Rencontre avec Marc Serrano suite à l’assemblée générale de l’Association des Matadors de Toros Français (AMTF) du lundi 22 décembre au Wine Bar de Nîmes…

 

Avec plusieurs casquettes à son actif, Marc Serrano avait réuni son petit monde face aux arènes et la statue de Nimeño II, comme c’est l’usage chaque année.

 https://torofiesta.com/40334-amtf-8/

Retour sur une discussion à bâtons rompus permettant de mieux cerner ce que sont les différentes prérogatives actuelles du Nîmois basé le plus souvent actuellement à Madrid…

 

LE PRÉSIDENT

« Cette assemblée est toujours un moment de convivialité, d’échanges intergénérationnels et l’occasion de faire le point sur les projets à venir et tirer les conséquences positives comme négatives de la temporada de l’année. Le principe de cette association est que chacun puisse s’exprimer, que ce soit pour des inquiétudes comme des félicitations, ou encore une demande de projet, le tout dans le but d’essayer d’améliorer le statut de matador de toros français dans la société actuelle…

Aujourd’hui, on est quand-même loin des problèmes qui existaient à une époque plus lointaine, notamment au sujet de la reconnaissance. En revanche, il y aura toujours des choses à améliorer, surtout par rapport aux attaques envers la tauromachie, et à ce titre il est important que les professionnels soient représentés.

 

Nous avions un projet qui est très long à mettre en place, mais qui évolue peu à peu de façon positive, c’est la convention sociale. Grâce à nos ainés, maintenant, on existe par le fait que nous avons été rattachés au statut d’intermittent du spectacle, mais on aimerait de manière concrète pouvoir parvenir à déboucher sur cette convention. C’est un escalier qui se gravit petit à petit, c’est assez fastidieux à réaliser, mais ça reste notre principal projet. Après, selon l’actualité et la période, il y a aussi d’autres éléments qui peuvent se rajouter. Il y a toujours une collaboration étroite avec l’UVTF sur certains projets.

À ce jour, l’AMTF compte comme adhérents, 90% des matadors et novilleros français en activité.

 

Avec l’association des matadors espagnols, nous avons des contacts. Nous avons signé un accord de collaboration avec eux il y a deux ans qui permet lorsque l’on a des inquiétudes, de leur demander leur avis et aussi de résoudre des questions techniques ou des problèmes que peut rencontrer un torero français en Espagne. On a fait la même chose avec les associations des autres pays taurins. Si des accords n’ont pas été encore signés partout, tout le monde est d’accord sur le principe, l’essentiel étant d’établir des contacts sur un principe d’échanges et de solidarité en cas de problème.

En tant que président, j’ai des contacts chaque semaine avec le trésorier Maxime Solera, qui réalise un grand travail. Au sein du bureau, on échange des idées, que ce soit en présentiel ou bien par téléphone et au fond, ça permet aussi de garder le contact et de faire avancer les choses. Toutes les décisions prisent sont passées au préalable par un vote du bureau ou des membres. D’autres personnes représentent un apport important en des domaines précis, comme les matadors retirés Frédéric Pascal pour la partie sociale ou encore André Viard dont on apprécie les conseils. Cette participation des anciens renforce la cohésion de notre association et permet à certains de mieux se connaitre…

 LE FESTIVAL

Malheureusement, on n’a pas pu célébrer le Festival solidaire à Méjanes cette année. Il y a eu l’interdiction de la Préfecture, à cause de la dermatose nodulaire et pour la date de report, le Domaine de Méjanes, qui a des taureaux sur la manade, à côté des arènes, n’a pas voulu risquer la moindre contagion, ce qui est totalement compréhensible et respectable. Le reporter en début d’année suivante n’était pas possible car ça nous décalait les dates, dans la mesure où ça impliquait de refaire un festival en octobre, soit deux dans la même saison, ce qui nous a paru trop. Et pour les éleveurs, la date de fin de saison est plus favorable.

LE TORERO

Par rapport à ma carrière de torero, je précise que je suis toujours en activité, je me prépare journalièrement comme je l‘ai toujours fait et il y a quelques projets pour 2026.

 L’ASSUREUR

 

D’autre part, j’ai débuté il y a une quinzaine d’années comme courtier en assurances et aujourd’hui, 70% de mon portefeuille est de l’assurance taurine. En ce qui concerne le problème qui a été soulevé en France à propos des taureaux dans la rue, j’ai déjà travaillé avec l’association des éleveurs camarguais, le problème étant qu’en France, ce n’est pas légiféré comme ça l’est en Espagne.

En Espagne, en cas de sinistre, il y a une différenciation entre le participant et le public. C’est une assurance accident qui couvre les participants et en cas de réclamations, les garanties acquises sont: la mort, l’invalidité et l’assistance médicale. Dans le cas où un taureau s’échapperait, c’est du domaine de la responsabilité civile qui en termes de réclamation a un éventail plus large de garanties. Donc à mon avis, actuellement, les compagnies en France sont plus exposées en cas de sinistre. En Espagne, les capitaux garantis sont pré-établies par la loi, alors que chez nous, c’est encore le flou artistique, ce en quoi les compagnies sont davantage exposées. Chercher chaque année une nouvelle compagnie ne règle pas le problème, donc je pense que la vraie solution serait d’arriver à se calquer sur le système espagnol et que ce soit quelque chose de légiféré…»

 

En cette période de vœux, Torofiesta souhaite à Marc une pleine réussite dans toute sa palette d’activités au cours de l’année 2026. Suerte, Maestro !!!