Acomodador…
Debout.
Dans un espace restreint.
C’est un factionnaire des toros
Habillé d’une chemise siglée.
Dans l’ombre d’un vomitoire.
C’est un sin gloria vestido de calle.
A son poste depuis des heures.
Il attend.
C’est un prétorien du tendido.
Humble.
Son office n’a pas d’exigence.
C’est un modeste de l’andanada.
Discipliné.
Il exécute ce pour quoi il est là.
C’est un ayuda sans prétention.
Coi.
Il ignore les bruits de la ville en fête.
C’est un effacé parmi les segundones.
Anonyme.
Il a un nom qui nous est caché.
C’est un ignoré des carteles de postín.
Transparent.
On ne sait rien de lui.
C’est un visage sin historia.
Il est simplement là.
Comme Il l’a toujours été.
C’est une vie sans légende.
Mais.
Sobre.
Il fait sans emphase.
C’est un práctico de l’obligatoire.
Affable.
Il demande sans exiger.
C’est un mozabite de l’entrada.
Rigoureux.
Il apprécie la règle.
C’est un tenant du cada uno en su sitio.
Dévoué.
Il renseigne.
C’est un géographe de la plaza.
Attentif.
Il sait reconnaître les conduites.
C’est un historien du detalle.
Paisano.
Il est au fait des usages.
C’est un ethnographe d’ici.
Humain.
Il connaît la bienveillance.
C’est un passeur qui occasionnellement peut infiltrer le sin dinero.
Cicérone.
Il entrouvre la porte de l’inconnu.
C’est un torilero de l’espérance.
Sentinelle.
De las seis menos cuatro.
C’est un doux cerbère du sueño.
Portier.
En français se nomme.
Sa tâche.
En espagnol.
Acomodador.
Qualifie beaucoup mieux la chose.
Patrice Quiot