Visant à interdire la corrida et les combats de coqs en présence de mineurs de moins de seize ans, une proposition de loi devant le Sénat, a été déposée par François PATRIAT, président du Groupe Rassemblement des Démocrates, Progressistes et Indépendants. Son examen est programmé au 14 novembre. Cette initiative a provoqué de nombreuses réactions, et il appartient au peuple du toro de se mobiliser à nouveau pour défendre sa culture.
A ce stade, nous ne pouvons que vous inviter à saisir en premier lieu les représentants gardois au Sénat. Vous trouverez ci-dessous leurs coordonnées :
Denis Bouad : d.bouad@senat.fr
Laurent Burgoa : l.burgoa@senat.fr
Vivette Lopez : v.lopez@senat.fr
Parmi les nombreuses réactions, vous trouverez celle d’Eric DUMOND, président des Amis de Toros, vice-président de la CCTNG, ci-dessous :
PROPOSITION DE LOI DU SÉNATEUR François PATRIAT
Par Eric DUMOND
Président des Amis de Toros
Vice Président de la CCTNG
Comme il fallait s’y attendre, la bienséance anti-taurine, vient encore de frapper, par la voix du sénateur François PATRIAT, qui propose une loi pour interdire la corrida aux mineurs de moins de 16 ans.
Une fois de plus l’hypocrisie est à l’œuvre , sous prétexte de protection de l’enfance, pour s’attaquer à l’existence de la corrida dans les régions de traditions taurines. La démarche constitue une escroquerie intellectuelle majeure, car rien ni aucune étude sérieuse et indépendante n’a été réalisée sur le sujet (on peut le comprendre vu les coûts et la futilité de celui-ci !) montrant qu’assister à une corrida avait une influence néfaste sur le comportement et le développement de l’enfant. Tout au plus trouve-t-on quelques prises de positions de « spécialistes », trouvant là l’occasion d’exprimer leur aversion personnelle à la corrida.
Ayant consacré ma vie professionnelle à une association de protection de l’enfance, dans la principale ville taurine française, je peux en parler d’expérience : en plus de quarante ans d’exercice j’ai accompagné des enfants et adolescents perturbés par leur vie familiale, par leur milieu scolaire, par des addictions variées (drogues, alcool, tabagisme, sexe, addiction aux écrans… etc), ou par des atteintes diverses à leur psychisme, mais je n’ai JAMAIS rencontré un mineur dont le comportement pouvait être
associé, d’une manière quelconque, au fait d’avoir assisté à une corrida. La tartufferie consistant à attaquer la corrida par le biais de la protection de l’enfant doit donc être dénoncée comme une malhonnêteté intellectuelle sournoise utilisant un prétexte sans argument.
Politiquement, la démarche du sénateur PATRIAT, n’apparait pas plus glorieuse. Emanant d’un responsable d’un groupe politique ayant perdu de son influence, la ficelle est en effet un peu grosse de se « refaire une virginité médiatique » en remettant sur la table un sujet que l’on sait, par essence polémique, et dont l’immense majorité des parlementaires et de la population française ignore tout. Ce n’est pas l’ancienne profession de M. PATRIAT, sénateur d’une région d’élevage de bœufs de boucherie, qui peut l’autoriser à parler sur le taureau sauvage de nos élevages extensifs et écologiques. Tout au plus peut on s’inquiéter que, dans la situation fracturée de notre pays, un homme politique puisse penser qu’il n’y a pas plus pressé que de légiférer sur un sujet que l’on sait clivant et qui va immanquablement dresser une partie de la population contre l’autre.
Plus grave encore est l’attaque portée à nos libertés fondamentales: assister ou pas à une corrida relève d’une décision personnelle mettant en jeu la sensibilité intime, le sens artistique, le rapport à l’animalité, et celui à la vie et à la mort.
En voulant aligner les comportements sociétaux sur celui des idéologues animalistes, l’Etat dépasserait largement son champ de compétence pour entrer dans celui de la philosophie personnelle et familiale. La décision d’assister, avec son enfant, à un spectacle ou à une cérémonie religieuse, appartient à l’autorité parentale, et en voulant l’aligner sur une idéologie partisane, le législateur porterait atteinte à la liberté de conscience et à celle des parents de transmettre aux générations futures les valeurs auxquelles ils sont attachées. Par le passé la République (Une et Indivisible!) a suffisamment commis de dégâts dans notre région en supprimant, grâce au bras armé de l’école, la transmission d’une langue de tradition orale (en
interdisant aux enfants de pratiquer la langue d’Oc !), pour que nous soyons particulièrement vigilants sur tout ce qui touche à notre domaine culturel. Nous avons malheureusement déjà fait l’expérience de l’efficacité des politiques à pratiquer un « génocide culturel », en complète contradiction, par ailleurs, avec les principes de l’Union Européenne, qui demande aux états de soutenir les cultures régionales.
En conséquence nous vous devons de solliciter nos représentants élus pour que cette funeste initiative ne puisse pas aboutir.