PATRICE
C’était Luna
Un croisé labrador-griffon.
Sans pedigree aucun.
Sans ascendance glorieuse.
Née.
Dans une ferme.
Au hasard.
D’une consanguinité.
C’était Luna.
D’un sang.
Qui n’était.
Pas bleu.
Son museau était doux.
Son poil rêche.
Ses pattes fines.
Et sa queue tordue.
C’était Luna.
Elle n’avait ni grands projets.
Ni suffisance.
Seulement de la bonté
Elle était.
Gentille.
Affectueuse.
Et fragile.
C’était Luna.
Elle aboyait.
Mais jamais.
Ne mordait
Ses sentiments.
Etaient purs.
Et simples.
Elle nous aimait.
C’était Luna.
Elle n’avait.
Aucune exigence.
Et se contentait de peu.
Courir loin.
Dormir au soleil.
Et se baigner.
Dans la rivière.
C’était Luna.
Elle ignorait.
Les maladies.
Qui, depuis sa jeunesse, la rongeaient.
Acceptait.
Avec complaisance.
La piqûre et les médicaments.
Quotidiens.
C’était Luna.
Ses goûts allaient.
A la simplicité.
Des choses.
Elle préférait.
Une caresse.
Et les restes de notre quotidien.
Aux pâtées de luxe.
C’était Luna.
Elle ne demandait rien.
Si ce n’est.
Être avec nous.
Elle aimait.
Le calme.
Ses copains les chats.
Et les mésanges.
C’était Luna.
Je lui lisais.
Des passages.
De mes lectures.
J’avais écrit.
Pour elle.
Les paroles.
D’un ridicule paso-doble.
C’était Luna.
Elle connaissait.
Les noms.
De Morante et Manzanares.
.
Elle savait nos amis.
Et leur manifestait.
Sa tendresse.
Son museau sur leurs pieds.
C’était Luna.
On lui disait.
Bonjour le matin.
Et à demain le soir.
Ses yeux.
Etaient aveugles.
Elle vivait.
Dans notre ombre.
C’était Luna.
Dans ses derniers temps.
Elle ne s’alimentait plus.
Et avait honte de ses incontinences.
Dans lesquelles.
Nous lisions.
Une inéluctable.
Fin prochaine.
Elle fit une dernière.
Promenade.
Et avant qu’il ne la pique.
Le vétérinaire nous dit qu’elle était déjà froide.
Elle aurait eu.
Onze ans.
Le premier mai.
Un jour de soleil.
Ha muerto.
Y lo sentimos.
Mucho.
C’était Luna.
Datos :
Luna : 1/05/2012 -22/03/2023.
Patrice Quiot