Jeudi 13 mai. Entrée famélique. Paseo figé pour l’hymne national.
Six toros d’El Pilar bien présentés, inégaux de forces et de jeu, la plupart manquant de race.
Alberto López Simón (saluts aux deux) a débuté avec un colorado qui s’employa dans un capote délicatement manié. Monopique sortie fermée suivi d’un bon second tercio avec saluts de Mambrú et d’un brindis au micro de Movistar. Accueil au centre par la droite avec bonne réponse du Pilar, puis spectaculaire voltereta sans conséquences sur une reprise gauchère. Remis sur pied, Alberto poursuivit sur la zurda, avant de placer ensuite une entière au second envoi.
Rien de bien probant sur la réception capotero du cuarto, puis nouveau monopuyazo sortie fermée, gros susto au second tercio pour Jesús Fernández, mis au tapis par son opposant, qui salua sous une forte ovation. Brindis au conclave du maestro de Barajas qui débuta par le haut, avant de donner la distance pour des redondos étirés du plus bel effet, puis forte voltereta sur un derrote, taleguilla déchirée, une rouste dont se remit Alberto qui repartit au combat en restant sous la menace permanente d’un adversaire pour le moins compliqué. Derniers échanges au fil du rasoir bien aguantés, macheteo final puis conclusion par entière et descabello.
Álvaro Lorenzo (silence et oreille) affronta en premier lieu un client passablement violent dans ses attaques. Second tercio qui a vu Alberto Zayas casquer une bonne paire avant un brindis au centre à l’endroit du respectable. Le toro ne l’aida guère et Lorenzo dut le plus souvent égrener les muletazos « uno por uno ». Estocade engagée dont il se sortit miraculeusement sans mal, l’espada glissant sur le dos du Pilar tombé, avant deux autres entrées a matar. Avec le quinto, Álvaro dessina quelques capotazos valeureux bien soulignés par les olés de la maigre assistance. Une pique sans style, banderilles applaudies, avec mention pour l’ex-matador Sergio Aguilar, puis entame de faena en gagnant les medios pour des premiers muletazos suaves. Le Toledano poursuivit sans pouvoir vraiment enchainer face à un bicho accusant de plus en plus ses forces limitées empêchant toute transmission pour espérer la réalisation d’un trasteo davantage coulé. Final encimista rematé par luquecinas n’apportant rien de plus, sinon la sonnerie d’un premier avis. Entière. Oreille diversement appréciée.
Ginés Marín (silence et oreille) prit un premier client qui poussa sur l’unique assaut. Brindis à Álvaro Lorenzo d’une faena démarrée avec application et entrega chez le Jerezano. La suite par la gauche, Ginés essuyant un extraño brusque qui lui confisqua la muleta. Séries suivantes rondement menées en donnant la distance, sur le voyage, et sans finir les passes. Entière au troisième coup. Avec l’ultime, Ginés se fit acclamer pour un salut capotero aussi varié qu’alluré. Dernière monopique de la tarde… mais certainement pas de cette « San Isidro » ! Nouvelles clameurs sur un quite par chicuelinas mains basses et tafalleras, puis saluts aux banderilles de Rafael Viotti avant un brindis au centre.
La faena tarda ensuite à trouver de l’épaisseur, mais une série gauchère est venue toutefois améliorer le ressenti et secouer le prunier. A partir de là, les gens appréciant l’effort consenti, les débats prirent une tout autre tournure. Effort méritoire de Marín qui finit par naturelles avant un coup de canon qui à lui seul valait bien un trophée…
(Photos : copies d’écran)