Madrid, Palacio de Vistalegre, vendredi 14 mai. Public un peu plus fourni que la veille, inégalement réparti. Hymne national en fin de paseo.
Six toros de Juan Pedro Domecq bien présentés, affichant un comportement inégal, la plupart manquant de fonds, meilleur le 2. Le quinto changé après l’épreuve des piques par un sobrero de Daniel Ruiz qui n’a pas relevé le niveau.
Enrique Ponce (silence aux deux) se fit remarquer pour un accueil capotero agréable avant un violent contact dans le peto qui mit le juanpedro au tapis. Autre rencontre avec palo brisé, second tercio inégal puis brindis à l’assistance d’une faena débutée par doblones par le bas du meilleur effet. Suite par derechazos relâchés, donnant la distance et se faisant notamment remarquer par changement de main, sans toutefois pouvoir ensuite enchainer les naturelles, le bicho se réservant sur cette rive. Retour à droite à l’impact limité par la charge réduite de son opposant allant « a menos », le maestro de Chiva n’insistant pas plus que de raison, concluant d’une entière. Belle arrancada du cuarto pour un puyazo applaudi de Manuel Quinta, bonnes banderilles de l’Algabeño et Julio López, puis début de faena alluré d’Enrique face à un exemplaire exposant une bonne dose de noblesse… avant de jouer le béton, Enrique éprouvant pas mal de difficultés à lui prendre le dessus, dessinant néanmoins quelques muletazos gauchers méritoires avant demie suffisante.
Morante de la Puebla (oreille et pitos) se distingua capote en mains avant d’éprouver quelques difficultés pour placer son adversaire au cheval qui montra les limites de ses forces après la rencontre. Etonnamment, il le replaça pour un second assaut, au demeurant furtif, suivi d’un tercio de banderilles applaudi. La faena ne tarda pas à provoquer les premiers olés dès son entame à base de redondos templés dans un pouce de terrain. Morante insista encore sur l’aile droite, soignant le geste face à un client noble, mais manquant toutefois de chispa. Adornos allurés, desplante et quasi entière. Pocas cosas lors de la réception du quinto qui alla deux fois au cheval, la seconde pour briser la puya avant de perdre les mains et d’être protesté. On le remit encore au cheval sans trop insister, alors que la bronca redoublait et que le président finisse par modifier les couleurs en finissant par brandir un mouchoir vert en lieu et place du blanc… Le 5 bis, de Daniel Ruiz, rechigna à s’employer dans le capote de Morante avant d’aller affronter la pièce montrée à trois reprises, mais les choses allaient ensuite se gâter à cause de ses piètres conditions. Se montrant peu enclin à proposer une charge susceptible de faire sortir le grand jeu à celui de la Puebla, ce dernier ne tarda pas à aller chercher la rapière pour en terminer à la peine avec le boucas.
Pablo Aguado (saluts et silence) a étalé ses bonnes manières dès la réception de son opposant. Brève rencontre avant un quite très harmonieux rematé à genoux au goût de l’assemblée, second tercio sans histoire puis brindis à l’artiste flamenco Vicente Amigo. Entame harmonieuse autant que décidée, la suite par gestes coulés sur les deux bords, sans réelle répétition dans les séries. Naturelles ajustées puis conclusion par entière au second coup. L’ultime a pris deux piques suivies de saluts d’Iván García et Pascual Mellinas aux palos. Début appliqué avec la flanelle, mais son adversaire refusa rapidement de répondre avec caste et alegría aux cites du Sévillan qui au vu de la situation ne lui laissant aucune option, choisit de plier les gaules, finissant sans éclat avec la ferraille.
En définitive, pour cette deuxième corrida du cycle, face à un bétail qui n’a pas contribué, ou trop rarement, à élever le niveau, « mucho ruido y pocas nueces »…
(Photos : copies d’écran)