Il fonde.
Sans lui.
Peu vaut.
 
Dans la vie.
Dans la littérature.
Dans tout.
 
Chacun se doit de déborder.
Pour vivre autre chose.
Que l’ordinaire d’un quotidien sans vague.
 
Sans la rugosité d’une pierre de lave.
Le tranchant d’un éclat de mica.
Le blessant d’un galet de fronde.
 
Une phrase se doit de déborder.
Pour dire plus.
Que l’eau plate de ce qui est écrit.
 
Beaucoup plus.
 
Pour renvoyer.
A une agitation.
A une grande marée d’équinoxe.
 
Pour y percevoir.
Un grain.
Pour y deviner un orage.
 
A l’horizon du fond.
 
Pour y sentir.
Un vent de pluie.
Une morsure de grêle.
 
Celle.
Du grondement de l’interrogation.
Du tonnerre de l’incertitude.
 
Ou autre chose.
 
Qui donne.
Un peu à voir.
Et beaucoup à réfléchir.
 
Moins à ce qui est dit.
Qu’à ce qui ne l’est pas.
Mais qui existe, derrière.
 
Loin.
Enfoui.
Englouti.
 
Ce que réveille une tourmente.
Ce que ressuscite une crue.
Ce qu’évoque un tsunami.
 
Le lexique.
Nomme ça.
Débordement.
 
Peut-être.
Mais le mot.
N’y suffit pas.
 
C’est ailleurs.
 
Qu’il convient.
De chercher.
 
Où ?
Je ne sais pas.
 
Pour quoi ?
Non plus.
 
Dans le toreo.
Aussi.
Il importe de déborder.
 
Une passe.
Convenue de sens.
N’en est pas une.
 
Un courage.
Que physique.
Une inutilité
 
Un trasteo.
De pur aspect.
Une coquetterie.
 
Un abandon.
Calculé.
Une pornographie.
 
Un style.
Exagéré de fond.
Un maniérisme.
 
Une faena.
Comme un bel assemblage.
Une tromperie.
 
Un coup d’épée.
Sans ravissement.
Une faillite.
 
Dans la pratique tauromachique.
Si loin de l’ordinaire.
Le convenu est inepte.
 
Déborder y est difficile.
Mais.
Essentiel.
 
Certains toreros.
L’ont compris.
Et ceux-là, disent.
 
Autre chose.
Que le caricatural.
D’une tauromachie de la forme.
 
Pour ce.
Ils existent.
Et existeront.
 
Toujours.
 
Ceux de l’étiage du sens.
Du muleteo de plage.
 Et des enluminures de monastère.
 
Jamais.
 
Patrice Quiot