Un tiers d’arène environ, temps chaud. Six toros de la Quinta corrects de présentation, dans le type, inégaux de jeu, mais bons dans l’ensemble, le lot de Morante en retrait. Le sixième a été crédité de la vuelta posthume.
Avant le paseo, l’actuelle Reine d’Arles Naïs Lesbros accompagnée de ses demoiselles d’honneur sont venues en piste, tous comme de l’autre côté, pour constituer une haie d’honneur, la prochaine Reine, dès ce dimanche, Camille Hotteman…
A noter qu’au paseo, Maxime Solera arborait un superbe capote ayant appartenu à Nimeño II en guise d’hommage, et que Pablo Aguado a fait le paseo tête nue pour sa présentation en tant que matador de toros dans cette arène.
Maxime Solera a pris l’alternative avec le toro « Lorito », N°109, 500 kg, à qui il coupa une oreille après avoir reçu les trastos des mains de Morante de la Puebla.
Auparavant, il avait brindé en deux temps à ses parents un adversaire qui fit une vuelta de campana avant deux rencontres, la seconde pour la forme. Bon second tercio, et gagnant rapidement le centre, Maxime s’appliqua à donner la distance et soigner le geste en templant, notamment à droite où on le sentit plus à l’aise. Conclusion gauchère par entière avant que le bicho ne soit relevé par le puntillero. Toutefois, il reçut un trophée mérité, pour son sérieux, ses ganas, et quelques séquences bien léchées.
L’ultime prit trois piques, la troisième après avoir été changé de sitio et en venant de loin avec belle arrancada. Second tercio applaudi puis superbes enchainements par redondos face à un toro qui mettait bien la tête et qui s’employait. La suite agréable sur les deux rives avant le bémol d’une conclusion discutable, alors que son entrega ne l’était point, pas plus que celle d’un public qui a tenu à encourager le nouveau matador de Fos par un soutien sans failles. Bref, pour Maxime, un challenge réussi qui l’avait fait par la force des choses pas mal attendre. Mais ne dit-on pas que tout vient à point à qui sait attendre !!!
Morante de la Puebla (réactions diverses et silence) n’a pas dansé avec les plus belles ! Mais à son superbe premier, il s’est fendu de quatre véroniques de ensueño qui a provoqué chez le public des olés qui pouvaient s’entendre jusqu’à Fourques ! Hélas, si l’on pouvait alors penser que celui de La Puebla était dans un bon jour, il fallut vite déchanter après trois puyazos, protesté le dernier, constitué par un drame de la mésentente rapidement consommé. Demie. Le cuarto le laissa inédit au capote et après deux rencontres, trasteo inégal comprenant néanmoins quelques gestes sueltos de bon goût, l’ensemble manquant toutefois de consistance lors d’échanges souvent à contre-style. Par dérision chez certains, le banderillero Lili, qui sortit pour intervenir, reçut une ovation sonore, Morante terminant à la peine avec la rapière.
Pablo Aguado (oreille puis deux oreilles) débuta avec un client qui alla d’emblée s’acharner sur une photo collée à un burladero.
Le bicho poussa sur le premier assaut avant un second plus light. Saluts d’Iván García au second tercio puis entame suave jusqu’au centre où le Sévillan cisela des détails toreros qui ont enchanté le conclave. La suite au son d’Opera Flamenca comprit encore des mouvements méritoires avant entière tombée. Pablo eut ensuite la chance de tomber sur un autre La Quinta aux allures d’estampe recelant une bonne charge, face auquel il distilla quelques muletazos de catégorie qui ont fini par remuer une assistance réclamant au final deux trophées, après entière desprendida, synonymes de grande porte…