BÉZIERS
Beau temps, chaleur, environ 4000 personnes. Six toros de Robert Margé bien présentés et donnant un jeu varié, meilleurs les trois premiers, le troisième étant crédité de la vuelta.
Après le paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire de Didier Barthès et des aficionados qui nous ont quittés cette année, puis la Marseillaise, dorénavant traditionnellement interprétée en ce lieu. Ensuite, El Fandi ((vuelta puis silence) ouvrit la séance en se signalant sur deux largas à genoux, puis après deux rencontres, le Granadino se chargea bien entendu du second tercio qui lui valut une belle ovation, notamment pour une troisième paire au violon. Brindis à l’assistance d’une faena qui allait susciter une polémique entre l’application du règlement par pétition majoritaire pour un trasteo aux contours irréguliers conclu par entière tombée. Bref, malgré l’ampleur de la pétition, le président ne céda pas et le Fandi dut se contenter d’une vuelta, qu’il fit… un chapelet à la main ! Avec le cuarto, il se montra discret au capote, mais après deux piques sans grand éclat, c’est encore avec les palos qu’il allait se distinguer en quatre paires, les deux dernières au violon. Brindis une nouvelle fois à l’assemblée, début énergique, mais suivi d’échanges âpres face à un adversaire compliqué qu’il ne parvint pas à totalement dominer. Entière tombée.
Miguel Ángel Perera (silence et saluts) eut d’abord affaire à une superbe estampe, un sardo qui recueillit à sa sortie des applaudissements nourris, malgré un piton gauche à la pointe éclatée.
Bon capoteo, tercio de piques préservé puis brindis au public d’une faena entamée en se fendant bien, le tout étant poursuivi par de bonnes séries droitières, l’autre rive s’avérant moins accessible. Entière au troisième envoi. Le quinto a été piqué sortie fermée et plus tard, il ne rendit pas la partie facile à un Perera qui fit toutefois un bel effort. Belle entrega de l’Extremeño qui se fit une belle frayeur en trébuchant devant le fauve, restant à sa merci, mais pouvant finalement se relever sans mal. Autres muletazos de « un par un » avant entière trasera.
Alberto López Simón (deux oreilles et oreille) a été le grand vainqueur de l’étape. Il démarra avec un burraco qui alla deux fois au cheval avant brindis à Sébastien Castella d’une faena débutée par le haut avec cambio interposé. Par la suite, belle maestría étalée par le diestro de Barrajas qui connecta bien avec les tendidos au son de Nerva, avec naturelles de face et adornos de bon goût, le tout conclu par un estocodón foudroyant.
Deux oreilles chaleureusement fêtées et mouchoir bleu pour le toro. Après le Se Canto, Alberto s’est fait quelque peu déborder par un ultime exigent. Ensuite, après deux assauts au cheval, il brinda au conclave un dernier affrontement au cours duquel il ne renonça jamais, tirant quelques gestes méritoires en s’attirant à nouveau la sympathie des gradins. Entière d’effet immédiat.
Le prix au meilleur picador, décerné par la Peña Oliva, a été attribué à José Doblado qui l’a reçu en piste à l’issue de la corrida.
En matinée, dans la poêle à frire du Plateau de Valras et devant environ un quart d’arène, la palme est allée à Christian Parejo qui est reparti a hombros.
Six novillos de la ganadería Cuillé bien présentés, inégaux de forces et donnant un jeu divers.
Carlos Olsina (silence puis oreille) alla accueillir son premier novillo au centre, mais mal lui en a pris car il se fit sérieusement bousculer et raccompagner jusqu’aux tablas. Il se reprit bien par véroniques avant deux rencontres, la deuxième en mode simulacre, Arturo Gilio se faisant à son tour accrocher sur un quite. Brindis au torilero Robert Lexa, dit « Panthère », avant d’aller se poster à genoux au centre où le bicho l’obligea à rompre. S’ensuivirent plusieurs séries essentiellement droitières, sans pour autant réellement s’imposer malgré une évidente volonté. Pinchazo puis recibir. Le quatrième prit ses deux piques avant un bon quite du mexicain Gilio. Brindis au public et début aux tablas par séries templées, le Biterrois connectant avec les travées et recevant un trophée récompensant envie et bonnes manières après demie tendida.
Arturo Gilio (oreille et vuelta) prit en premier lieu un opposant qui tenta de sauter dans le callejón puis qui brisa ensuite le palo sur le premier assaut. Faena templée comprenant plusieurs enchainements suaves, l’ensemble lui valant une oreille après entière au deuxième envoi, suivie d’un fracaso du puntillero pardonné par l’autorité. Piqué sans excès, le quinto n’aida guère Arturo qui insista pour donner quelque relief à une faena inégale, bien que volontaire. Entière au second coup.
Christian Parejo (oreille et oreille) se mit en évidence dès les premiers capotazos d’accueil, mais il connut rapidement le désagrément de voir son adversaire prié de regagner le toril, pour forces déficientes. Sortit alors un sobrero du même fer qui à son tour brisa un palo sur la première rencontre ! Brindis au frère de Charles d’une faena marquée surtout par la détermination du Chiclanero qui se fit violemment accrocher en portant l’épée. Avec l’ultime, bien piqué les deux fois, brindis à la maman de Tomas Cerqueira, deux cambios et face à un opposant à tête chercheuse, Christian ne se déballonna pas, s’arrimant sur plusieurs séries autoritaires. Musique tardive, combat rapproché, gestes maitrisés, dosantinas, adornos, entière après atravesada. Christian a été déclaré vainqueur du Tastevin d’Argent 2021…
… A Dax, triomphe de Daniel Luque – trois oreilles, une puis deux, et d’Emilio de Justo – oreille et oreille – lors de la corrida de la Quinta. Applaudissements aux deux pour Adrien Salenc. En matinée, on notera l’oreille remportée par Tristán Barroso.
A Alès, devant un quart d’arène environ, corrida concours avec des toros de Valverde, François André (changé), Blohorn, Durand, Tardieu et Pagès Mailhan (2bis et 6).
Saluts et silence pour Pérez Mota, oreille et silence pour Esaú Fernández et deux silences pour Tibo Garcia.
Le prix au meilleur toro a été attribué à « Velilla », toro de Valverde…