Conrado…
« Pour moi ne comptent que ceux qui sont fous de quelque chose, fous de vivre, fous de parler, fous d’être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne bâillent jamais, qui ne disent pas des banalités, mais brûlent, brûlent comme un feu d’artifice. »
Jack Kerouac
« On the road » (1957).
Un bohémien.
Un vagabond.
Un hobo des chemins.
De Salamanque à Ciudad Rodrigo.
D’Estrémadure à la Castille.
De León a la zona fronteriza de Portugal.
Du Sud.
Au Nord.
Un Kerouac.
Du toreo.
Visage.
De marbre.
Cheveux.
De neige.
Yeux.
D’aventure.
Nez.
De faucon.
Rides.
De sillons.
Et bouche.
De finesse.
Un peu.
De Dámaso.
Dans l’allure.
Et la manière.
Mais qui n’a jamais.
Toréé la corrida d’Asprona.
Assidu.
Des fiestas de San Juan de Coria.
Et.
Des festejos populares.
De l’Espagne aride.
Et des mains calleuses.
Llevaba.
Quatre-vingt-dix-huit hierbas au compteur de sa vie.
Qui avait commencé.
A Molezuelas de Carballeda, près de Zamora.
En août 2008
On l’avait dit mort.
Après une cornada.
Lors d’une capea à Torrejoncillo.
Ce ne fut pas le cas.
Et il continua à aller.
Seul et fascinant.
Comme Dean Moriarty.
Caminos y veredas.
En busca de tentaderos.
De Zamora.
A Séville.
« En tierras andaluzas estuvo dos años, dormía en un vagón de la estación del tren sevillana, sacaba para comer ayudando a portar el equipaje de los pasajeros y, lo más frustrante, en todo ese tiempo no pudo participar en ningún tentadero, no di ni un solo muletazo ».
A hacer tapia.
« A las ganaderías de Miura o a Casa de Camacho, pero en la finca sólo entraban los invitados, el ganadero no estaba sensibilizado con el maletilla ».
Dormant sous une couverture.
Ou un capote rapiécé.
A Salamanque il partit.
Et à Robliza de Cojos il arriva.
Chez Alipio Pérez Tabernero.
A la finca de Matilla de los Caños, il donna ses premiers muletazos.
Son premier ami maletilla.
Fut Victoriano Barroso « Pechoduro ».
Et puis d’autres.
Diego Francisco, “El Talavera” et “El Cortijano”.
Ou Rafael “El Duende”.
« Con quien me une una gran amistad, ya que frecuentabamos juntos las capeas rayanas de los pueblos portugueses limítrofes con Salamanca. »
Qui restèrent.
Inconnus.
Et d’autres.
Marcos de Celis ou Pepe Luis Segura qui connurent la gloire.
Une vie.
De feuille au vent.
Des murets de pierres.
Et des chênes lièges du campo charro.
Baluchon à l’épaule.
Et baskets aux pieds, il allait.
Donnant un abrazo d’affection.
Autant à Paquirri, Manzanares, le Viti ou Capea.
Qu’aux plus humbles.
De tous les toreros qui étaient ses frères.
Un soir, il y a bien longtemps.
Au Gran Hôtel de Salamanque avec «Jaquito » et Pablo Terrón.
Nous entendîmes Conrado apostropher.
Le vieux Don Pío Tabernero de Vilvís.
D’un : « Don Pío, don Pío.
En sus toros no me fío ».
Magnifique d’arrogance.
Et de liberté.
Conrado en termina de sa vie de maletilla.
A près de quatre-vingt ans.
Depuis février 2017.
Un burladero de la plaza de toros de Ciudad Rodrigo porte son nom.
Un nom qui dans la pluie, la chaleur et la poussière.
Aurait pu être celui d’un personnage de Faulkner.
Celui qui disait :
“La sagesse suprême est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard tandis qu’on les poursuit.”
Un nom en sept syllabes.
Conrado Abad Gullón.
Conrado, l’éternel maletilla , est mort.
Le 9 novembre 2024 à l’hôpital de Salamanque.
Datos
El popular maletilla Conrado Abad ha fallecido en el día de hoy a los 98 años en la residencia mixta de Ciudad Rodrigo. Fue ingresado la semana pasado en el Hospital de Salamanca por una infección respiratoria. Así lo ha informado La Gaceta de Salamanca. Conrado fue dado de alta este viernes, sin embargo, ha fallecido este mediodía en la residencia mixta de Ciudad Rodrigo.
Conrado Abad fue un famoso maletilla que nunca renunció a su amor por la tauromaquia pese a no encontrar la gloria en el toreo. Se puso delante de la cara de imponentes toros hasta los ochenta años, siendo fundamentales las ferias de Ciudad Rodrigo, los sanjuanes de Coria, Torrejoncillo y pueblos del norte de Extremadura, donde buscaba sentir la pasión y la emoción que se vive delante de un toro.
(Mundotoro du 9/11/2024).
Patrice Quiot