avec leurs complications et pour certains une vivacité trop tôt déclinante, à l’image du 4. Le quinto, « Joyito, » a été crédité de la vuelta posthume.
Manuel Escribano (saluts aux deux) a démarré avec un toro applaudi pour ses hechuras en exécutant deux largas de rodillas. Bien pris les deux fois au cheval, s’ensuivirent de bons quites de Juan Leal et du maestro de Gerena qui se fit ensuite ovationner avec les palos. Brindis à l’auditoire et après que le bicho ait fait voler quelques tablas, Manolo débuta à genoux, devant cependant se relever rapidement ! La suite par derechazos templés, mais face aux réponses plutôt molles de son opposant, son labeur eut du mal à prendre de l’importance. Naturelles sans ampleur, ni émotion, et conclusion poussive. Esribano alla accueillir son second a portagayola puis véroniques dynamiques. Bien pris sur le premier assaut, le bicho a ensuite été applaudi pour son arrancasda au second, sans toutefois que le piquero ne mett3e les corses. Nouvelle ovation au second tercio, notamment pour une ultime paire par violon au quiebro, puis brindis au ganadero, deux cambios serrés au centre, premiers muletazos méritoires avant que le Pedraza ne s’avère réservé puis arrêté, ce qui contribua à faire dégonfler le soufflé. Pinchazo… et toro au tapis !
Juan Leal (deux oreilles et oreille) aura été le grand vainqueur de l’étape et pour tout dire, sans crainte d’être contredit, le triomphateur de cette feria ! Il faut dire que le plus sévillan des arlésiens n’a pas ménagé sa peine, puisant sans son courage, sa détermination et sa technique les arguments qui lui ont permis de s’imposer. Il est évident que ce 15 août, sur le Plateau de Valras, il a inscrit une ligne importante sur sa carte de visite ! Son premier mit les reins sur le premier puyazo et fit ensuite valdinguer le piquero. Changement refusé et troisième pique poussée puis brindis aux travées avec réception par rodilazos au centre. Le ton était donné, la musique sonnant dès les séries suivantes, avant que le bicho ne fasse preuve d’une certaine baisse de régime dans ses attaques. Voyant cela, Leal prit les affaires en mains et pour faire grimper la température, il se lança dans une séquence encimista des plus vaillantes qui transmit aux étagères, le tout ponctué d’un coup de canon à montrer dans toutes les écoles ! Le quinto était une estampe (photo du haut), un toro digne de Madrid, bien pris deux fois au cheval avant un salut de Marco Leal pour deux bonnes paires.
Brindis à Robert Margé, trois cambios sur la bouche d’arrosage sans bouger le moindre orteil puis redondos déclenchant la musique. Une fois encore, Juan fit admirer ses bonnes dispositions sur des séries rapprochées provoquant soutien et admiration chez un public qui pétitionna longuement, mais en vain, la seconde oreille après une épée caídita.
Quant au toro, il a été honoré de la vuelta.
Román (oreille et silence) prit d’abord une cathédrale qui poussa sur la première rencontre puis qui provoqua un batacazo. Brindis à l’assemblée, début par derechazos décidés bien qu’inégaux, la suite à tendance droitière avec une belle entrega jusqu’aux luquecinas en adornos. Entière suivie de la défaillance du puntillero. Après le « Se Canto », Roman vit sortir un tío bien pris sur le premier assaut avant un second sans style. Après un long second tercio, il se lança dans un affrontement âpre et peu dominateur face à un client exigeant et dangereux qui finit par le repousser violemment. Atravesada faisant place à deux coups de descabello.
José Ignacio Sánchez, qui gère l’élevage, avec le ganadero…
Le prix de la Peña Oliva au meilleur picador est allé à Daniel López qui a piqué le cinquième.
En matinée, devant un bon millier d’aficionados et par grand soleil, quatre becerros de Robert Margé donnant du jeu à divers degrés ont été combattus par autant d’élèves d’écoles taurines.
