Poggio, torero de la Crau…

 

 

 

Il avait une facilité déconcertante pour attraper les chevaux au lasso.

 

Et excellait dans la confection de la paella.

 

Poggio était son nom.

 

Mais pour beaucoup, il était «Pollo».

 

 

 

Il était né.

 

A Poblacio, Rincón de la Bolsa.

 

A côté de Montevideo.

 

L’année du début de la guerre, celle des «Croix de bois» de Dorgelès.

 

 

 

Il dressa des chevaux dans la propriété familiale.

 

Fut boxeur au Brésil.

 

Chercheur d’or au Mato Grosso.

 

Et banderillero au Pérou.

 

 

 

Un Blaise Cendras.

 

Avec deux bras.

 

Sans képi blanc.

 

Et qui, habillé de lumières, serait allé faire le novillero en Espagne.

 

 

 

Juanito Belmonte Campoy.

 

Le Péruvien Raul Acha «Rovira».

 

Et le toro « Campolargo » de l’élevage Marciliano Rodríguez.

 

Le font matador de toros à Barcelone le 25 mai 1947.

 

 

 

Applaudi au second.

 

Une blessure au visage à la clé.

 

Et Mlle Carmen Franco dans le public.

 

Il renonce au titre en 1948 et vient en France, à Raphèle, chez la famille Lapeyre.

 

 

 

Il torée.

 

A Marseille dans les arènes du Rond-Point.

 

A Arles, devant des novillos de Bonnaud-Jalabert.

 

A Fréjus, avec Joaquín Rodríguez «Cagancho».

 

 

 

Nous sommes au début.

 

Des fifties.

 

La quatrième République agonise.

 

Jean-Marie Le Clézio a un peu plus de dix ans et Modiano est en shorts.

 

 

 

Eduardo va.

 

Et vient.

 

Par ci.

 

Par là.

 

 

 

Chauffeur de Joseph Calais «El Gordo».

 

Inventeur du rodéo mexico-provençal.

 

Partout.

 

Il baroule.

 

 

 

En 1955 à Arles.

 

Quatre novillos.

 

De Lescot, Pourquier.

 

Ricard et Achille Pouly.

 

 

 

Aguado de Castro, Alfredo Martínez.

 

Ramon Gallardo, et le caballero Manolo Del Camp.

 

Les tuent.

 

Eduardo lui, monte à cheval sur un toro de Cartier.

 

 

 

Il en termine.

 

Le 28 juin 1959 à Perpignan.

 

Bétail et organisation de Fernand Gidde.

 

Deux pour le rejoneador Eduardo Poggio, quatre pour Tito Palacios et Gilbert Mistral.

 

 

 

Il a quarante-six ans

 

Et tranche 4 oreilles, 2 queues.

 

Avant de prendre le volant pour Ramon Gallardo.

 

Et de figurer dans les portatives des frères Martinez.

 

 

 

Une vie.

 

Une vraie.

 

D’aventure.

 

De locura.

 

 

 

Aussi quand bien plus tard sur la place du Forum.

 

Je le voyais boire son café au lait au «Mon Bar» de Marie-Jo, Alex, Pierrette et «Peou».

 

Avec Marotto qui se targuait du titre de «Plus bel espagnol d’Europe», André Dupuy, François Tesseidre.

 

Aguado, «Le Chato de Movera», Salah et que passait la fille Rios.

 

 

 

Je me disais.

 

En tenant les jambes de la naine qui touillait la sangria dans une banaste en plastique.

 

Que le monde des toros.

 

Est quelque chose d’exceptionnellement exceptionnel.

 

 

 

C’est à Arles.

 

Qu’on enterra.

 

Eduardo Poggio.

 

L’unique matador de toros uruguayen.

 

 

 

Sources : L’ami Jacques Lafranchi dans « Torobravo »

 

Datos

 

Eduardo Poggio (Poblacion, Rincon de la Bolsa (Tacuarembo), junto Montevideo, 4 de octubre 1914.

 

Inicios: tras ser caballista de lazo en su país, se va a Brasil donde ejerce como boxeador y buscador de oro, para llegar a Perú donde se inicia como banderillero y llega a tomar una alternativa en Guayaquil (Ecuador) de las manos de José Pastor.

 

Alternativa: Barcelona el 25 mayo 1947. Padrino Juanito Belmonte Campoy, testigo Raul Acha «Rovira», con “Campolargo” de Marciliano Rodriguez. Fue herido por su segundo toro, en corrida que tuvo la presencia de Carmencita Franco a la que brindaron los tres diestros.

 

Renuncia: Un año después en 1948 renuncia a su alternativa y se queda de novillero en Francia, donde actúa en festejos de todo tipo, también como rejoneador o montando toros, hasta 1959 en que se despide en Perpiñán.

 

Otros datos: Es el único torero uruguayo de la historia, que tuvo a Francia como su segunda patria, donde murió y está enterrado en Arles.

 

Patrice Quiot