« Hé,toro ! Hé, toro ! Hé ! »…

 

 Una placita.

 

Ici ou là-bas.

 

 

 

Matin.

 

Capes y muletas.

 

 

 

Pas de bruit.

 

Mais des souffles.

 

 

 

« Hé,toro ! Hé, toro !

 

Hé ! ».

 

 

 

Shorts.

 

Et tee-shirts.

 

 

 

Jambes nues.

 

Et bras aussi.

 

 

 

Application.

 

Et sueur.

 

 

 

Ascèse.

 

En tenue de plage.

 

 

 

Etirements d’athlètes grecs.

 

Et sourires complices de compañeros de maquis.

 

 

 

Sans importance.

 

Par rapport à l’essentiel.

 

 

 

Désinvolture mimée.

 

D’un patio de caballos déjà là.

 

.

 

Gestes mille fois répétés.

 

Dans une lenteur de presque douleur.

 

 

 

Courses folles à reculons.

 

Et steeple-chases de barricades.

 

 

 

Lances de capes inventés.

 

Longs comme un train de phosphate.

 

 

 

Ou lances retenus sur la poitrine.

 

En une absence de respiration.

 

 

 

Lourdeur du toro mécanique.

 

Et plus lourd encore celui de la muleta sur le vide.

 

 

 

Comme le plomb d’une présence imaginée.

 

Au mieux de ce qu’elle peut être.

 

 

 

Mille passes données au ciel de l’espoir.

 

Et mille estoconazos de gloire au liège gris de l’engin de fer.

 

 

 

Douceur.

 

Et férocité.

 

 

 

« Hé,toro ! Hé, toro !

 

Hé ! »

 

 

 

Disent les voix de gorge

 

En éructations de bonheur.

 

 

 

La parole serait vaine.

 

Car elle n’y suffirait pas.

 

 

 

Toreo de salon.

 

Et luxe de minutie.

 

 

 

Toreo de brûlure.

 

Et de dépouillement.

 

 

 

Toreo d’une intimité de boudoir.

 

Dévoilée à eux-mêmes.

 

 

 

Toreo de salon.

 

Pour dire tout ce qui leur importe.

 

 

 

Et solitude de ceux qui.

 

En oubliant leurs corps.

 

 

 

Apprennent ici.

 

Pour exister ailleurs.

 

 

 

« Hé,toro ! Hé, toro !

 

Hé ! »…

 

Patrice Quiot