Espontaneadas matutinas…
Desde el amanecer je saute.
Dans la piste des phrases.
J’irrupte
Dans le ruedo des mots.
J’occupe.
Un espace qui n’est pas le mien.
Desde la madrugada j’interviens.
Dans un ordre autre.
Mais pour le faire.
Qui suis-je ?
Un lève-tôt allumé.
Un importun de mes deux ?
Et.
Que sont mes textes ?
Des extravagances.
Des coquetteries ?
Des empilages
Des mises en scène d’une lubie ?
Des passes
Données au vent ?
Des remates.
Au temps qui passe ?
De quoi ai-je l’air ?
Un intrus ?
Que souhaité-je ?
Une gratitude ?
A quoi.
Ressemblent-t-ils ?
A une incontinence.
Presque sénile ?
A la démangeaison.
Subite de vouloir dire ?
A une bouffée délirante.
D’oxygène matinal ?
Que.
Suis-je en train de devenir ?
Un vieux rabâcheur à l’heure du laitier.
Un scribouillard de l’aube en transes ?
Que.
Deviennent-t-ils ?
Lus.
Peut-être.
Ignorés.
Va savoir.
Je ne sais pas.
Et peu m’importe.
Je me veux.
Seulement là.
Et les veux.
Quand ils me viennent.
Comme ci.
Comme ça.
Au détour.
Du chemin.
Au coin.
D’un arbre.
J’en aime certains.
Plus que d’autres.
Et me déferais sans regret.
De quelques uns.
Eux.
Je ne sais pas.
Ils demeurent.
Fermés.
Même si occasionnellement.
Ils me sourient.
Ils me donnent quelquefois.
L’impression.
De m’en vouloir.
De les avoir livrés.
Au.
Strip-tease.
D’une intimité.
Par eux mise à nu.
Peut-être.
Devrais-je les garder tus.
Ne partageant.
Qu’avec eux.
Le secret.
De leur conception.
Suis-je.
Agréable ?
Sont-ils.
Plaisants ?
Ce n’est pas suffisant.
Suis-je.
Dans le bon corte ?
Sont-ils.
Taurinos ?
Ce n’est pas l’objet.
Suis-je.
Utile ?
Sont-ils.
Nécessaires ?
Sûrement pas.
Mais.
Si ces espontaneadas matutinas.
Pouvaient.
Seulement divertir.
Elles et moi serions parfaitement dans le sitio.
De ce que nous souhaitons faire.
Patrice Quiot