De midi à point d’heures
Du bar de l’ombre
Au trottoir de lumière
Bancs, tables de bois
Couloir et salpêtre
Patio et blanc de chaux,
Salle ocre de Lascaux
Sous l’arche en staff des triomphes
Pour vous les reines, pour nous les rois
Un plafond en moulure, un sol en carreaux
Des chemises gardianes, des jupes à volants
Et les vieux murs de la romanité
Des artistes et des pébrons
Ceux qui disent, ceux qui font
Ici des filles, là des garçons.
Fougasse en lumière
Tchatche excentrique
Et du vin en bouteille
Empègues de Swan, toiles de Michel
Contre affiche d’Eddie, cuisine de Mimi, maïsse de Richard
Clins d’œil à Notre Dame
Au Roque Gómez du songe
A la canaillerie de Juju del Cielo
A la Movida de Castanet et de Bachalas pour toujours déjà là
Tiédeur des corps rapprochés
Sueur en auréoles et entradas dans la poche
Brûlure des arènes d’Ojeda
Estrambord sur notes d’accordéon
Pieds et paquets aux deux oreilles ou tête de veau a las cinco
Fumée des cigarettes, tournées en bourrasques, lexique des toros
Bandas des Landes ou «Peillasses» d’Antonin
Pierres de la garrigue ou berges de l’Adour
Pou un mano a mano de palombes et de tourdres
Ciel toujours bleu
Soleil de torero
Viva Christian, vive Nimeño
Brindis al Cristo de la Tontería et à Pauline
Faenas de mots pour l’Esperanza de la Placette
Et un estoconazo au Tigre de Tasmanie qui faillit croquer Masson
Et les jupes de Miss Aiglon
Des amis
Des rires
Des chansons
Et la vie
Toujours vouloir y aller
Et jamais ne vouloir en partir
Nîmes en Feria
Nîmes en beauté
Nîmes en éclat
C’était ça, «L’Aiglon» !
(Photo : Midi Libre)