Es de Cannes y se llama Clément…
Visage à la luminosité de l’Infante Marguerite-Thérèse des «Ménines».
Et à la blondeur de Pepe Luis.
Tendus vers le plaisir de faire.
Membres fins al compás de la vie.
Corps élancé de funambule sur un fil de grâce.
Avec la précision de contrôle d’un Johan Cruyff du Sud.
Aficionado à la beauté.
Des sentiments et des choses.
Dans l’aventure.
D’une troublante recherche du merveilleux.
La phrase d’un grand livre.
L’expression brute d’une émotion.
L’objet rare chiné dans une brocante.
Ou une passe lumineuse donnée au centre.
Pregonero de l’ivresse.
D’un quotidien chaque jour nouveau il raconte.
La découverte.
De l’immensité du monde.
En coplas.
De délicatesse.
Et reseñas.
De sourire.
Parisien à Paris.
Australien à Melbourne.
Sévillan à Séville.
Madrilène à Madrid.
Nimeño à Nîmes.
Ou leonés à León.
Partout con sal y chispa.
Dans la forme comme dans le fond.
Torero des mouettes, de la mer
Des tellines et des oursins.
Capeador de la Croisette.
Aux yeux couleur des vagues.
Muletero du marché Forville.
A l’élégance discrète d’une classe naturelle.
Estoqueador du commun.
Dans les tardes d’estrambord qui sonnaient comme un «Café de Chinitas» de l’afición au plaisir.
A l’image des figurones.
Il ne donne pas de conseils mais l’exemple.
«El toreo andando.
Eso es torear».
Comme Teruel.
Comme Ángel, l’élégant.
Il ande dans une vie.
Qu’il temple à sa mesure.
Trabajo.
Y juerga.
Une main droite rigoureuse.
Qui organise l’efficacité.
Un Luis Miguel du cash-flow.
Un Santiago Martín du compte de résultats.
Et la gauche délicate.
Immense dans le registre d’un cœur qui bat au rythme d’une siguiriya.
A l’arôme du jasmin de Grasse.
Et du mimosa de Tanneron.
Partout a su aire.
Con detalles de buen gusto.
Dans la chaleur.
Du soleil de Le Clezio.
Son prénom luit de l’irisation des vases de Massier.
Et son nom est de cartel.
Un fenómeno.
Un encanto.
Es.
Mi sobrino.
Es de Cannes.
Y Clément se llama…
Patrice Quiot
