NIMEÑO II
Evidemment, vous trouverez certainement que j’ai mis pas mal de temps avant de présenter ce qui suit, mais alors que j’ai participé à plusieurs phases de cet hommage, c’est malheureusement tombé avec une succession de déboires sur lesquels je ne reviendrai pas, mais qui ont correspondu notamment à la suppression des textes préparés. Bref, il m’a fallu mettre en marche la machine à remonter le temps, mais s’agissant du regretté maestro nîmois, je ne pouvais pas faire moins pour saluer sa mémoire comme il se devait…
VENDREDI 19
Expo NIMEÑO II à Caveirac
Dans la salle des Fêtes de la mairie de Caveirac, village de la périphérie nîmoise où habitait Christian, le vernissage de l’exposition sur le torero nîmois, à l’occasion des trente ans son décès, a réuni un nombreux public.
Sur la scène, se sont notamment rejoints, pour diverses interventions, autour du maire Jean-Luc Chailan, Isabelle Mazay la première adjointe et Isabelle Montcouquiol, épouse du torero.
A leurs côtés, Christian Foppolo, qui a compilé de nombreux documents exposés dans la salle, pour nous rappeler le parcours de Christian aux quatre coins de la planète taurine, Rémy Ollier, qui a participé à l’organisation, mais aussi le matador Denis Loré à qui il devait donner l’alternative, ainsi que de Dominique Vache, son fidèle banderillero, mais surtout ami.
Une soirée de vernissage très émouvante qui a remué le passé glorieux d’un torero inoubliable, couronnée par la remise d’un bouquet, non seulement à Isabelle, mais aussi à sa petite fille Paola…
Félicitations à l’organisation !
JEUDI 25
Par temps pluvieux sur le parvis des arènes, à l’initiative de la municipalité, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, entouré de pas mal d’élus et de personnalités du monde taurin, a rendu hommage à Christian.
Il s’est adressé à ses enfants Alexandre et Sophie, ainsi qu’à son frère Alain, qui l’a suivi au plus près tout au long de sa carrière.
A noter tout autour des grilles des arènes, la superbe exposition consacrée à Christian, de photos de Lucien Clergue et de Michel Pradel dont vous avez ci-dessous un aperçu :
Lucien Clergue :
Merci pour l’aimable autorisation d’©Atelier Lucien Clergue 2021.
Michel Pradel
Remerciements à Michel Pradel pour son autorisation de publier.
En soirée à l’Espace Pablo Romero, « Jeudi des Artistes » avec expo, lectures et musique, sans oublier les incontournables tapas y vino…
SAMEDI 27
A l’initiative de la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard, la matinée a débuté par un Café Toro au cours duquel Stéphane Fernandez Meca était invité à évoquer ses souvenirs d’entrainements du temps de Nimeño II à Caissargues.
Ensuite, les élèves du CFT ont effectué du toreo de salon autour de la statue de Nimeño II, les aficionados lui rendant hommage, notamment par le dépôt de bouquets.
Poème Nimeño II
Nimeño II statufié
Comme un certain Sétois vit sa mort en vacances,
Une statue, figée en son éternité,
Empreinte de noblesse et de sérénité,
Profite, à tout jamais, du soleil de Provence.
Ce matador saisi dans sa mâle jouvence,
En gardien des arènes, tout de bronze vêtu,
Laisse, malgré la gloire dont il est revêtu,
Dans le cœur des Nîmois, une immense vacance.
L’anonyme passant le salue humblement
Interrompant, un temps, sa lente promenade ;
Ou, un ami ancien, un brave camarade,
Dépose à ses pieds un bouquet, simplement.
Et si, à son oreille, on fixe une fleur,
Ce n’est pas irrespect, mais marque de tendresse,
Signe d’amour profond lancé à son adresse,
Pour mieux dissimuler une larme, un pleur.
Le touriste ignorant, une œuvre d’art, admire,
S’il sait qu’un torero hiératique se dresse,
Il voit que, par la magie d’une héliaque caresse,
Dans les plis de la cape, les arènes se mirent.
Le connaisseur zélé brusquement nostalgique
Evoque fièrement du tercio féérique
Contre les Guardiola, Le combat homérique,
Mais surtout à jamais, sa triste mort tragique.
Nîmes, le 30 mai 1996
Francis Farré
DIMANCHE 28
CAISSARGUES
Clôture de l’hommage à Christian dans les mythiques arènes de Caissargues où il avait l’habitude de s’entrainer…
Comme les autres toreros français de l’époque, la petite plaza de la périphérie nîmoise était le lieu de prédilection dans lequel se donnaient rendez-vous tous ceux qui possédaient capes et muletas. Et ce dimanche, il n’y avait pas meilleur endroit pour la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard pour appeler le souvenir du torero le plus emblématique des années 70/80.
Malgré un soleil trompeur et un vent qui nous rappelaient de façon cinglante que la saison des bains de mer était désormais derrière nous, Stéphane Fernandez Meca et Denis Loré ont chacun tienté avec application, sérieux et entrega un macho de la ganadería de Barcelo, entourés des élèves du CFT dont certains sont intervenus de seconds avant d’affronter, toujours en tienta, des vaches de l’élevage camarguais de Blatière-Bessac.
Un très bon moment de torería et de compañerismo, avec Jean-Loup Aillet sur le cheval et Merenciano dans la brega. On a noté sur les étagères la présence de nombreux aficionados, certes, mais aussi de professionnels, dont pour le côté historique de cette initiative de celle de Pepe Montijo et Dominique Vache. Et pardon si j’en oublie, mais en tout état de cause, malgré les frimas, on peut dire sans crainte d’être contredit que ce fut une bien belle matinée mettant un terme à quatre jours d’hommages divers envers celui qui a écrit en lettres d’or une bien belle page de la tauromachie nîmoise. Et française. Christian « Nimeño II »…