Sortie a hombros par la porte des cuadrillas de Tomás Rufo…
4/5 d’arène, beau temps. En prologue, superbe animation en piste illustrant les 150 ans de l’opéra Carmen. Musique, danses, évolutions équestres, calèches… ont eu visiblement l’adhésion du public qui remplissait les gradins dans leur quasi-totalité. Durée : 3h15 : incluant 5’ de retard et 25’ de spectacle, soit pour la corrida 2h45.
Prologue sur une piste décorée par Jules Milhau par ailleurs créateur de l’affiche 2025. Bravo à tous…
A l’issue du paseo, retentit La Marseillaise.
Six toros de Victoriano del Río correctement présentés, donnant un jeu inégal, la plupart justes de forces et de race.
Sébastien Castella : silence et oreille.
Alejandro Talavante : silence aux deux.
Tomás Rufo : oreille et oreille.
Sébastien Castella a démarré avec un adversaire juste de forces. Il a toutefois essuyé un sérieux tampon d’emblée qui aurait pu le déstabiliser, mais le Biterrois se reprit illico et plus tard, il se lança dans un trasteo comprenant plusieurs séquences estimables au son de Manolete, l’épée venant ensuite rabaisser la note. Avec le cuarto, Sébastien allait renverser quelque peu la vapeur après deux piques cuidées puis un bon second tercio, notamment signé Rafael Viotti. Brindis au public suivi de quatre cambios au centre qui ont donné le ton d’une faena entreprenante dans sa partie initiale. La suite par mouvements méritoires avant que les choses ne baissent un peu. Concluant par entière d’effet rapide, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier qui présidait la course fit tomber un mouchoir blanc chaleureusement fêté.
Alejandro Talavante n’a pas connu une tarde très emballante. Face à son premier, son trasteo a été aussi fade que ce que pouvait l’être son adversaire, une entière au deuxième envoi mettant fin à une opposition sans panache. Avec le quinto, ce fut guère mieux, la faute essentiellement à un client dépourvu de race qui rendit le combat à un point soporifique que le respectable demanda l’arrêt de la musique ! L’Extremeño consentit bien un petit effort mais malgré quelques gestes plus relevés, il conclut en deux fois une faena qui ne passera pas à la postérité.
C’est en définitive Tomás Rufo qui tira le mieux son épingle du jeu, le maestro de Pepino obtenant une récompense au terme de chacun de ses combats. Avec le troisième, qui vit Fernando Sánchez ovationné sur une paire, Tomás brinda à l’auditoire une faena démarrée genoux dans le sable, poursuivant par séquences ambidextres avant épée tombée. C’est alors que surgit en piste un anti déchainé mais rapidement maitrisé par la sécurité, un second étant bloqué dans le callejón puis un troisième sur les gradins… Avec l’ultime, Tomás doubla la mise après une faena qui partait bien, mais qui a été stoppée en milieu de parcours, le bicho s’étant handicapé en chemin, la patte gauche cassée. Une oreille tout de même pour couronner une prestation valeureuse au goût visiblement du public…