Lot de Valdefresno soigné et un trophée pour chaque novillero…
Après la première novillada matinale de la ganadería Alma Serena, la novillada non piquée de Valdefresno, étroitement associée à Rion des Landes, a eu lieu. Le cartel comprenait Alejandro Rubio (école madrilène El Yiyo), déjà présent lors de la novillada de Dax, Hugo Tarbelli, qui avait obtenu un trophée lors de la matinale de l’an dernier ici même et vient de remporter une récompense devant un Barcial à Aguascalientes, ainsi que Clovis Germain, lauréat de Bougue et souvent présent dans le Sud-ouest. Comme lors de la matinale, une minute de silence a lieu lors du paseo pour rendre hommage à Pierre Hauquin, arenero de Rion des Landes. Jules Dujols reçoit le prix de l’Acoso.
Président : Lionel Liohague. Public 3/4 d’arène. Musique : Harmonie de Rion des Landes.
Alejandro Rubio : une oreille et silence, prix de l’Acoso.
Hugo Tarbelli : une oreille et salut au tiers, prix de l’Acoso.
Clovis Germain : une oreille et silence, prix de l’Acoso.
Le premier eral est bien présenté, avec une touche de mansedumbre et de noblesse. Le deuxième et le troisième ont un trapío similaire, plus encastés et typés Atanasio. Le quatrième, blessé dans les corrals de Mont-de-Marsan, est remplacé par un eral d’Alma Serena. Le cinquième affiche un trapío plus imposant, mais un comportement hors type. Le sixième, au trapío de novillo, se montre plus avisé que les autres.
Alejandro Rubio accueille le toro avec une larga et quelques séries à la cape. Hugo Tarbelli réalise un quite longuement applaudi par le public et Alejandro répond en dirigeant le toro vers le centre de l’arène. Les premières séries à droite manquent d’entrega. Les naturelles sont exécutées avec profondeur et précision. La seconde série se déroule proprement, mais sans conviction. Il amène ensuite le toro dans sa querencia. Il met une demi-épée efficace et bien placée. Le public applaudit et lui accorde une oreille. Le quatrième est un sobrero de la ganadería Alma Serena. Le novillero exécute quelques séries à la cape sans alegría et se fait accrocher la toile deux fois. Les séries à droite manquent de douceur, les suivantes sont à mi-hauteur. Le public reste silencieux, seule la musique résonne. Le novillero n’émeut pas, même sur les naturelles correctes. Il plante une épée trasera. Silence.
Quieto, Hugo Tarbelli exécute quelques séries à la cape de grande qualité. Il ne répond pas au quite de Clovis et plante les trois paires de banderilles. Le public l’applaudit chaleureusement. Il amène l’eral au centre avec douceur, cite de loin pour ses premiers derechazos, alliant promptitude et finesse. Les naturelles imposent sa domination et la grâce du geste. Sa dernière série à droite captive par sa profondeur. Il ménage sa faena et engage l’épée alors que l’éral se cale dans les planches. Il coupe une oreille, et la seconde n’aurait pas surpris après une telle prestation. J’ai vu ailleurs le président plus généreux et pour des épées moins bonnes. Hugo exécute une belle série à la cape et finit sur une gaonera. Il partage la pose des banderilles avec Clovis. Les deux sont applaudis. Il commence plein centre en citant de loin avec des naturelles. L’eral aurait mérité une pique. Les derechazos sont légèrement brouillons, mais le novillero maitrise bien la charge de l’eral. Il change de terrain en le mettant dans les planches et le garde dans la muleta. Deux pinchazo. Une demie et un descabello, salut au tiers.
Clovis veut briller. Il débute par une larga, pose les banderilles sous les applaudissements. Au centre, il enchaîne les naturelles à droite avec maîtrise. La faena monte en intensité, joyeuse et engagée. L’estocade, légèrement tombée, est saluée. L’eral résiste, applaudi à l’arrastre. Clovis coupe une oreille.
La musique retentit pour le dernier eral. Clovis réalise quelques séries à la cape, puis entre au tiers des banderilles avec Hugo Tarbelli. Les novilleros sont applaudis. Clovis ne parvient pas à sortir l’eral de la querencia du toril et enchaîne les passes près des planches. Il termine par un bajonazo.
Matin. Moreno Leal et Jules Dujols coupent une oreille chacun…
La journée des novilladas à Rion des Landes, organisée lors des fêtes locales, se tient entre les ferias de Dax et Bayonne. Ce matin, des erales de la ganadería d’Alma Serena (Cauna) sont présents. Les novilleros Jules Dujol (Meilhan), Ekaitz Moreno Leal (Pampelune) et Lizares (Arles) participent à l’événement. Une minute de silence par les areneros en hommage à l’un des leurs.
Présidente : Colette Lacome. Public : 3/4 d’arènes. Musique : Le Biniou.
Moreno Leal. : oreille.
Lizares : silence.
Jules Dujols : oreille.
Le lot de la ganadería Alma Serena présente une homogénéité marquée. Le comportement manso et la faiblesse du premier et du troisième se manifestent clairement. Ils donnent des coups de tête dans la muleta. Le second, plus encasté, exprime son côté manso, surtout en fin de faena. Ce lot constitue l’antithèse de ceux de Maurrin et Hagetmau.
L’eral, de trapío correct, montre un léger comportement manso et donne quelques coups de tête pendant la faena. Moreno Leal réalise une série applaudie à la cape au centre, suivie d’un quite remarqué de Lizares. Sur les derechazos et les naturelles, il peine à fixer l’eral dans la muleta. En changeant de terrain, la faena gagne en structure. Une demi-épée efficace met fin au combat, et le public applaudit. Une oreille.
Lizares cherche à impressionner le public avec une puerta gayola et larga. Il domine la série à la cape. Jules Dujols réalise un quite applaudi et Lizares répond par une lopecina. Il plante trois paires de banderilles sans que les clarines ne repèrent le signal du palco avant la troisième paire. L’eral, de trapío similaire, se montre plus encasté mais son galop manque d’harmonie. Le novillero n’est pas croisé sur les premiers derechazos, puis enchaîne des naturelles plus appliquées. En fin de faena, l’eral presse vers les planches lors de trois tentatives, dont la dernière trasera.
Calme et appliqué, Jules exécute quelques séries à la cape pour sa présentation, chaleureusement applaudi. Il brinde l’eral au public. Dans un silence digne de Las Ventas, ses premières droites sont tendues. Le novillero, à la planta caractéristique, enchaîne avec aplomb et détermination devant un eral manso. Le public et la musique l’encouragent à répondre aux exigences de l’eral. Il place la plus belle épée de la matinée, conclut au descabello et obtient sa première oreille.
Corridasi – Texte et Photos : Nicolas Couffignal