Reseña de la corrida de rejón du lundi 21 avril par Freddy Porte…

 

Belle et intéressante matinale équestre en ce lundi de Pâques arlésien.

Devant un bon lot de toros bien présentés de Fermín Bohórquez, les trois cavaliers ont tiré leur épingle du jeu.

Trois cavaliers pour trois styles différents allant du baroque au plus classique en passant par un apport féminin.

Les toros, élément indispensable à la réussite, ont permis celle-ci, grâce à leur noblesse et leur mobilité. Le lot oscillant entre 520 et 545 kg pour le plus lourd.

Au paséo, Andy Cartagena et Guillermo Hermoso de Mendoza donnaient la réplique à Léa Vicens.

Courtoisie oblige, citons Léa qui sortait en seconde et cinquième position. 

Nous oublierons volontiers son premier combat, même si nous reconnaissons le courage et la détermination de la cavalière à vouloir recevoir le N°96 a portagayola avec Cléopatra. Grisée quelque peu par les courses-poursuites, la jument baie eut du mal à se ralentir au moment de la pose des châtiments.

Plus tard, Fermín n’aida pas non plus Léa lors de la pose des roses et autres banderilles courtes. Sa tendance à mettre trop de poids sur l’épaule gauche et à s’échapper vers l’extérieur fut un handicap majeur à la bonne exécution de la suerte. Une bonne lame avec Espontanéo ainsi que la magnifique intervention de temple de Diluvio ne suffirent pas à obtenir une récompense. Ovation. Nous ne pouvons passer sous silence le beau piaffer de Fermín avec tride et abaissement des hanches, ainsi que sa levade à la recherche de l’équilibre parfait.

C’est face au cinquième Bohórquez que la Nîmoise exprima toute l’étendue de son talent. Cette belle prestation lui a valu de couper 2 pavillons et de sortir à hombros avec ses compañeros de cartel.

Un seul castigo avec Guitarra, puis 2 banderilles avec la star de sa cuadra : Diluvio, éblouissant d’adresse et d’agilité autant dans ses déplacements latéraux et autres hanches en dedans que dans ses expressions toreras face aux cornes. Un plaisir des yeux et des sens pour ce pur produit, fait maison. Bravo !… Bon moment également avec Pantera, un nouveau venu dans l’écurie qui montre, lui aussi, de réelles qualités de future star du Rejoneo : 3 banderilles de face posées successivement dans les règles. Gréco pour deux roses et Espontanéo pour un pinchazo sans lâcher le manche et une entière du plus bel effet. Deux oreilles coupées au N° 82 affichant 535 kg.

Revenons au déroulement logique de la course avec le chef de lidia Andy Cartagena qui nous séduisit, dès la salida, avec ce beau bai qui «  boit dans son blanc ». Impressionnant avec ses pirouettes directes qui permettent de récorter et de dominer son opposant le N°92 : 1 castigo.

Une belle faena menée rondement dans un style propre au cavalier de Benidorm qui touche et entraîne le public dans un délire festif qui permet au cavalier de couper d’entrée 2 oreilles après une entière hémorragique.

Face au quatrième portant le N°28, Andy confirma sa détermination et son aisance avec le même cheval de salida : 2 bons castigos. La faena de banderilles qui suivit fut un peu moins suave que la première. On a pu déplorer les éperons acérés qui laissèrent quelques traces sur la robe du gris-clair.

Par contre, agréable souvenir du cheval crème qui suivit et permit un festival de pose de roses : 3 al violín, plus 2 autres.

Ce cheval, fort en ganache, à la croupe puissante, se permet d’exécuter le bôts (marcher à la verticale sur les postérieurs comme le font les Minorquins dans leurs fêtes populaires traditionnelles.) Ce beau cheval, que nous supposons avoir des origines américaines, fait également de très beaux arrêts glissés qui n’auront pas manqué de séduire les amateurs de Doma Vaquera. Ovation.

Place au benjamin du cartel, et là encore, se vérifie les mots de Corneille : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ».

Guillermo recevait le N°75 avec Nomada pour 2 castigos et de bons recortes. De très bonnes poses de banderilles, de face, avec Martincho citées de loin avec batida clouées à l’étrier. De bonnes sensations aussi avec Rocco, un grand cheval bai, fort et puissant au gros potentiel qui nous offrit de beaux clichés. Un moment d’émotion, lorsque bousculé, ce dernier montra son agressivité en mordant le toro au flanc pour se défendre. Cela aurait pu lui coûter une cornada, mais Dieu merci !… Ce bai permit 2 bons bâtons de face et à étrier avec rectitude et engagement frontal avant que n’entre en scène Esencial, autre bai, remarquable dans sa façon de se profiler de face et de loin pour une entrée à matar entière quasi foudroyante : 2 oreilles après forte pétition.

Le sixième toro de la course portait le N° 71 pour 520kg. Le jeune Mendoza le reçut avec Jibaro pour 1 excellent châtiment cité de loin avec approche templée, de face, cloué à étrier, précédé de bons recortes  (je ne suis pas sûr que le public ait apprécié cette suerte à sa juste valeur, en tous cas, il ne manifesta pas l’enthousiasme mérité).

La faena s’enchaîna avec Ilusión et Nairobi pour de belles poses dans les règles selon la tradition familiale.

Corsario entra en piste pour la pose de 3 roses, 1 paire de courtes à deux mains, 1 pinchazo sans lâcher et une entière efficace : 1 oreille (grosse à mon avis).

Les trois cavaliers sont sortis à hombros par la Grande Porte…

Freddy Porte