Muleta y ratón…
Un rien m’énerve.
La vulgarité m’agace.
L’inanité m’irrite.
Je n’arrive plus à vivre.
Sans que le toro d’un quotidien insipide.
Me regarde.
Me tire des hachazos.
Des gañafones.
Et m’accroche la muleta de la vie.
La débrousailleuse qui débroussaille.
Les calendriers du facteur ou des pompiers.
La pluie et la boue qui me font glisser.
Le caillou qui me tord la cheville.
Les propos ineptes des queues à la caisse des supermarchés.
Les enfants idiots qui braillent et touchent à tout.
Comme les experts en expertise de tout poil.
Les présentateurs en sourire.
Et les présentatrices en calembredaines des plateaux télé.
M’enganchent l’engaño.
Me dépistent.
Et me font perdre les papiers.
Car sin gracia.
Sin arte, sin na’.
De mala leche son.
Quand de leurs cornes afeitées.
De convenu et de minauderie.
Ils bigornent le leurre.
Le piétinent de leurs sabots de guimauve.
Le reniflent de leurs mufles en chupa-chups.
Et le font virevolter de leurs andouillers en feutre de Papa Noël.
Ces cornadas de bêtise me trouent le cul.
Et m’estoquent.
Al recibir.
Me laissant pantelant.
D’un désespoir.
D’agonie aux bords d’un Guadalquvir de boue sale.
Rêvant.
D’un fleuve.
Qui roulerait.
Le luxe des ruines de Chateaubriand.
Les ailes des moulins de la Manche du manchot de Lépante.
Et l’or des Incas de Pachacutec.
Ah si vous saviez combien tel un muezzin athée.
Il me plairait de lancer.
A ces cabestros des plaisirs sauvages.
Des damnations de piquero désarçonné.
Des malédictions de banderillero d’espantada.
Ou des anathèmes de damnificado.
Qui me voueraient aux gémonies.
De la barrera de sombra de la bonne éducation.
Et aux lazzis de l’andanada de l’outrance.
Quand baissant la tête.
Je sortirai sous les huées de la bien pensance.
Et les almohadillas de la méchanceté.
Ah si vous saviez combien, tel un Artaud en transes.
Ou un Fouquier-Tinville en chapeau et cocarde tricolore.
Il me plairait de faire autrement.
De dire.
Dans le corte de Louis-Ferdinand.
« L’amour, c’est l’infini à la portée des caniches ».
Ou d’écrire.
« Le corps, une divinité tripotée par mes mains honteuses » ou « Les voyages, un petit vertige pour les couillons ».
Du même.
Mais comme j’ai jeté l’éponge.
Et rangé l’affrontement.
Dans l’esportón du manque de courage.
Je me contente d’aller au burladero du texte.
Boire dans la timbale en argent.
L’eau salée de l’écriture.
Me croisant dans le sitio du poli.
Avançant la serge rouge dans la précaution de l’amène.
En donnant le toque de l’affable.
Et ainsi avant ma retirada définitive au pays d’Anubis.
Me satisfaire par défaut.
De pauvres et désuètes faenas quotidiennes.
L’esprit encore dans l’illusion, la clope toujours au bec.
Et la souris dans la main droite.
En guise de muleta salvatrice…
Patrice Quiot