ALÈS
Deux tiers d’arène, pluie fine par intermittence. Toros de Margé (1, 2 et 6), les trois autres de Jalabert, la plupart limités de forces et de caste, préservés à la pique.
Marseillaise après le paseo…
Octavio Chacón : silence et saluts.
Tibo Garcia : oreille et oreille.
El Rafi : silence et oreille.
Octavio Chacón n’a guère pu se montrer sous son meilleur jour, même s’il nous a gratifié de quelques passages honorables. Face à un premier client noble mais juste de forces, il se distingua sur plusieurs capotazos bien distillés avant trois rencontres en sortant seul puis bon second tercio. A la muleta, le maestro de Prado del Rey se fit remarquer, notamment sur plusieurs enchainements droitiers, mais rabaissa un peu plus tard la note avec la rapière. Avec son Jalabert qui prit un puyazo rectifié, Octavio tenta bien de donner le change, alignant les passes avec plus ou moins de bonheur avant de placer une demie tendida pour conclure un labeur qui n’aura pas trop marqué les esprits.
Tibo Garcia prit un Margé par bel enchainement véroniques/chicuelinas avant deux rencontres sans style puis une entame de faena décidée et appliquée. La suite sur différents tons de la palette d’un combat mené avec entrega, puis entière d’effet immédiat libérant un trophée. Par la suite, avec son Jalabert, Tibo dessina quelques capotazos valeureux avant monopique puis brinda à l’auditoire une faena comprenant des muletazos valeureux, toutefois sur un faux rythme et à géométrie variable, ponctués par une demi-lame suivie d’un coup de descabello qui sécha le fauve illico, ce qui lui valut l’oreille de la grande porte.
El Rafi profita d’une accalmie du réservoir celeste pour se mettre en évidence sur plusieurs capotazos au tracé remarquable. Mais par manque de forces, le Jalabert allait trop vite décliner après un picotón puis un brindis à Renaud Vinuesa, lors d’un trasteo qui contraignit le Nîmois à procéder par le haut, dans des échanges hélas dénués d’émotion. Avec l’ultime, de Margé, reçu par larga avant un tercio de piques inégal puis un nouveau succès de Thomas Ubeda avec les palitroques pour un salut bien mérité, la faena qui s’éternisa quelque peu comprit peu à peu quelques échanges méritoires et ajustés qui lui valurent un appendice après espadazo.
En définitive, sans rien enlever des mérites de chacun, ce que l’on peut retirer de cette course, quelque part contrariée par les éléments et par le jeu du bétail qu’on aurait pu espérer plus conséquent, c’est d’abord que malgré l’identité torista d’Alès qui a longtemps fait la renommée de l’arène cévenole, on finit par ne plus totalement s’y reconnaitre. Faiblesse, monopique, exigence revue à la baisse sur les travées, bref, il semblerait que l’on s’achemine poco a poco sur quelque chose de plus édulcoré, en tout cas pas mal éloigné de la rigueur d’une certaine époque. Peut-être demain avec les Hoyo de la Gitana… Ojalá !!!