Borja Collado (vuelta), de Valencia, ouvrit la séance avec un excellent eral qui selon moi méritait le mouchoir bleu. Face à lui, il se distingua sur les véroniques de réception puis brinda à l’assistance une faena de haute volée, templée et ajustée, justifiant pleinement son futur passage en piquée. Las, il perdit les oreilles avec la ferraille après avoir été durement secoué, alors qu’elles lui tendaient les bras.
Borja Rivera (oreille), de Castellón, alla accueillir son Margé a portagayola puis larga. Le bicho se montra mansito et s’il étala beaucoup de décision, Borja ne put éviter une promenade autour du ruedo, tout en laissant toutefois de-ci, de là, l’empreinte d’un certain savoir-faire qui lui valut un trophée après entière au second envoi.
Adam Samira (silence), d’Arles, montra de bonnes dispositions au capote puis brinda au conclave un trasteo égrené par des séries bien conduites, sans toutefois pouvoir éviter deux désarmés. Au terme d’une prestation qui pouvait lui laisser entrevoir une récompense, il loupa hélas la conclusion.
Anaïs (deux oreilles), de Béziers, a été la bonne surprise du jour. Revêtant pour la première fois l’habit de lumières, elle reçut son adversaire par larga à genoux puis véroniques, l’élève de l’école locale brindant à Olivier Margé une faena valeureuse, pleine d’entrega et d’aguante, traçant notamment quelques naturelles méritant la mention avant de conclure par entière au deuxième coup.
Le palco a alors accordé la vuelta posthume au becerro, une distinction méritée au regard de ses qualités, mais aussi de celles de l’ensemble du bétail.
Son succès provoqua pas mal d’allégresse sur les tendidos. Sympathique vuelta aux côtés des petits-enfants de Robert Margé par celle qui a été en fin de compte déclarée triomphatrice de la matinée.
Le trophée du CTPR Monteblanco lui a été ensuite remis en piste avant sa sortir triomphale…
DAX
Dernière corrida de la Féria 2018. Six toros, le quatrième comme sobrero, de la ganadería Ana Romero, bien présentés, nobles, justes de forces et de transmission.
Thomas Dufau : salut, un avis et silence.
Juan del Álamo : salut, un avis et silence.
Tomás Campos : un avis et silence, une oreille.
Douze piques, cavalerie Bonijol. Poids des toros : 545/510/490/525/530/520 Kg.
Saluts de Marc Antoine Romero et Manolo de los Reyes après un très bon tercio de banderilles au premier.
Président : Yves Charpiat – Lleno – Ciel bleu et chaleur
Début et fin de feria se ressemblent…
Pour cette clôture, après trois «tardes » des plus intéressantes, l’ennui est de retour. Même chaleur étouffante (plus dure à supporter après quatre jours de fêtes) mêmes causes, mêmes effets : la faiblesse du bétail. Les hommes ont fait de leur mieux, mais un autre obstacle à surmonter pour eux est l’inattention du public, plus pressé de pouvoir chanter à la gloire de la « peña bayonnaise » avant l’Agur final, qu’être attentif aux efforts des toreros. Seul Campos coupa une oreille à un toro plus en jambes que ses confrères.
(Balthazar GALLANDE – corridasi – Photo : Ferdinand De Marchi)
En matinée, face à des Los Espartales (+ un sobrero – 2bis) bien présentés mais globalement décevants car justes de charge, triomphe d’Andy Cartagena qui a coupé une puis deux oreilles.
Silence et saluts pour Sergio Galán et oreille et saluts pour Léa Vicens.
BAYONNE
Corrida goyesque. 4/5 d’arène. Six Antonio Bañuelos bien présentés, au jeu terne, meilleur le quinto.
La seule oreille à Paco Ureña au 5 après saluts.
Saluts et silence pour Juan Bautista et silence aux deux pour José Garrrido.
(Photos : Jean-Michel Lamy)
SERRANO
Pour le festival du 15 août à Albuñan (Granada), Mar Serrano a triomphé pour avoir coupé une oreille puis deux oreilles et le rabo…
Deux oreilles puis oreille pour Javier Benjumea.