A quelques heures de Noël, nous allons vous faire une grande révélation, un truc dont vous ne vous doutiez pas ; un truc non encore dévoilé au grand jour ; un truc qui a traversé les saisons et dont personne ne s’est rendu compte…
Le père Noël existe ! Oui, oui, il existe ! Il serait né près d’un fleuve, là-bas en Andalousie, dans une partie de ces terres secrètes que l’on appelle la marisma. Dans sa hotte, ce père Noël nous a livré des souvenirs d’une époque révolue. Une époque où de petits hommes habillés de lumières dessinaient quelques passes à des animaux qui n’avaient rien de rênes.
Quelle générosité ce père Noël et quelle chance pour nous de pouvoir effeuiller ces histoires oubliées. Comme le « gros barbu » n’a laissé aucune notice, il est peut-être grand temps pour nous tous, de revoir quelques séquences illustrées de sa « grandiose tournée » grâce aux lunettes enchantées de Jean Yves Blouin, Laurent Arpinon ou Jean Charles Roux qui se sont transformés, le temps d’un clic, en petits lutins…
Nous oublions quelque chose, ce père Noël n’habite pas dans un village perdu de Laponie à quelques kilomètres au sud du cercle Polaire. Non, il est né et habite sur les rives d’un fleuve qu’on appelle le Guadalquivir à proximité d’une zone marécageuse où les flamants roses, les lynx, les cigognes se reproduisent dans la cañada de los párajos. Il parait que cet énigmatique personnage se serait coupé non pas la barbe, mais une petit chignon, un petit rajout à ses cheveux. Les sujets qui peuplent la crèche de l’afición n’en croient pas leurs yeux et le soir au coin du feu rêvent déjà de son retour.
Ouvrez grand vos yeux, entrebâillez vos cœurs, ne séchez pas vos larmes d’émotion, voici le conte de Noël offert par Paul et ses santons pour Torofiesta. Les veilleurs du ciel se permettront de mettre quelques légendes afin que vous deveniez à votre tour les miroirs du firmament.
Nous allions oublier de vous préciser le nom de ce père Noël… José Antonio Morante Camacho, mais parait-il, il est plus connu sous le pseudonyme de « Morante » ou « El Genio de la Puebla », sans doute un ange venu du Pays des Merveilles…
LE QUITE DEL PERDÓN ou LARGA CAMBIADA DE RODILLA
On dit souvent que dans la famille des Gallo, que le toreo de faÏence laissait trop souvent la place à défaillance. On prête l’invention de cette passe à Fernando Gómez, père de Rafael « Le divin Chauve », et de José dit « Gallito ». Pour se faire pardonner de ses défaillances, Fernando exécutait cette passe quand plus personne ne croyait en lui. Il est à noter que son fils Gallito exécuta ce quite del Perdón lors de sa présentation à Madrid en 1912. La presse d’alors le baptisa « Larga cambiada de rodilla ».
Morante a remis cette suerte désuète à l’honneur. Laurent Arpinon l’a capté en deux séquences à Nimes le 6 juin dernier lors de l’alternative de Marco Pérez.
Fernando Gomez selon la lidia
Illustration de la lidia avec en bas l’esquisse du quite
LE GALLEO A LO BÚ ou DEL BÚ (*)
Le Galleo dans son ensemble est une passe de cape, d’une grande mobilité d’exécution, qui s’exécute par derrière, le torero tournant le dos au toro, lorsque cape sur les épaules, il se laisse poursuivre par la bête, courant légèrement en zigzag et bougeant de gauche à droite. Cette passe du « Galleo del bú » s’exécute au sortir de la pique. La cape portée comme un manteau est balancée dans un rythme précis de façon à obliger l’animal à changer la direction de son attaque pour ne poursuivre que l’étoffe.
Morante ressuscita cette passe que Gallito avait lui-même remise au gout du jour, à Séville lors de la féria 2019
On prête sa création au frère du grand Frascuelo.
Bú signifie familièrement « croque mitaine »
Joselito à Madrid
LA TIJERA ou TIJERILLA ou A LO CHATRE (élégant)
Sur cette passe les bras sont croisés à la base. Les bras s’ouvrent et se ferment dans le mouvement pour tromper la charge du toro
Morante Séville en octobre 2021 photos J.Y Blouin
LA REVERTINA
On doit la création de cette passe à Antonio Reverte Jimenez
l’éternel rival de Guerrita.
Cette passe se donne le capote sur le bras et en donnant une sorte de pecho
toujours avec la cape posée sur l’avant-bras.
Morante Séville Avril
LARGA A UNA MANO
Cette suerte était très utilisé pour jauger les capacités du toro au temps de José Gomez Gallito.
Ce 1er mai 2025 Morante accueillit de cette manière son second toro et Jean Yves Blouin déclencha l’appareil pour immortaliser ce moment de pure inspirations.


















