HOMMAGE
Adieu Amor…
Andaluz a été tellement présent dans l’histoire de la tauromachie française que nous avons tous un mot, une anecdote, un souvenir à évoquer. Pour ma part, je retiendrais le souvenir d’avoir partagé récemment le Palco à Istres. Également toujours au Palio, mais dans le callejón cette fois où je buvais ses paroles. Il s’exprimait sur le comportement à venir des toros de Núñez. « Ils vont se comporter comme ça puis ainsi et au fil de la course comme ceci et ainsi de suite… Tout se vérifia comme il l’avait prédit. C’était un fin connaisseur.
Nous nous connaissions depuis le début de l’aventure des toreros français. Nous avons même toréé ensemble alors qu’il était novillero, à Pont St Esprit entre autres. Je garde précieusement les cornes du novillo qu’il tua ce jour-là : elles sont sur mon carretón.
Le temps a passé et c’était toujours un plaisir de nous retrouver à La Tribune toreros à Nîmes lors de chaque Feria. Il me reçut chez lui pour un reportage sur son activité de sastre. Et puis la dernière fois à Châteaurenard en juillet dernier, nous nous retrouvions toujours dans le callejón. Il accompagnait avec fierté Clemente, son gendre.
Ironie du sort, c’est au moment où ce dernier triomphait en Arles qu’Amor rendait son dernier soupir. Lors de sa dernière vuelta dans les arènes de Nîmes, tous ces souvenirs se bousculeront dans ma tête. « C’est toi, c’est l’Andalou. Est ce qu’il y a quelqu’un, est ce qu’il y a quelqu’une.
Ouvre-moi, ouvre-moi la porte… tu reviens de si loin… tu es tellement las… la lumière s’éteint. »
Adieu, ami. Repose en paix…
(Photo du haut : Patrick Colleoni)