La saison s’était ouverte avec un festival au bénéfice de la « Vejez del Toreo » ; il réunissait Perlacia, Manolo et Pepe Bienvenida, Gitanillo de Triana, Antonio Pazos, Juan Luis Ruiz et Capillé.
 
L’inauguration officielle de temporada eut lieu le dimanche de Pâques, qui cette année-là tombait le 12 avril, par une novillada avec au cartel : Pascual Márquez et Torerito de Triana.
 
Le torero de Villamanrique aussi bien que Torerito de Triana coupèrent chacun deux oreilles et une queue.
 
« Aquel día nació una enorme rivalidad entre ambos. »
 
A la Feria d’avril, alors réduite à trois corridas, s’ajouta une novillada pour un nouveau desafío entre Pascual et Torerito. 
 
En ce qui concerne les corridas, qui se déroulèrent du 18 au 20 avril, firent le paseo Marcial Lalanda, Domingo Ortega – « que actuó en las tres » – Chicuelo, Manolo Bienvenida, Alfredo Corrochano, Gitanillo de Triana, El Niño de la Palma.
 
Manolo Bienvenida, coupa la queue d’un toro de Joaquín Murube. 
 
Mais l’attente du public allait vers la répétition des novilleros Pascual Márquez et de Torerito de Triana. 
 
Le Président de la République, Diego Martínez Barrio, « asistió a ese festejo de clausura de la Feria de Abril desde el palco del Príncipe. Le acompañaban – cómo cambian los tiempos – el presidente de la Generalitat de Cataluña, Luis Companys. El cartel lo completaban Diego de los Reyes y Gallito, sobrino del recordado Joselito que se llevó dos trofeos. »
 
Torerito coupa deux oreilles et une queue ; Pascual quatre, une queue et une patte aux novillos de Juan Belmonte.
 
En ce printemps prémonitoire et avant que les canons ne retentissent, la Maestranza accueillit huit autres corridas.
 
« Pascual Márquez suma cuatro compromisos más incluyendo un mano a mano con Torerito en la tarde del seis de junio. »
 
« La baraja de novilleros incluye el nombre de aquella torera, Juanita Cruz, que acabó en el exilio. Hay que anotar también la presencia de José Ignacio Sánchez Mejías, hijo del gran Ignacio y Juanito Belmonte, vástago natural del Pasmo de Triana. »
 
La dernière célébration avant le soulèvement fut une autre novillada organisée le quinze juillet au profit des sinistrés des tempêtes de pluie « …que vuelve a acartelar juntos a Torerito de Triana y Pascual Márquez con Antonio Pazos por delante ».
 
Deux jours plus tard, la guerre civile commençait.
 
Le soir du 18 juillet, la « mojiganga»* annoncée dans les arènes fut annulée. 
 
Sur l’affiche figurait un personnage populaire de l’époque, Loquillo de Triana, auquel on prête la phrase rapportée par Filiberto Mira :
 
«No tuve que torear para armar la revolución».
 
Sources : « El Correo de Andalucía.19/03/2023
 
*La mojiganga était à l’origine une farce représentée avec des masques et des costumes typiques lors de fêtes publiques du carnaval. Il s’agissait d’un court texte en vers, à caractère comico burlesque et musical, qui acquit le rang de genre dramatique mineur du Siècle d’or espagnol.
 
A suivre…
 
Patrice Quiot