Vitoria.

 

Province d’Álava.

Hôtel Ayala Vitoria.

21h.12 pm GMT.

Coincé dans le cuarto de baño.

Je casse la serrure avant de téléphoner à la réception pour l’en informer.

On frappe à la porte.

Un picador.

Habillé de picador.

Il me prévient que le serrurier ne va pas tarder à arriver.

Pedro Genil López de la cuadrilla d’Ortega Cano.  

 

Nîmes.

 

Département du Gard.

Féria de Pentecôte.

11h 06 am GMT..

Hôtel du Cheval Blanc.

Un homme sort des toilettes.

La braguette coincée.

Il s’escrime à la réparer.

N’y arrive pas et jure.

Puis s’en va en tirant sur sa veste pour cacher le sinistre.

«No pasó na !» dit-il en me croisant.

Álvaro Domecq Díez.  

 

Éibar.

 

Province de Guipúzcoa.

17h25 pm GMT.

Festival con motivo de las fiestas de Arrate.

Au cartel : Quatre novillos d’Álvaro et Pablo Lumbreras pour Iván Abásolo et Daniel Ollora «El Dani».

L’affiche précise : «Durante el festival se sorteará un jamón ».

Je gare la voiture sous un arbre.

Derrière le végétal.

Quelqu’un en train de pisser.

François Coupry.  

 

Dax.

 

Département des Landes.

17h17 pm GMT.

Je marche dans une rue.

Un peu perdu.

Un homme élégant m’accoste et me demande si je connais le chemin pour aller aux arènes.

Lui réponds que j’y vais.

Nous cheminons de concert.

En parlant.

De tout et de rien.

Son visage me dit quelque chose.

En arrivant aux arènes, je lui précise que je vais entrer par le patio de caballos.

Il m’accompagne.

Je frappe à la porte de fer qui s’ouvre.

J’entends : «Bonjour M. le ministre».

Alain Juppé.  

 

Séville.

 

Province d’Andalucía.

Calle Pastor y Landero.

20h52 pm GMT.

Retour de la plaza.

Devant nous, deux messieurs.

Agés.

Ils marchent.

Doucement.

L’un tient le coude de l’autre.

Ils parlent.

Gravement.

Nous les dépassons.

Francisco Camino Sánchez et Santiago Martín Sánchez «El Viti».  

 

Nîmes.

 

Département du Gard.

Féria de Pentecôte.

03h 10 am GMT.

Je rentre à mon appartement de la rue des Chassaintes.

Un sac de sport est posé sur la table du salon.

Je bois un verre d’eau.

Me douche.

Vais me coucher.

Dans mon lit, un homme.

Hervé Chabalier.  

 

Cádiz.

 

Province de Cádiz.

En face  de la Cathédrale.

18h41 pm GMT.

Trois vieilles dames en cheveux permanentés sortent des vêpres.

S’installent à la table d’un rade.

Et commandent.

Trois demis et une ration de menudo.

L’une d’entre elles est frisée.

Très frisée.

La duchesse d’Albe.  

Arles.

Département des Bouches du Rhône.

Feria du Riz.

2h46 am GMT.

Hôtel du Forum.

Dans l’ascenseur, trois personnes dont moi.

Le truc s’arrête entre deux étages.

On attend une heure.

On  discute des toros de l’après-midi.

On se présente.

Olivier Dassault et Patricia Ricard.  

 

Madrid.

 

Espagne.

00h12 am GMT.

Plaza de Sta. Ana, 6.

Cervecería  Alemana.

Une table.

Neuf personnes.

Que des hommes.

Leurs têtes affleurent le plateau de la mesa.

Ils ne consomment pas.

Ils rient.

Neuf nains dont l’un manchot.  

 

Hossegor.

 

Département des Landes.

23h12 pm GMT.

Pendant les fêtes de la Madeleine.

La plage.

Un piano.

Une américaine en lamé au clavier.

Elle boit une «Budweiser» au goulot.

Quelqu’un s’appuie sur son épaule.

Jean Hedern-Allier.  

 

Albacete.

 

Province d’Albacete.

14h08 pm GMT.

On s’arrête dans une gasolinera.

Le pompiste nous parle.

On lui répond.

Il est aficionado.

Nous aussi.

Il nous fait la pression des pneus, les niveaux et le pare-brise.

En partant, il nous dit :

« Buen viaje y viva Dámaso ».  

 

Nîmes.

 

Département du Gard.

Feria de Pentecôte.

13h14 pm GMT.

Hôtel «Imperator».

Une femme blonde.

Dans un fauteuil.

Seule.

Elle lit : «Bonjour tristesse».

Ailleurs.

Elle fait tout lentement.

Catherine Deneuve.  

 

Salamanca.

 

Province de Salamanque.

J3 de feria.

Gran Hotel.

22h18 pm GMT.

Une voix qui, de l’entrée du bar, dit afin que tout le monde  entende : « Don Pío, Don Pío, en tu toros no confío”.

La voix : Celle de Conrado Abad, le plus vieux maletilla d’Espagne.

Celui à qui la phrase est destinée : Don Pío Tabernero de Vilvis, une légende du campo charro.  

 

Bayonne.

 

Département des Pyrénées-Atlantiques.

Un restaurant du centre-ville.

13h22 pm GMT.

Menu du jour à 35 frs.

Un des commensaux choisit un plat.

La serveuse lui signale qu’il y a un supplément de 3 frs.

« C’est une arnaque » ; « C’est une arnaque ! » hurle à tue-tête le commensal.

On croit qu’il est devenu fou.

Le patron nous chasse à coups de torchon à carreaux.

Le commensal :

Simon.

 

Patrice Quiot