Hiver 1979 : Diodoro le sévillan jette l’éponge… (1)
Hiver 1978 : Diodoro le sévillan prend la bastille madrilène.
La troisième génération de la famille Jardón avec Fernando à sa tête continue de gérer Las Ventas. Mais leur société «Nueva Plaza de Toros de Madrid» étant en charge du coso depuis plus de 50 ans, la Diputación Provincial de Madrid après avoir octroyé une première prolongation se voit dans l’obligation de mettre la gestion de la plaza en adjudication.
L’appel d’offre est aussi simple que controversé : C’est celui qui mettra le plus d’argent sur la table pour chaque année de gestion qui deviendra le nouvel empresario de Madrid, et ceci pour cinq ans.
Le plancher a été fixé à 80 millions de pesetas, soit plus du double du montant imposé en 1968, de sorte que les candidats potentiels durent s’endetter auprès de partenaires auxquels il leur faudra bien évidemment retourner l’ascenseur.
«Nueva Plaza de Toros de Madrid» part favori avec une proposition de 104 millions de ptas par an, chiffre presque impossible à assumer par aucune autre entreprise, sauf pour l’empresario de la Real Maestranza de Séville associé à « Taurina Hispalense » qui écrase le marché en mettant 161 millions sur la table, faisant ainsi de Diodoro Canorea un magnat de la tauromachie auquel personne ne peut faire de l’ombre avec cependant l’hypothèque financière attachée la hauteur du «canón» à payer.
Canorea est à la tête d’un groupe important d’actionnaires qui le soutiennent financièrement. Des noms sont évoqués avec plus ou moins de fiabilité. Ce qui semble certain, c’est qu’ils doivent tous disposer d’un pouvoir économique considérable au vu de l’énormité de l’offre. Canorea ne révèle pas l’identité de ses partenaires, mais il est de notoriété publique que la société compte plusieurs actionnaires d’Albacete. Ce fait sera plus qu’évident par l’engagement au cours de la temporada 1979 de toreros albaceteños, dont certains à la valeur pas toujours en rapport avec le statut de l’arène.
Printemps 1979 :
Les premières élections municipales démocratiques ont eu lieu en Espagne et la plupart des municipalités de Madrid sont désormais gouvernées par des conseillers socialistes et communistes et le Conseil provincial, formé de représentants des corporations locales de la province voit arriver de nouveaux dirigeants élus par les urnes et qui ne voient pas d’un bon œil le système d’attribution. Mais l’engagement pour cinq ans est signé et en tant qu’héritiers légitimes et légaux du Conseil provincial, les nouveaux députés doivent l’accepter.
La première San Isidro de Canorea composée de seize corridas de toros, deux festejos de rejones et deux novilladas se déroula du 12 mai au 3 juin 1979…
A suivre…
Patrice Quiot