On l’appelait amicalement Jeannot, un homme sympathique qui aimait sa ville, ses arènes, les gens, les toros, et qui contribua à la renommée de sa feria. De nature avenante, Jeannot allait vers les autres pour leur faire partager son admiration pour Pierre Pouly, « don Pedro », qu’il ne manquait pas d’évoquer en se remémorant le passé. Il cultiva aussi sa passion, son aficion, depuis d’abord l’historique Toro Club dont il fut président durant une quinzaine d’années, puis par son action au sein de la Commission Taurine Extra-Municipale dans laquelle il s’était investi à fond pour épauler notamment Bernard Marsella lors de la montée en puissance de la feria istréenne, sous l’impulsion du maire François Bernardini.
Jeannot n’était pas peu fier de sa feria autour de toute l’équipe s’investissant dans la renommée du Palio, cet outil moderne et fonctionnel venu à point nommé donner un second souffle à l’identité taurine d’une ville qui avait su trouver un mode de fonctionnement lui permettant de faire venir dans son enceinte les toreros et les élevages les plus réputés. Une sorte de carte de visite qu’il pouvait arborer avec fierté, avec aussi ses montées au palco en tant que président, avec sa bienveillance à la hauteur de son admiration pour tous ceux qui « se la jouaient » dans le ruedo, à l’image notamment des trois indultos qu’il avait octroyés.
Diminué par la maladie, il quitta en octobre dernier la clinique où il avait été admis pour assister le jour de son anniversaire à ce qui allait être son ultime corrida, à savoir l’encerrona de Juan Leal. Le sort a voulu que Jeannot ne puisse pas assister cette année aux 20 ans du Palio, mais une chose est sûre, cette feria ne sera pas sans lui tout à fait la même. Repose en paix, mon ami, et de là-haut, veille bien à tous les détails qui devraient faire de cette cuvée un cru exceptionnel. Comme tu aurais tant aimé le vivre…
Obsèques à Istres ce jeudi 6 mai à 15h en l’église Sainte Famille…
(Photos : Michel Naval)