1853 : Cartelazo nimeño…
« Mairie de Nîmes.
Au bénéfice des pauvres.
Dimanche 20 Novembre 1853.
Dans les arènes de Nîmes.
Course extraordinaire de taureaux.
Dirigée par MM. GONZALES et Joaquin GIL.
Composition du Quadrille : MM. Antonio Boj «Antonieja», Pedro Fernández «Baldemoro», Philippe Fernandez «Nego», Vincente Roses.
La musique du 397me de ligne et celle des sapeurs-pompiers de Nîmes exécuteront alternativement les morceaux les plus variés.
Huit taureaux de première force, provenant des manades de MM. De Bernis et Picheral, paraîtront dans cette fête divisée en trois parties.
Première partie.
Le premier taureau, dit «le Galant», sera sauté à la perche. On exécutera avec lui les jeux de cocardes.
Le deuxième taureau, dit «Brosse-tout», sera sauté à la perche et banderillé avec des banderilles de Manojos, d’où s’échapperont des oiseaux.
Le troisième taureau, dit «Messonnier», sera reçu par les deux chefs du quadrille qui, étant à genoux, exécuteront les jeux du manteau à la Limon ; puis il sera banderillé par deux toréadors ayant les mains attachées.
Deuxième partie.
Ascension du ballon «L’Espérance».
Conduit par M. Louis Déchamps, Aéronaute du gouvernement et de l’Institut de Paris.
Les personnes qui désireront accompagner M. Louis Déchamps sont priées, pour connaître les conditions, de s’adresser à l’Hôtel de l’Univers.
Troisième partie.
Avec le 4e taureau, dit «le Bien-Coiffé», on exécutera les scènes des fleurs et des cocardes.
Le 5e taureau, dit «le Terrible», sera sauté à la perche, renversé et couvert d’étoiles placées avec des banderilles qui renfermeront des colombes.
Le 6e taureau, appelé «Défend-tes-Cornes», reconnu incombustible sera couvert de banderilles garnies de pièces d’artifices et franchira des cerceaux.
Course à la portugaise (changement de costume par les toréadors).
Le 7e taureau («Auriol») sera attendu par tout le quadrille à la porte du toril ; et, après l’avoir banderillé dans cette position, le poursuivront à genoux dans l’arène. Il sera ensuite saisi par devant par Basilio Gonzalès, et un membre de la troupe, travesti en Arlequin, le montera et fera une cabriole sur sa tête.
Le 8e taureau («le Cerf») sera attendu à la porte du toril par tous les toréadors à genoux qui le banderilleront dans cette position ; il sera ensuite saisi par la tête, renversé et poursuivi par un picador monté sur un de ses camarades
Arlequin s’assiéra sur la tête du taureau et saluera le public
Prix des places : Premières, 3 fr. ; Amphithéâtre, 50 c.
On ne délivrera pas de contremarques. – Quatre portes seront ouvertes ; une sera réservée entièrement pour les Premières.
Le Courrier du Gard, toujours enthousiaste, a bien voulu trouver brillante la course de taureaux et applaudir aux exploits de Déchamps qui, malheureusement, eut le tort de renouveler l’expérience. Il y perdit la vie. Les troupes espagnoles, souhaitant sans doute rentabiliser leur voyage en France, avaient projeté l’organisation de courses à Saint-Hippolyte-du-Fort et avaient réussi à convaincre le maire qui, peu au fait de ce type de spectacles, avait omis de demander l’autorisation préalable, mais commencé la construction des arènes. Menacé d’arrestation, le directeur de la troupe dut mettre fin à son entreprise. »
Sources : Lise Carretero HISTOIRES TAURINES Aigues-Mortes, Nîmes, Saint-Laurent d’Aigouze. Textes repris et augmentés de deux précédentes parutions : TRADITIONS TAURINES ENTRE MER ET VIDOURLE Aigues-Mortes et Saint-Laurent d’Aigouze (1580-1860) Imprimerie Barnier, Nîmes, 1987. ET DE L’AMPHITHÉÂTRE NIMOIS À LA COURSE LIBRE 1813-1944.
Patrice Quiot